Après un premier épisode formidable et inoubliable à bien des titres, PlatinumGames revient pour nous en mettre plein la vue avec Bayonetta 2. Echaudé par l’échec commercial du premier opus, Sega s’acoquine pour l’occasion avec Nintendo et sa Wii U, pour laisser loisir à la belle de rebotter des arrière-trains par wagons. Exclusif à la console de la firme de Kyoto, le titre était très attendu par bon nombre de joueurs séduits par la qualité de l’épisode primesautier, mais également dubitatif quand à la possibilité d’améliorer une formule déjà très bien fichue. Bayonetta 2 parvient-il à aller plus loin que son ainé ?
Voler un œil > l’apocalypse
En effet, le premier opus se terminait sur une fin à part entière qui ne nécessitait pas de suite. Cependant ceux qui ont joué à Bayonetta, conviendront sans peine que le jeu ne misait pas sur un scénario très fin et sérieux. On est là pour la tatane, et tout ce qui s’apparentait de près comme de loin à l’écriture (scénario, dialogues) versait intentionnellement dans le nanardesque et le what the fuck le plus complet. Bayonetta 2 est tiré du même tonneau : l’intrigue et les cutscenes sont complètement barrées, à tel point qu’on se permet même d’en passer allègrement même lors du premier run. Qu’importe, l’intérêt du jeu ne réside pas dans la prose ou l’histoire, mais bien dans les combats. Au moins, PlatinumGames ne tente pas l’esbroufe de nous faire croire à une quelconque aspiration de haut rang en terme d’écriture. En gros, vous retrouverez notre héroïne en mission de sauvetage de l’âme de Jeanne, volée dès le début du jeu par un maléfice des plus pervers. Du paradis, aux Enfers, notre sorcière de l’Umbra échappera à mille dangers tout en allumant démons et autres angelots avec un enthousiasme qui fait plaisir à voir. L’aventure vous amènera à croiser des visages connus comme Luka ou Rodin, le tenancier du bar « Les Portes de l’Enfer », où vous pourrez faire le plein d’objets, d’armes et dilapider quelques brouzoufs dans de nouvelles compétences.
Over 9000
Il s’agit de mettre les choses au clair tout de suite, Bayonetta 2 parvient à réaliser l’impensable à savoir surpasser la démesure grandiloquente du premier épisode. Le jeu est encore plus fou, plus excessif que son ainé. Si l’on pensait avoir été emmené aux confins de la générosité et de l’exubérance avec Bayonetta 1, c’était sans compter sur le travail de PlatinumGames. Le premier épisode paraitrait presque sage face à la patate, au rythme furieux et au gigantisme de la démesure des situations rencontrées dans cet opus. Bayonetta 2, c’est le beat’em all sous stéroïdes par excellence, une intraveineuse d’adrénaline pur qui vous inondera de plaisir. C’est bien simple, on reste scotché devant son écran, le souffle court, tant le jeu est bluffant et frénétique. Tout ce qui était parfaitement réussi dans le premier opus, a été approfondi, exacerbé et sublimé. Les animations sont somptueuses et puent la classe internationale, et sont servies par un framerate à la solidité impressionnante même quand l’action se fait très dense à l’écran. On se délecte autant d’être acteur que spectateur de ces joutes homériques. D’autant que le titre flatte sérieusement la rétine avec une direction artistique à l’avenant et des textures flatteuses. Si l’on excepte quelques décors lointains un peu faiblard et un léger aliasing, c’est vraiment du tout bon techniquement.
Massage tonique sous amphétamines
Cet écrin de toute beauté, supporte à merveille le cœur du titre qu’est le gameplay. Ce dernier s’avère d’une précision redoutable et s’appréhende très facilement, pour ensuite dévoiler des subtilités au fur et à mesure. A la fois simple et profond, souple et précis, il faut saluer le travail d’orfèvre effectué encore une fois par PlatinumGames. Il en résulte des rixes extatiques et d’un fun monstrueux. Le soft alterne avec classe les combats contre un grand nombre d’ennemis et ceux dirigés contre des boss encore plus titanesques que dans le premier opus. A noter qu’il s’agit toujours de réaliser des esquives bien timées afin de ralentir le temps pour infliger un maximum de dégâts. Ce faisant, vous cumulez de l’énergie magique nécessaire pour déclencher les châtiments sadiques déjà présents dans Bayonetta premier du nom : dents crantées, guillotines, cercueil hérissé de pics et autres joyeusetés.
La nouveauté de cette itération est le deuxième type d’attaque que l’on peut lâcher grâce à cette énergie magique, le Climax de l’Umbra ou chacune des frappes se transforme en coups gigantesques de fin de combo. Cet ajout est bien venu car il diversifie l’approche des combats : le Climax est idéal pour distribuer chaud à une troupe nombreuses d’ennemis ou à un boss aérien éloigné, quand les châtiments sadiques permettent de se débarrasser d’un ennemi en particulier. Le gameplay en ressort plus riche que jamais même si on peut pinailler sur le manque de lisibilité de l’action sur les combos réalisés sous Climax ou encore la caméra qui de temps à autre se place là ou il ne faut pas. Mais c’est vraiment pour faire la fine bouche.
D’autant que le contenu du jeu est vraiment très satisfaisant, avec une durée de vie autour de 10 heures. Cette dernière peut s’allonger si vous cherchez tous les coffres, collectibles et portails de Muspelheim. Il s’agit de challenges qu’on retrouvait déjà dans le premier Bayonetta sous le nom de portail d’Alfheim, et qui propose toujours de défaire un certain nombre d’ennemis en un temps imparti ou avec une contrainte (ne pas toucher le sol, ne pas utiliser l’esquive, user d’armes secondaires uniquement…) contre des récompenses. Vous pouvez ajouter à cela le mode double apothéose qui permet de s’adonner au scoring seul contre l’ordinateur ou avec un autre joueur uniquement en ligne. Il s’agit de réaliser les meilleurs combos en arènes sur plusieurs manches. On rencontre tous types d’ennemis, même les boss, en fonction de cartes de tarot récupérées dans le scénario principal.
La galette est bien remplie et les rares défauts du précédent titre ont disparu. On en veut pour preuve les quelques phases de QTE punitives du premier opus, absentes de cette version. Ces situations, assouplies pour l’occasion ne nous forcent plus à recommencer toute la séquence.
PlatinumGames nous livre ici un titre qui respire l’amour du travail bien fait, une véritable ode au jeu d’action écrite à grands coups de lattes. Le beat’em all flirte avec la perfection dans bien des domaines et notamment sur le terrain du gameplay et du feeling des assauts. On en prend plein la courge et on en redemande. Si vous possédez une Wii U, vous n’avez pas le choix… Jetez vous dessus, c’est du grand art !
Dans le premier ils avaient eu la mauvaise idée de mettre le pouvoir de la sorcière sur la touche d’esquive, empêchant les mecs comme moi de spammer cette touche. C’est toujours le cas ici?
Je suis pas sur d’avoir pigé ta question…
Si tu parles du climax de l’Umbra ou des châtiments sadiques, non c’est une touche différente (L) pour les déclencher.
Si tu parles du witch time, ça se déclenche avec l’esquive évidemment.
En spammant la touche d’esquive, tu risques de souvent te transformer en panthère par contre (deux pressions de l’esquive)