Déja sorti sur smartphones et tablettes, l’adaptation des « livres dont vous êtes le héros » de Bulkypix et Forge Reply fait un joli détour sur nos bécanes de bureau. Le charme des livres d’antan fonctionne-t-il aussi sous cette forme ? Et surtout, comment allez-vous faire sans vos doigts et quelques post-it pour tricher entre les pages ?
Joe Dever présente…
Dans l’univers d’Aon, les dieux de la lumière se battent évidemment avec les dieux des Ténèbres dans le monde de Magnamund divisé en deux grands continents Nord et Sud. Jeune apprenti au monastère Kaï, Loup Solitaire voit sa confrérie détruite. Il s’empresse alors d’aller raconter tout cela au roi, à la capitale : Holmgard. C’est là que commence le jeu, dès le Tome 1 des « Livres dont vous êtes le héros » éponymes, pour une histoire composée de quatre chapitres pour les quatre première tomes originels. Niveau durée de vie, déjà, on est assez convaincus.
A gauche de l’écran, on lit ce que nous raconte un beau livre, très détaillé avec ses artworks en noir et blanc, animés d’une jolie façon et plein d’effets visuels intéressant. L’histoire se dévoile, simplifiée par rapport à celles des livres mais toujours intéressante. On découvre les premiers personnages, la contrée de Holmgard mais surtout, un gameplay amusant basé sur des décisions à prendre. Face à une situation, le jeu vous demandera comment vous voulez vous comporter. En fonction de vos choix décidés lors de la création de votre personnage, vous pourrez passer un endroit de plusieurs façons : en bourrinant, en vous infiltrant, en tentant d’en découvrir davantage, avec de la magie ou des armes, ou même en enquêtant. Les possibilités sont nombreuses, même si elles mènent souvent au même point.
Quelquefois, un mini-jeu apparaît pour vous permettre davantage d’interaction avec l’histoire. Pour les crochetages de coffres et de portes par exemple, nécessitant des passe-partout et une certaine dextérité de votre part pour trouver le bon cran et ouvrir le verrou sans casser trop de vos précieux outils. Même chose pour les utilisations de magie qui vous demanderont de réaliser des mouvements à la souris pour les valider. C’est toujours plus amusant qu’un simple texte de plus.
Since 1984
Là ou ce Lone Wolf est assez ahurissant, en plus de sa réalisation globale qui sublime les livres dont il est tiré, c’est dans ses écrits. Simplifier les romans de base n’a pas du être simple et l’adaptation est des plus réussie. Passionnant, le jeu se feuillette sans regarder l’heure et finalement, seules les interactions avec lui (les choix, les mini-jeux) viennent déranger la progression. A droite de l’écran, on a notre « menu à tout faire » permettant d’afficher la carte, les lieux ou se rendre, l’inventaire, la fiche du héros, etc. Rapidement vous découvrirez que collecter des matières premières permet d’améliorer ses armes et armures, sans parler de la collection de potions que vous placerez à votre ceinture. Les différents sacs, de diverses tailles, vous permettront de collecter toujours un maximum d’objets différents. Tout cela pour mieux vous battre. Car oui, il y a des combats et pas qu’un peu…
Vous aimez la baston ? Vous allez en avoir énormément. Lone Wolf propose un principe d’affrontements très intéressant, entièrement réalisé en une très convenable 3D qui propose des face à face en semi-temps-réel. Les personnages ennemis ont leur barre de temps avant de lancer une attaque et pendant ce temps, vous pouvez leur lancer tout ce que vous voulez pourvu que vous ayez l’endurance nécessaire à cela. Des petits, moyens, grands coups d’épée, de marteau ou de hache, mais aussi des jets de dagues, des magies diverses et variées ainsi qu’un énorme pouvoir spécial long à recharger : cela suffira comme armement ?
Les combats sont magnifiquement réalisés et certaines attaques crèvent l’écran, comme cet appel à un loup (si vous êtes un ami des animaux) magnifiquement modelisé et qui ne manque pas de mordant. Les interactions se font à base de QTE avec des gestes à valider dans le bon sens, dans le bon ordre, sans parler des clics et des combinaisons de touches. La mise en scène est parfaite, souvent héroïque. Mais le problème des combats, c’est qu’il y en a beaucoup trop…
Redondant, mais fidèle !
Passionnant à la lecture et à l’interactivité, magnifique dans sa présentation et lors de ses combats, Lone Wolf pêche par un nombre beaucoup trop nombreux de combats qui entraînent des temps de chargement, de la préparation, une gestion de l’inventaire et des attaques qui se suivent et se ressemblent. On a toujours le droit à la même zone, aux mêmes ennemis… On se croirait presque revenu à l’ère des Final Fantasy de la PsOne, mais sans la rapidité des affrontements. Sans être difficile (même si le jeu a ses moments ardus), les combats sont extrêmement longs, la faute à des barre de vie ennemies un peu trop volumineuses. Et c’est la que le bat blesse, de façon totalement imprévisible et bête : il y a trop de combat pour que le jeu ne s’enfonce pas dans la répétitivité la plus effroyable.
Ne vous y trompez pas, Lone Wolf est une merveille pour les amoureux des livres d’origine et ils en redemanderont sûrement, mais les combats sont réellement ennuyants au bout d’un certain temps et ne donnent pas franchement envie de s’accrocher dès qu’on quitte la partie. Enlevez les temps de chargement, pour commencer et peut être que tout ira mieux. Et ces deux/trois ennemis différents à rencontrer ? Une vraie plaie. C’est tellement dommage, tant cela risque de gâcher le jeu à beaucoup de joueurs !
A coté de cela, on a là une adaptation riche, fidèle, luxueuse, qui donne envie de dire merci aux développeurs pour tout ce respect de nostalgie. Cela donne impérativement envie aussi de se replonger dans les bouquins qu’on a laissé chez sa mère, entre deux magazines Spirou. Lone Wolf est un vrai bon jeu, très bien adapté sur PC, mais qui fait juste preuve d’une redondance franchement triste. A vous de voir si vous accrocherez malgré cela, ce qui est d’ailleurs tout à fait possible ! Mais au moins, vous êtes prévenus. Si vous passez outre, par contre, oubliez vos trois prochaines soirées.