Trois jeux : c’est ce que proposeront ces chroniques d’Ubisoft pour sa saga Assassin’s Creed. Après un épisode Unity très beau mais aussi très creux, voilà que nous retrouvons Shao Jun (aperçue dans le poignant court-métrage Ambers avec Ezio Auditore) dans une quête de vengeance en pleine fin de la dynastie Ming, en Chine.
Mark of the Assassin
Vous l’aurez compris avec ce titre : Ubisoft nous propose un Mark of the Ninja à la sauce Assassin’s Creed. C’est simple : c’est exactement la même formule. Avec une utilisation de la 2.5D (un moteur 3D mais un plan en 2D), les développeurs de chez Climax Studios s’amusent avec les arrière-plans, mais tout est comme dans Mark of the Ninja. Et quand je dis tout…
Vous possédez une épée vous permettant de vous battre contre les soldats que vous pouvez affronter. Mais l’objectif, finalement, c’est surtout de rester discret. De les tuer par surprise, rapidement, sans faire de bruit. Mieux encore : vous pouvez les contourner et rester une ombre jusqu’au bout. Mais pour cela il va falloir étudier un level-design très sympathique mais tout de même très dirigiste. Pour expliquer clairement, tout ce qui est teinté de rouge sang indique un chemin à suivre. Des poutres rouges ? Accrochez-vous dessus. Une traînée de sang ? Un mur à grimper, sans doute… Et c’est comme ça tout au long de la petit demi-dizaine d’heures que propose cet épisode China.
Vous pouvez vous cacher dans les renfoncements, plus sombres. Derrière des hautes herbes aussi, mais le moindre mouvement fera du bruit. Il faudra faire attention aux oiseaux qui chantent sur votre passage, aux chiens qui aboient, aux bambous qui alertent les ennemis, etc. L’environnement est lui aussi à connaître sous peine de se faire repérer. Si c’est le cas, bonjour la galère : des renforts, des lancers de couteau, des flèches et très peu de vie. China est un jeu d’infiltration, oubliez cette volonté de bourriner.
Bon, on commence quand ?
Très beau en extérieur, beaucoup moins en intérieur (mais c’est plus rare de toute façon), Assassin’s Creed Chronicles : China est extrêmement dirigiste. Comme un Assassin’s Creed me direz-vous et vous aurez raison, mais là il n’y a pas de monde libre ou gambader comme on le désire. Le jeu est extrêmement linéaire, même si il propose quelques petits chemins « cachés » permettant de trouver des parchemins racontant l’histoire de notre héroïne ainsi que des fragments d’Animus. Ne vous affolez-pas : il n’y a aucune métahistoire. Cette partie de la franchise semble de plus en plus oubliée.
Rapidement vous obtenez quelques combos à effectuer, qu’Ezio Auditore dans son vieil âge vous apprendra dans une partie « entrainement » de l’Animus. Vous aurez aussi quelques gadgets : la possibilité de siffler pour faire diversion, de lancer des pétards pour étourdir, de couper des éléments du décor avec des couteaux de lancer et de signaler un bruit de l’autre côté de l’écran avec un tir bien senti. Tous ces objets sont limités en nombre, mais vous trouverez rapidement plein de pots à ouvrir pour trouver des munitions.
Avec Ezio, à la moitié du jeu, vous apprendrez surtout à courir vers vos ennemis et glisser. Ce qui les tuera discrètement et très rapidement. Cette technique est même complètement abusive, puisqu’elle réduit à néant la difficulté de bien des passages ! L’intelligence artificielle des ennemis n’étant pas vraiment au point. Par exemple, leur cône de vision s’arrête net devant vous ? Ils ne vous verront pas. C’est ridicule, ennuyant, surtout qu’on joue dans des environnements en plein jour.
Bonne rejouabilité !
Voilà, Assassin’s Creed Chronicles : China c’est un jeu très simple d’accès, surement trop même. Il est assez court, il n’apporte pas grand-chose à la série (même si il semble avoir un fil rouge scénaristique avec les deux prochaines chroniques à sortir) et finalement, on en ressort avec cette volonté de ressortir Mark of the Ninja du placard dématérialisé. Mais malgré cela, il propose une rejouabilité assez intéressante.
Deux autres modes sont proposés : l’un pour rejouer tous les niveaux avec toutes les améliorations acquises (en fonction des scores d’infiltration et de combat effectués, vous améliorer votre personnage et avec le droit de porter davantage de gadgets). L’autre est plus intéressant, il complique le jeu avec un seul point de vie et des ennemis plus difficiles, ce qui oblige à jouer totalement la carte de l’infiltration.
Assassin’s Creed Chronicles : China est donc plutôt joli, mais creux. Son scénario est peu intéressant, mais le gameplay est amusant. Les niveaux manquent de profondeur et d’intérêt sur le long terme, mais la rejouabilité propose un défi intéressant. Bref, si il vaut son prix (10 €), mais il n’est pas incroyable d’intérêt autant pour les fans que pour les fans du genre. Frustrant, car le personnage était plus qu’intéressant !