Désormais, tout le monde veut son Dark Souls. Ils étaient nombreux à rigoler devant ce jeu lors de sa présentation et il est devenu un véritable genre à part entière. Les développeurs de chez Deck 13, d’habitude créateurs de point & click, se sont lancé dans ce nouveau genre avec un Lords of the Fallen qui sort des sentiers battus. Mais à quel point ?
En mode « Badass »
Harkyn, ancien prisonnier, désormais seul héros d’une sombre aventure ou des terres désolées tentent de survivre à l’abominable envahisseur, regarde cette gigantesque main de Dieu laissée pour morte. La musique se déclenche, lourde, épique, avec des airs de déjà entendu mais somme toute très agréable à entendre. Lords of the Fallen commence sur les chapeaux de roues : il est beau, il est puissant et il est… Lourd à manier.
Notre chevalier sans peur manie la hache, le bâton, l’épée, le marteau, comme il le peut. Il possède un certains poids limite pour ce qu’il peut porter et en fonction, l’arme aura du mal à se lever de ses épaules pour frapper ses ennemis. Une faible attaque, une forte attaque, du ciblage « à la Zelda », une roulade pour esquiver et le reste, c’est du bonus. Un bouclier, tout d’abord, viendra parer certains coups et tenter quelques attaques rapides qui peuvent faire très mal si elles sont bien placées. Un gantelet, plus tard, servira de tirs à distance et fera oublier l’absence d’arcs dans le jeu : trois modes sont alors disponibles avec un tir simple, un tir « en trois projectiles » et une bombe qui détonnera et blessera tous les ennemis alentours au bout de quelques secondes. Ce gantelet n’est pas à prendre à a légère : dès son obtention, on ne fait plus que de s’en servir tant il est pratique.
Vous avez tous les éléments pour attaquer, sans oublier des pouvoirs magiques en fonction de la classe (parmi trois : Guerrier, Clerc et Voleur) que vous choisissez en début de partie. Maintenant, il faut la jouer de façon stratégique et tactique, apprendre de ses ennemis, connaître leurs points faibles, tout cela en temps réel. L’apprentissage par l’échec, c’est un peu le principe de Lords of the Fallen.
Mort permanente ?
Lorsque vous mourrez et cela viendra bien vite, le corps d’Harkyn reste temporairement ou il a failli avec toute son expérience et ses objets trouvés depuis la dernière sauvegarde. Vous réapparaissez alors et avez quelques secondes pour aller chercher votre corps et récupérer tout son contenu. Sinon, dites au revoir à votre progression ! Dans le même genre d’idée, si vous sauvegardez, vous perdez tout votre bonus d’expérience. Car oui, plus vous tuez d’ennemis, plus l’expérience gagnée est modifiée par un multiplicateur qui prend vite de l’importance. Le but étant évidemment de vous forcer à aller le plus loin possible et d’affronter un maximum d’ennemis avant de sauvegarder, histoire de risquer de mourir.
Cette volonté de forcer le joueur à se dépasser est complètement réussie, même et surtout sur les novices (comme le rédacteur de ce test) qui n’aiment pas souvent les jeux du genre et la difficulté Hardcore. Pour les plus érudits, par contre, il faut bien avouer que le jeu a ses facilités et pêche un peu au niveau de sa difficulté. Très guidé, très linéaire et surtout un peu répétitif dans ses techniques d’affrontement, Lords of the Fallen n’est pas pour ceux qui mangent du Dark Souls au petit déjeuner. Tout juste est-il un petit hors-d’œuvre.
Les combats de Boss (de Champions, plus exactement) représentent fortement ce petit problème. Ils sont massifs, ils sont épiques à combattre, mais très répétitifs et leurs failles sont grossièrement mises en avant pour peu qu’on soit un minimum concentré sur l’attaque ennemie. On est loin de la complexité de certains boss de Dark Souls même si la comparaison reste vite énervante. On en a tout de même pour son argent, surtout du point de vue de la réalisation.
La beauté non-renouvelée
Lords of the Fallen est un très beau jeu. Il a ses petites imperfections et se répète énormément du point de vue de ses ambiances et de son level-design, mais il propose une direction artistique de grande qualité. L’histoire n’est pas très intéressante, voir carrément passable, mais le héros est charismatique et les affrontements assez épiques autant visuellement que manette en main pour qu’on en prenne plein les yeux et surtout les oreilles. Les armes ont toutefois quelques sons un peu chiches, légèrement « en carton », mais on chipote.
Le seul mais terrible gros problème de Lords of the Fallen, c’est sa répétitivité en terme d’ennemis. Trois à quatre types d’ennemis par zone maximum, sur une dizaine de niveaux dont certains assez courts, cela vous donne une durée de vie peu glorieuse pour un premier run. Heureusement, les développeurs ont pensé à tout : des modes en New Game + viennent relancer l’intérêt global. C’est une très bonne chose qui fait nettement la différence sur l’avis global.
Préférez-le sur PC, ou il est techniquement très réussi. Sur consoles, il y a quelques légers soucis de synchronisation verticale et/ou de résolution plus basse. Rien de grave, mais c’est assez évident pour être noté. Seuls les pros du visuel s’en rendront compte mais tout de même. Reste que Lords of the Fallen est un bon jeu, sans être glorieux ni incontournable. Il fait étonnamment bien son travail en tentant d’amadouer ceux qui trouvent Dark Souls un peu trop complexe sans non plus tomber dans la facilité. Lords of the Fallen est dur à appréhender mais parvient toujours à donner sa chance au joueur, ce qui en fait une grosse différence avec ses concurrents. A vous de voir si vous voulez, vous aussi, lui donner une chance de vous plaire…