Morningstar, c’est l’histoire d’un vaisseau spatial du même nom qui va bêtement s’écraser sur une planète si dangereuse qu’elle fut rayée des radars. Ce caillou de l’enfer, c’est Deadrock la bien nommée. Celui qui n’était alors qu’un point and click réalisé sous flash pour navigateur internet revient dans une version re-mastérisée pour l’occasion de sa sortie sur Steam.
Allo Houston ? Les commandes ne répondent plus.
Ne cherchez pas plus loin, Deadrock, c’est un peu le triangle des Bermudes de l’espace connu vu que jamais personne n’en est revenu vivant (*insérer musique exagérément dramatique ici). Un vaisseau passe trop près et hop, il s’écrase dessus. C’est en tout cas l’explication à laquelle arrivent très vite Powell, le personnage que nous allons diriger, et Novak son capitaine gravement blessé vous laissant ainsi faire tout le boulot. Joie.
C’est par conséquent avec Powell que très vite nous allons prendre nos marques, sans trop de difficulté d’ailleurs. Morningstar est un jeu d’aventure dans les règles de l’art ce qui ne bouleversera personne. Les énigmes auxquelles nous devront faire face ne sont d’ailleurs ni trop compliquées ni excessivement faciles. Et quand bien même vous seriez bloqué, un petit coup de radio à Novak et celui-ci vous aiguillera dans la bonne direction.
Ce qui peut déconcerter, c’est la façon dont ça se joue. Tout apparaît au travers des yeux de Powell, même si les paysages que l’on traverse ne sont qu’une succession d’écrans fixes tout comme dans Myst ou J.U.L.I.A., que de rares animations viennent bouleverser quand le scénario l’exige. Du coup, on clique un peu partout dans ces écrans pour récolter du matériel qui nous sera utile à la fois pour soigner notre capitaine bien mal en point, puis surtout réparer notre vaisseau et espérer partir. Enfin.
Coup après coup, une ambiance un peu glauque s’installe alors que les morts s’accumulent. Pas sous nos yeux heureusement. Ils le sont déjà tous depuis longtemps. Tout d’abord le troisième larron du Morningstar dont la chambre cryogénique a lâché. Ensuite l’équipage d’un autre vaisseau que l’on doit explorer, vous savez, pour récupérer les pièces nécessaires pour réparer le nôtre. Ce n’est pas du vol s’ils sont déjà tous passés dans l’au-delà Monsieur l’agent !
Mais alors que l’on aurait pu penser l’intrigue aller crescendo dans le mystico-fantastique, on évite malheureusement un final à la Kubrick pour quelque chose certes de plus terre à terre, mais ô combien frustrant.
Deuxième crash en approche
Notre rôle de charognard ne va pas seulement nous amener à contempler une myriade de scènes macabres. Sur cette planète désertique où la vie n’a clairement plus de droit, seules d’étranges et inquiétantes statues, qui rappelleront sans difficulté celles de l’île de Pâques, nous tiennent compagnie. Elles sont les indicateurs d’une civilisation sensiblement plus avancée que celle de Powell et Novak.
Cette confrontation silencieuse posera tout un tas de questions qui ne trouveront aucune réponse. Avec Powell, on découvrira au sein d’une espèce de temple ou de base secrète, une carte stellaire regroupant divers systèmes à travers notre galaxie. Dont nôtre système solaire. Dans lequel notre planète bleue est de toute évidence mise en avant. Pour quelles raisons et que nous veulent-ils s’interroge avec justesse Powell ?
Peine perdue, car au bout d’une aventure d’un peu moins de trois heures, toutes ces questions comme la présence d’un squelette humain dans les hangars de ce temple/base ne trouveront pas réponse à la fin. Elles resteront suspendues dans les airs sans personne pour les résoudre. Morningstar ne se termine pas non plus sur une note particulièrement subtile.
Cette civilisation alien qui ne semblait pas aussi morte qu’elle n’en avait l’air, ni forcément particulièrement hostile sur le coup, se révélera sur les dernières minutes du jeu tout le contraire finissant par un moment se voulant très certainement badass, mais complètement à côté de la plaque de l’atmosphère qui prédominait pourtant jusque-là.
Conclusion
Dans les faits, Morningstar – Descent to Deadrock est un jeu d’aventure qui tient la route principalement parce-que son jeu d’énigmes est plus que satisfaisant et n’a très certainement pas à rougir de la concurrence. Seulement voilà, on ne sait trop pourquoi, il se plante misérablement en n’apportant pas la possibilité de tourner la page. Il multiplie les zones d’ombres dans son scénario sans y apporter la lumière tout en finissant sur une ultime scène d’action qui n’a pas grand-chose à faire là. Si on pouvait lui pardonner une réalisation un brin datée malgré de jolis décors par moment, un doublage mécanique manquant parfois de conviction, son incapacité à fournir une fin digne de ce nom nous laisse désappointé. Et sa faible durée de vie n’y est pourtant pour rien.