Lavapools, c’est une sorte d’ode au déhanché sur plateformes échaudées où l’art de l’esquive serait roi. On y joue le rôle d’un papounet crustacé qui va devoir sauver sa descendance des ventouses d’un méchant poulpe en soucoupe volante. Non, ne cherchez pas du côté du scénario, prétexte pour un jeu qui sent bon l’arcade à l’ancienne malgré ces quelques ratés de crabe par moment.
Le Crabe sur un toit brûlant
Le personnage à la mine constamment éberlué que l’on manipule est assez simple à prendre en main. Sur une vue du dessus, tout ce que l’on peut faire de ce dernier, c’est de le diriger. Comme je l’ai évoqué dans mon introduction, votre rôle sera d’esquiver tous les obstacles qui se dresseront devant vous, tout en évitant de tomber dans la lave qui entoure chacune des plateformes qui en composent les niveaux. Les quatre directions cardinales seront dans ce cas vos seules amies.
Anticiper et avoir de bons réflexes, ainsi qu’un sens de l’observation aiguisé, seront les pré-requis pour que vous puissiez vous en sortir, souvent in extrémis. J’insiste bien là-dessus, car Lavapools joue plutôt dans la catégorie des jeux du genre ardu, difficile, propice à l’explosion de pads. Rien que cela. Il en va de ses mécaniques de jeu exigeantes envers le joueur bien que dans son principe, il n’y a absolument rien de bien compliqué à comprendre.
Lorsqu’il se trouve au point mort, notre crabe a toujours un petit temps de latence avant de vraiment prendre sa vitesse de croisière. Relativement souple dans ses mouvements et suffisamment rapide, chacun de ses démarrages après avoir été immobile sont d’une lenteur parfois exaspérante. C’est clairement recherché, et donc à prendre en compte dans la stratégie qui sera celle de votre réussite.
Tout comme les pièges qui pullulent un peu partout. Votre objectif étant d’obtenir à minima vingt-cinq runes, ou quelque chose y ressemblant, qui ouvriront un portail vous donnant l’accès au niveau suivant. En sachant qu’à peu près toutes les cinq runes ramassées, les dits pièges vont se multiplier ou changer de direction. Car entre des scies circulaires sur rails, des chaînes pleines de piquants et tournoyantes, des chauves-souris ou encore des machines lançant des piques mortelles, il y a de quoi décéder plusieurs fois vu que notre héros meurt dès le premier coup. Et parfois éviter une scie circulaire qui vient soudainement de changer de direction alors que l’on vient juste de ramasser une rune, peut relever du miracle.
Bref, tout cela est simple à comprendre, mais bien plus difficile à exécuter. Lavapools aurait pu cependant tourner en rond, même si les pièges en question sont générés aléatoirement à chaque tentative. Il se renouvèle agréablement avec deux autres variations de son gameplay. L’une d’entre elle reprend le classique scrolling, ici vertical, qui avance inexorablement vers le personnage dirigé par le joueur. Comme dans un des niveau emblématique d’Aladin sur SNES (la meilleure des versions), la lave vous poursuit et vous ne pouvez qu’avancez en évitant la mort sous toutes ses formes. Heureusement, il y a des checkpoints le long du parcours. L’autre alternative est un labyrinthe avec la possibilité de sauvegarder le nombre de runes ramassées en cours de route. Plus facile à dire qu’à faire.
Esquive manquée de peu
Néanmoins, la difficulté réelle et souvent jouissive de Lavapools est entachée par quelques erreurs de jeunesse qui pourraient trouver leur salut par quelques améliorations ou correction de bugs. Il ne s’agit pas ici de faire l’inventaire de la façon dont le jeu se joue et de lui reprocher ses choix de gameplay. Mais plutôt de mettre en avant de réels soucis de finition dommageables. Je ne sais pas si la faute en incombait à ma manette de jeu sans doute défaillante depuis quelques temps, mais j’ai eu le malheur de trouver mon crustacé injouable avec cette dernière. Plutôt que de filer droit avec le joystick analogique de celle-ci, il avait tendance à zigzaguer comme s’il s’était bourré à l’alcool d’algues. Ce qui devient forcément frustrant dans un jeu demandant la plus extrême des précisions dans nos choix de mouvements.
La jouabilité est apparue du coup bien plus précise avec la croix directionnelle, bien que moins agréable. Il ne restait plus les flèches directionnelles du clavier pour me satisfaire, sauf que personnellement, je n’aime pas les utiliser et leur ait toujours préféré le combo de ZQSD. Or, Lavapools, à moins que je ne soit complètement aveugle, n’a pas semblé juger opportun de permettre la reconfiguration de ses touches. Du coup mon expérience en fut un brin crispante, car oui, cela m’énerve de ne pas avoir le choix sur des choses aussi simples. Je n’ai pas non plus réussi à trouver le moindre fichier de config pour pouvoir le faire manuellement comme au « bon vieux temps ».
Je finirai ma complainte par quelques bugs mineurs en apparence, mais particulièrement injustes sur la longueur. Vous avez du le saisir, la lave vous tuera du premier coup. Théoriquement, tant que notre crustacé reste les pattes posées sur la terre ferme, il ne risque rien. Il m’est pourtant arrivé dans un des niveaux où la fameuse lave en fusion nous poursuit, de me retrouver grillé à point. Mon personnage était pourtant visuellement toujours sur la plateforme. J’ai ainsi réessayé plusieurs fois en ayant toujours le même résultat. Il meurt instantanément comme s’il était tombé dedans.
Conclusion
Lavapools est un petit jeu arcade qui a beaucoup de charme en soit, dont j’aurai pu en faire le tour rapidement. Si ce n’était pour sa difficulté particulièrement élevée. Le concept peut paraître bateau au départ, mais n’en demeure pas moins accrocheur, car on a vraiment envie de réussir. Et pourtant on ne fait que mourir à répétition. Heureusement, les chargements sont instantanés. Car autrement, on maudirait ce jeu et son crabe à la hitbox tellement énorme que le moindre millimètre de contact avec un pic, une chauve-souris belliqueuse ou une scie circulaire signifie une mort immédiate. Il ne pardonne pas grand chose, et surtout pas la moindre erreur de notre part. Il faut anticiper certes, mais bien plus avoir des nerfs d’acier et des réflexes incroyables. Malheureusement, ses quelques défauts viennent porter un léger discrédit à son encontre qu’il faudra par conséquent corriger. Avec un jeu aussi exigeant de la part de ses joueurs, il devrait être tout autant irréprochable.
Avec une petite dizaine de niveaux, et malgré ses quelques ratés, Lavapools est un jeu arcade et hardcore qui mérite qu’on s’y intéresse ne serait-ce que le temps de quelques parties endiablées. En plus, il offre une bonne re-jouabilité à l’image de classiques comme Space Invaders, Pacman ou Moon Patrol. Et rien que pour ça, +1 en charisme pour lui, si et seulement s’il finit par me corriger ses imperfections.