Le premier épisode était magique : il était court, nous mettais dans la peau d’une maman blaireau qui devait tout faire pour protéger ses nouveaux nés. C’était linéaire, simple, efficace. Shelter 2 fait pratiquement tout l’inverse…
Pas vraiment « Lolcats »
Tout commence avec cette maman Lynx que vous contrôlez et qui tente d’échapper à une meute de loups. Vous trouvez refuge sous un abri de fortune. Quelques nuits plus tard, vous voilà cinq : quatre petit Lynx sont visibles, trop mignons, adorables… Mais il va falloir s’en occuper ! Déjà, on peut les renommer, pour davantage les personnaliser. Vient ensuite le moment de sortir du terrier et de découvrir le monde qui nous entoure.
Les saisons passent rapidement et les intempéries sont légions. Du vent, de la pluie, de la neige, tout à une conséquence sur votre progression (des rivières impraticables par exemple). Votre but premier c’est de dénicher quelques endroits où vous refugier pour échapper aux loups (généralement en hauteur, car vous sautez plus haut qu’eux !) mais surtout, de nourrir vos enfants. Et pour cela, il faut chasser.
Chasser du lapin tout d’abord, en plus de quelques souris. Vous les pourchassez et dès que vous les touchez, votre Lynx s’occupe de le placer dans sa gueule ou de le frapper d’un coup de griffe. Ensuite, il faut ramener votre gibier à vos petits. Au fur et à mesure, ceux-ci commencent à se lever sur leurs quatre pattes et bientôt, ils vous rejoindront dans votre périple.
L’instinct de survie
C’est là que l’aventure commence réellement : quatre petit êtres vous suivent et sont votre objectif principal. Certains seront sans doute croqués par des loups si vous ne faites pas attention, d’autres vous briseront le cœur de leurs cris meurtris lorsqu’ils seront à terre, morts de faim, vous demandant de leur ramener de quoi manger. Vous pouvez alors (à tout moment d’ailleurs) en prendre un dans votre gueule pour l’amener ou bon vous semble. En terme de nourriture rapide, il y a les arbres ou se trouvent des oiseaux : il vous suffit de donner quelques coups de pattes dedans pour qu’un nid plein d’œufs ne tombe au sol.
Shelter 2 s’éparpille énormément. La trame principale n’est pas fixe, elle dépend entièrement de ce que vous faites. Et ce que vous allez faire, c’est vous perdre dans les différents lieux (montagne, forêt, bois, etc.) qui vous sont proposés. Vous vous y perdez, vous tentez de vivre votre vie de Lynx. C’est terriblement beau, avec ce style « peint » qui donne envie de se balader, ses quelques musiques faibles en notes qui donnent le ton, tous ces indices sonores à chaque action précise, en mal ou en bien… Mais c’est aussi pas mal buggé malheureusement.
Attention aux loups… et aux bugs !
En plus de trouver le temps long au bout d’un moment (le monde est très réaliste et donc, sans trop de vie) à cause d’un nouveau style de jeu pas du tout linéaire, Shelter 2 a un autre gros défaut : il est bugé. On traverse certains blocs, les bébés apparaissent à tout moment derrière soi (tant pis pour l’absence de réalisme et l’effet très moche que cela engendre), certains objets et animaux flottent dans le vide quand ce n’est carrément pas le cas du joueur… On espère sincèrement que tout cela sera corrigé dans les semaines à venir tant c’est handicapant en terme d’expérience, qui est tout de même le mot sur lequel se repose entièrement Shelter 2.
Shelter 2 est, effectivement, une expérience. Un simulateur de vie guidé (mais pas trop) ou on vous demande de faire n’importe quoi du moment que vous nourrissez vos enfants. Ceux-ci grandiront, certains mourront pendant votre périple, puis viendra le moment ou la meute se séparera et que chacun fera sa petite vie de son côté. On relancera alors une partie avec, comme maman, l’un des enfants précédemment élevé et le cycle de la vie continuera son chemin…
Shelter 2 est beau, mais il s’éparpille trop pour être constant. Il a ses lourdeurs, ses moments d’ennui, comme ses passages magnifiques et ses tristes petits cris qui nous tiraillent et nous rappellent tout le réalisme que peu procurer ce titre. Il n’est pas moins bon ni mieux que son prédécesseur, il est juste très différent dans l’approche.
Blaireaux Vs. Lynx
Amis de la poésie, si vous parvenez à passer outre les bugs, vous en aurez pour votre argent. Quant aux explorateurs, ils seront ravis de savoir qu’un maximum d’objets (branches, champignons, etc.) sont à trouver dans le monde de Shelter 2. Cela rallonge la durée de vie de façon intéressante pour qui est intéressé.
Néanmoins, pour ceux ayant aimé la très simple expérience que fut le premier opus, impossible de ne pas avoir un arrière-gout de déception. Comme quoi, un jeu n’a pas forcément l’obligation d’être long et libre pour être bon. Un peu de linéarité et de courte durée de vie peuvent aussi faire l’affaire…