Il y a des jeux qui sont capables de nous happer rien que par ce qu’il dégage, alors même qu’on ne comprend rien (ou on ne cherche pas à comprendre) au gameplay de celui-ci. Phénomène étrange puisque dans un jeu vidéo, c’est bien le gameplay qui démarque ce média des autres. Pourtant c’est bien ce qui est arrivé avec le nouveau jeu d’Erin Robinson et Ivy Games, son studio. Alors qu’est-ce qu’il a de magique ce Gravity Ghost ?
Une histoire de renard
Vous incarnez une petite fille, 10-12 ans à la louche, qui part à la recherche de son meilleur ami : un renard. Et comme le rechercher dans les parages ce n’est pas drôle, elle décide de partir le chercher dans l’espace à travers diverses constellations. Sauf que notre héroïne n’a pas la même tête (et non ce n’est pas du à un abus de substances illicites). Normal puisque l’on incarne le fantôme de la petite fille (plus pratique pour traverser l’univers). Du coup on se trouve avec une fillette haute en couleur qui me rappelle énormément les tatouages de têtes de morts mexicains, hyper joyeux et colorés. Au fur et à mesure de l’exploration des diverses constellations (sept au total), vous croiserez d’autres animaux, qui vous permettront de faire avancer l’histoire. Ainsi, vous comprendrez peu à peu ce qui s’est passé pour que le renard se soit enfui et que la petite fille soit partie à sa rechercher. Si l’histoire est assez « innocente », elle est parfaitement racontée.
Au final on se trouve avec un conte parfaitement illustré. Toute les cinématiques ont l’air d’être faites à la main, au crayon de couleur / aquarelle. Si le rendu donne des traits grossiers, il en sort un charme indéniable qui colle parfaitement à la narration du titre. On nous raconte vraiment un conte, page par page (mais sans les pages, c’est pour l’image !). Mention spéciale à la bande sonore signée Ben Prunty, un des messieurs derrière la B. O. de FTL.
Tourne, tourne, tourne.
Ok, c’est bien beau tout ça, mais bon, à un moment, il faut jouer. Et Gravity Ghost est joueur. Le principe : dans chaque étoile de chaque constellation, vous devez récupérer une étoile. Pour vous déplacer, vous allez utiliser la gravité des planètes présentes, sachant qu’il y a divers types de planètes, ayant toute une particularité. Si la planète faite de terre est celle de référence, la planète « d’air » à la particularité d’être rebondissante, celle de feu vous permet de faire de plus grands sauts et donc d’avoir un plus large rayon d’orbite. Il va falloir jouer avec la physique des 6 planètes disponibles pour réussir à atteindre l’étoile, le tout sur un plan en deux dimensions.
Si les premiers niveaux sont assez déroutant d’un point de vu maniabilité, le temps de comprendre comme fonctionne le tout, peu à peu, avec l’introduction des nouveaux types de planètes, vous allez aussi débloquer des pouvoirs (dash, s’alléger, s’alourdir, double saut, etc) qui vont grandement faciliter vos déplacements, rendant le tout très agréable. De plus, vous allez aussi pouvoir terra-former les planètes.
Selon la robe que vous portez (vous pouvez en changer à la volée si vous avez débloqué l’élément de terra-formation), vous allez planter des germes sur la planète. Les germes sont représentés par votre chevelure : plus vos cheveux sont long, plus vous avez de germes. Si vous arrivez à entourer une planète de votre chevelure, cette dernière est terra-formée dans l’élément de la robe que vous portez. Au total, il y a plus d’une centaine de niveaux, se faisant tous très rapidement. Comptez entre 3 et 4 heures pour compléter l’ensemble des niveaux.
Conclusion
Gravity Ghost est un vrai poème. Avec son histoire innocente qui ressemble à un conte, on se surprend à parcourir et enchaîner les diverses constellations avec le sourire, envouté aussi bien par une direction artistique sublime qu’une bande sonore planante. De plus le jeu a le mérite d’avoir un gameplay simple et efficace qui ne frustrera jamais le joueur à défaut de proposer un réel challenge. Effectivement, on aurait aimé avoir plus de liaison en termes de puzzles entre les différents types de planète.