Return NULL est un point’n click épisodique se déroulant dans un univers futuriste et dystopique, au style fortement inspiré par les comics. Développé par Michael Lückgen, trois épisodes sont prévus au total. Voyons donc ce que donne le premier.
Terrorisme et complot
Le joueur incarne Jack Drebin, un membre de la Local Security Force (LSF), l’organisme tout puissant qui contrôle la ville faisant office de terrain de jeu. Maintenir l’ordre et assurer la sécurité des citoyens n’est pas chose évidente : des cellules terroristes actives menacent la population, et les enquêtes sensibles se succèdent. Evidemment, les choses sont sans doute plus compliquées qu’il n’y paraît, et Jack va se retrouver malgré lui embarqué dans une histoire de complot : la LSF est-elle si noble, et les terroristes si condamnables ? Qui est responsable de l’accident survenu deux ans auparavant, qui a jeté Jack dans une sombre dépression ?
Le scénario de Return NULL (du moins pour ce premier épisode) est des plus classiques. Il s’agit ici de présenter le personnage et le contexte, les alliés potentiels et les antagonistes. Tout est consciencieusement mis en place, ce qui rend l’histoire agréable à suivre… sans la rendre véritablement passionnante : à faire scrupuleusement dans le classique (et le cliché), on se prive d’originalité et de surprise, et si l’on découvre l’univers sans déplaisir, on ne hausse pas pour autant le sourcil.
Mise en scène statique/active
Bien entendu, la première chose qui frappe lorsqu’on entre en contact avec Return NULL, c’est sa patte graphique. Si les couleurs et les décors sont corrects et confèrent au jeu une ambiance plaisante, les personnages sont tout de même franchement laids. En termes des mise en scène, le jeu ne propose pas d’animations, comme c’est le cas habituellement dans les point’n click : ici l’on se contente de cliquer sur les éléments interactifs et de lire les descriptions affichées, sans le moindre déplacement du personnage. Lorsqu’une scène requiert du mouvement, c’est une succession de cases dessinées façon BD qui vient l’illustrer. Le dynamisme via des images statiques fonctionne plutôt bien, mais cela a pour effet d’insister sur les défauts du charac design : en l’absence d’animation, les traits disgracieux des personnages ne peuvent espérer se dérober.
De manière générale, Return NULL fait dans le point’n click simpliste. Les éléments interactifs sont extrêmement limités, les énigmes triviales, et il n’est clairement pas dans les intentions de l’auteur de proposer un jeu difficile. Le gameplay semble être présent pour rythmer la narration, ce qui est une idée louable, malheureusement mise à mal par une histoire somme toute banale. Il faut tout de même noter une originalité étonnante : alors que l’ensemble du jeu se veut essentiellement statique (puisque tout est présenté via des images fixes), des phases de combat à l’arme de poing prennent pourtant place dans un cadre dynamique. Il s’agit alors d’un système simple de couverture et de tir, comme on avait pu voir dans Gemini Rue, par exemple. Rien de particulièrement excitant, mais le contraste avec le reste du jeu procure effectivement un sentiment d’action, une tension qui colle bien à ce qui se passe.
Conclusion
Ce premier épisode de Return NULL est très court (une grosse demi-heure environ), et c’est sans doute le plus inquiétant à son sujet. Car si le design maladroit et l’histoire ultra classique peuvent être éclipsés par un approfondissement intéressant de l’univers et du scénario, il faut rappeler que seuls trois épisodes sont prévus. Cela laisse peu de place à un développement conséquent qui ferait oublier les défauts du jeu, et qui apporterait surtout des qualités qui vaillent vraiment la peine d’être jouées. On attendra donc le second épisode avec un mélange d’espoir et de crainte…