La série des Empires est très particulière dans l’histoire des jeux de Koeï. Sorte de pendant « stratégiques » avec d’énormes guillemets, la mention Empires signifie surtout qu’on reprend les mêmes bases qu’un Dynasty Warriors et qu’on lui colle un peu de gestion d’armée. Tout cela pour un seul objectif : unifier un pays.
Unification en marche
Que vous vous décidiez à créer un personnage de toute pièce ou à choisir l’un des 77 combattants du jeu (une dizaine de nouveaux depuis le 8ème opus de la série), Empires va vous demander de parcourir les terres d’en face et de les colorer de vos teintes. Le but du jeu est clairement de remplir la carte de cette Chine Médiévale tant aimée de votre propre couleur. Le jeu se déroule en tour, chaque tour étant un mois de jeu.
Chaque mois, vous allez donc devoir choisir une action : aller envahir un pays, faire quelques raids pour baisser la force ennemie, tenter un peu de démocratie pour obtenir des territoires à faible coût ou proposer des alliances, etc. Chaque mois son action, il faut donc bien choisir ! Aussi, on collecte un maximum de généraux au fil de notre avancée et il faut en soigner leur fidélité. Pour cela, pourquoi ne pas organiser un banquet géant pour leur remonter le moral ? Mais cela a la fâcheuse tendance de vider les caisses du Royaume. Et puis peut-être faudrait-il garder de l’argent et des matières premières pour réparer, entre autres, les villes saccagées par les tentatives d’invasion ennemies ?
Des quêtes sont aussi au cœur du jeu, vous proposant d’obtenir quelques ressources et récompenses en effectuant quelques missions précises : infiltrer un camp ennemi (avec le gameplay du jeu, c’est une horreur dont on se serait bien passé), tuer une meute de loups, etc… Dans chaque invasion/raid/champ de bataille il y a aussi quelques missions annexes comme un certain nombre de généraux à tuer, de camps à détruire ou un pourcentage de moral des troupes à garder au plus haut. Si vous réussissez ces missions à la fin de votre partie, vous aurez le droit à quelques ressources bonus, là aussi.
La route vers le statut de Dirigeant
Tout ce que je vous explique ne tient que si vous êtes dirigeant d’un royaume. Néanmoins, vous pouvez très bien commencer en tant que simple soldat voulant monter en grade ! Alors, c’est très intéressant : vous vous ferez bien voir par vos supérieurs au fil des victoires, mais pourrez aussi les quitter et vous rendre dans un autre royaume (ou jouer les loups solitaires) si vous trouvez que l’herbe est moins fraîche où vous vous trouvez. Aussi, l’évolution dans l’échelle sociale propose une durée de vie plus importante ce qui n’est pas à prendre à la légère.
C’est conçu de façon très artificielle et on n’y croit pas vraiment, finalement, d’un point de vue de la mise en scène. On propose à des généraux de nous suivre après les victoires, on gonfle les rangs, on évolue nos personnages, on les équipe correctement… C’est Dynasty Warriors, avec un fil rouge pas du tout scénaristique en fond. La stratégie est réussie, mais très simplifiée et consiste à ne choisir qu’une simple option par tour. On a vu plus malin !
Visuellement, Dynasty Warriors 8 : Empires reprend aussi le moteur du huitième opus en saccageant quelques moments. Curieusement, la version PS4 semble un poil moins belle que Dynasty Warriors 8 : Xtreme Legends (surtout d’un point de vue de la réalisation et des effets de lumières). Cet opus « Empires » est clairement un titre rapidement commandé et intéressant, mais qui n’a pas eu le droit au même soin de la part des développeurs de la (très longue) saga.
Sympathique pour débuter…
Imaginons : vous n’avez jamais joué (ou très peu) à un Dynasty Warriors ? Alors ce huitième opus estampillé Empires peut vous intéresser. Néanmoins, si la stratégie (très simple) vous rebute un peu, préférez largement le huitième opus « officiel » qui propose une mise en scène et un scénario bien plus aboutis et intéressants. Empires a des qualités : il est amusant de voir le répercussions de nos choix, tours par tours. Réussir à obtenir un territoire rien qu’avec un peu de diplomatie (et via les « stratagèmes, des cartes de stratégies que peuvent activer les plus fins personnages tacticiens) n’a pas de prix. Aussi, la conquête est amusante et faire grimper son personnage reste intéressant.
Par contre, si vous avez déjà joué à un Dynasty Warriors au point de le retourner dans tous les sens, cet Empires n’a vraiment aucun intérêt. Il n’a pas assez de nouveautés pour plaire, ose régresser un poil visuellement et se contente du strict minimum en terme de scénario (des moments clés de l’histoire chinoise en simple fond, servant de configuration de carte pour débuter le jeu). Très flemmard, Empires est un opus de facilité. Et puis, dernier conseil : fuyez les honteux et trop nombreux et onéreux DLC. Soyez plus malins que ça.