Lorsque j’ai dit à mes amis que je testais Sonic Boom sur 3DS, ils ont dit que j’étais probablement masochiste. Cela dit ils étaient dans l’erreur la plus totale… Le masochisme sous-entend que du plaisir est retiré dans la douleur. Là ce que je me suis infligé c’est autre chose. Quelque chose à mi-chemin entre la torture et la folie pure. D’ailleurs, connaissez-vous la définition de la folie ? Un philosophe (ou un personnage de jeu vidéo allez savoir) a dit que la folie, c’est faire encore et toujours la même chose en espérant obtenir un résultat différent à chaque fois. Quelque part, c’est un peu ça Sonic Boom.
Sonic Paf
Pour être honnête je n’ai pas eu le courage d’aller jusqu’au bout de Sonic Boom. La profonde navrance du titre a eu raison de mes nerfs et de ma patience, chose rare chez moi. “Pourquoi ?” me demandez vous. Imaginez qu’un être repoussant se colle à vous en racontant blague sur blague – pas drôle cela va sans dire – en vous mettant un petit coup de coude complice à chaque fois. Voilà. Imaginez ça pendant de très longues minutes. Bien, vous l’avez ? Alors vous voyez parfaitement l’essence même de Sonic Boom. Un jeu qui essaye d’être drôle dans ses cutscenes mais qui ne l’est pas. Un jeu moche et pas agréable pour deux sous qui sent la flemme à plein nez. Ne vous attendez pas à quelque chose d’extrêmement détaillé de ma part, je ne vois pas pourquoi je flinguerais mon clavier pour un jeu qui a été sortit à la va-vite pour profiter de l’aura de Sonic. Je ne cautionne pas ce genre de pratique.
Le supplice commence dès les premières minutes, lorsque l’on se retrouve face à un jeu Playstation de début de génération. On est peut-être sur un jeu 2D à l’ancienne, mais les arrières-plans sont d’une pauvreté affligeante, l’aliasing est dégueulasse et si encore tout ça permettait de justifier un jeu speed et nerveux j’aurais pu passer outre… Mais non même pas, c’est si lent que j’ai eu envie de lancer un Point and click juste pour que le temps s’écoule à nouveau normalement.
Sonic ta mère
Le gameplay aurait pu être intéressant. Nous sommes en présence d’une sorte de Metroidvania soupoudré de Lost Viking. Les niveaux sont grands, ouverts et nécessitent d’être refait plusieurs fois. En effet certains passages ne sont disponibles que lorsque nous avons le personnage adéquat. Par exemple Sonic peut dasher pour casser des blocs, Tails peut utiliser des ventilateurs pour grimper en hauteur, Stick (la petite nouvelle) est armée d’un boomerang très pratique pour actionner des leviers inaccessibles… Ah et il est possible de changer de héros à la volée. Mais voilà, ça marche quand le level designer n’est pas une pomme de terre. Ici les niveaux sont immenses et le backtracking est laborieux. La carte permettant de se répérer est ridicule et illisible (il est quasiment impossible de savoir ce que l’on a fait ou pas). Cette manière de gonfler artificiellement la durée de vie est déplorable. Par contre ça a le mérite de gonfler le joueur. Une réussite.
Néanmoins la chose que je trouve la plus regrettable c’est d’avoir retiré ce qui faisait l’intérêt de la saga… Je pense que les développeurs ont oublié que Sonic est synonyme de vitesse. Les personnages sont lents, les transitions entre “passages avec des ennemis” et “passages avec des plates-formes” sont faites à la scie rouillée maculée de sang de hérisson et il faudra bien souvent recommencer des pans entiers d’un niveau à cause d’un élément mal pensé nous faisant mourir bêtement. C’est d’autant plus dommage que les TRÈS COURTS passages où il y a des bumpers nous faisant gagner de la vitesse sont scriptés et tombent complètement à plat. Il y a bien des niveaux de boss qui sont de meilleure qualité que le reste, mais rien qui ne sauve le jeu du naufrage.
Conclusion
On a eu droit il y a quelques années à un excellent Sonic Generations sur consoles de salon, et une mouture très moyenne sur 3DS. On aurait pu croire qu’ici l’effet serait inverse… Une version Wii U minable de Sonic Boom et un jeu 3DS au moins correct. Au contraire, les développeurs ont préféré harmoniser leurs violons et rendre deux mauvaises copies. Entre les blagues lors des cutscenes qui donnent envie de s’enterrer la tête dans un tas de feuilles format A4, le gameplay d’une pauvreté folle, et le level design foireux, Sonic Boom sur 3DS a réussi à me faire abandonner le navire avant la destination finale. Chapeau jeu, tu as réussi au moins un exploit, mais pas celui d’être amusant.