Grand Theft Auto V

Sorti sur console fin 2013 puis un an plus tard sur next-gen, GTA V daigne débarquer sur PC en ce début 2015. Attendu tel le messie pour certains, le dernier né et pourtant déjà vieux bébé de Rockstar vient s’installer sur notre disque dur une clope à la main et colle ses escarpins dégueulasses et son mode FPS sur nos bureaux, arborant un t-shirt troué estampillé « Red Dead Dans-Ton-Fion ». Et c’est donc avec ses sous vêtements à l’envers, une halène d’urinoirs et une tronche de lendemain de cuite qu’arrive sur PC celui qui enchaînât les tournantes avec les deux générations de console successive de Microsoft et Sony… Alors heureux ?

Des étoiles dans les yeux.

On n’aura de cesse de s’émerveiller et ce dès le lancement de la qualité graphique et technique du désormais vénéré GTA V. Il faut avouer qu’un soin tout particulier a été apporté à la modélisation et au rendu par Rockstar qui, comme à son habitude, soigne le boulot jusque dans les moindres détails. C’est donc réglé à fond et la V-Sync au top qu’on se promène en ville à soixante images par seconde plus ou moins stables, en fonction des zones de chargement camouflées que l’ont remarquera tout de même par endroits. Evidemment, c’est un régal de parcourir la carte ovoïde de San Andreas malheureusement amputée de certaines zones qui étaient présentes sur le sublime GTA: San Andreas mais qui réussit cependant à être plus vaste et détaillé que son ancêtre. De l’architecture précise aux lumières dynamiques et réalistes, en passant par des textures propres et pour une fois optimisées, on passera sans problème des heures entières à se promener dans cet open-world rien que pour admirer le paysage.

Coté son, comme d’habitude une sélection de musiques hétéroclites organisées en radios aura de quoi combler tous les goûts même les plus exigeants, contribuant à l’identité et l’ambiance de cet opus de manière efficace. Et pour les plus pointilleux, la radio personnalisée vous permettra d’écouter vos propres musiques. Notez toutefois que la radio, dans les habitations des protagonistes de l’histoire, n’est pas réglable… et c’est parfois gonflant.

C’est avec les vielles bagnoles que l’ont fait les meilleurs braquages.

Une histoire hollywoodienne dont vous êtes le spectateur actif, propre aux GTA, est bien entendu la trame principale du jeu. Mais cette fois ce ne sera pas l’histoire d’un personnage mais d’un trio « Maxi Best Of » façon McDo’ muni de supers pouvoirs que vous suivrez. Ainsi vous aurez Michael, un braqueur à l’ancienne, avec un arrière gout de soprano sans originalité. Entouré d’une famille de débiles égoïstes et cruels, ce qui lui permettra d’aller pleurer chez son psy pour nier farouchement qu’il en est un lui même. Son super-pouvoir ? Un bullet-time durant les combats.

Ensuite vous découvrirez Franklin, l’archétype ultra cliché et raciste du « négro voleur de voiture » issu des quartiers pauvres, dont les potes sont des boulets camés ou des gangstas ratés, qui passe sa vie à se faire exploiter par ses « amis » et dont le pouvoir est encore un bullet-time… mais en voiture.

Puis viendra Trévor, immonde péquenot canadien accro au speed, un sociopathe avec un œdipe gros comme un camion qui passe son temps à trucider à peu près n’importe qui pourvu qu’il ne soit pas aussi taré que lui, mais qui aura le mérite de vous faire souvent rire et dont le pouvoir est une presque immortalité. Devinez ? …. dans un putain de bullet-time.

Donc un trio qui ne manquera pas de rappeler par bien des aspects le trio Vercetti, Johnson et Bellic respectivement les protagonistes de GTA : Vice City, GTA : San Andreas et GTA IV, vous croiserez également des personnages de l’univers des anciens GTA au cours de la partie. Le fan service est bien (trop?) présent à tel point qu’on ne peu s’empêcher de trouver au dernier titre de Rockstar des allures de remake sans inspirations, un patchwork conçu pour être massivement vendu au prix d’une originalité absente et d’un sentiment de déjà vu énervant.

Action! Coupez, on la refait!

Les missions sont bien faites mais encore une fois un poil redondante par rapport au précédents épisodes, on poursuivra encore un train en moto-cross, on y côtoie encore des allumés qui cherchent des extra-terrestres et on fleurtera gentiment avec du James Bond sur fond de chantage de flics corrompus, ENCORE. La réalisation, certes bien faite et immersive, arrive à vous tenir en halène et le principe du trio fonctionne. Vous pourrez basculer d’un personnage à un autre pour faire joujou avec leur pouvoir cheaté qui réduiront la difficulté comme peau de chagrin, mais tout cela ne suffit malheureusement pas à vous sauver d’une banalité exaspérante.

Le gros point positif sensé vous changer tout le gameplay est le tant attendu mode FPS, donc une vue à la première personne dans GTA. Sur le papier c’est cool mais dans les faits le champ de vision est étriqué et ne se prête pas à un gameplay à la première personne. Les animations prévues pour un jeu en troisième personne auront vite fait de vous coller la gerbe en vue subjective. En fait, cette vue camera n’est agréable qu’en voiture et encore, certains habitacles vous rendront claustrophobe. C’est donc une bonne grosse déception, peut être aurait il été plus judicieux d’étudier un véritable mode FPS plus tôt que de bêtement rapprocher la camera et de ne laisser apparaître qu’une paire de bras de protagoniste mal détaillés.

A mon sens le gros point positif de cet opus est la série de braquages scénarisés qui vous demandera de réunir une équipe, qui prendra un plus ou moins gros pourcentage du butin pour vous assister lors de ces missions en fonction de leur compétences. Vous devrez choisir une approche directe ou indirecte, pour braquer une bijouterie ou une banque, puis organiser le casse avant de vous lancer, une petite variété qui ajoute un peu de re-jouabilité vue que deux possibilités sont disponibles pour chacune de ces missions.

Le pognon.

L’argent dans un GTA coule en général à flot, ce qui n’est pas le cas dans ce GTA V. Vous devrez booster vos misérables gains avec l’aide la bourse ou vous pourrez acheter et revendre des actions de sociétés présentes dans le jeu, dont vous pourrez plus ou moins influencer le cours au moyen de mission d’assassinat de chef d’entreprise et autre petits bidouillages. Comme par exemple, provoquer des cartons en voiture pour faire grimper la côte des assurances. Il vous faudra donc pas mal transpirer et avoir de la chance pour pouvoir acheter certaines propriétés, afin d’avoir des rentrées d’argent dignes de ce nom chaque semaines. Comptez environ quarante million de dollars à la fin du jeu si vous ne connaissez pas certaines astuces, ce qui ne vous permettra pas d’acheter grand chose et vous obligera peut être à recommencer une partie pour enfin devenir propriétaire d’un cinéma ou d’un terrain de golf… Mais seulement à la fin du jeu, youpi.

Parler de GTA V sans aborder le mode en ligne serait un crime n’est ce pas ? Il est bien là, le fameux GTA Online vous pourrez même importer vos persos de la version antérieure à GTA V dans ce GTA Online incrusté. Pour ma part j’ai une connexion internet moyenne qui me permet de jouer en ligne à tout type de jeu, mais mon expérience de jeu sur GTA V Online ne fut qu’un gigantesque chaos de lags et de voix permanentes qui beuglent dans leur micros en regardant la télé histoire de vous en faire profiter. Sans parler des enchaînements de missions insipides par équipe ou de braquages mous loin d’égaler un Payday 2 par exemple…

Finalement ?

Un jeu d’acteur très bon, des voix comme d’habitude agréables et de l’humour certes bien présent, mais une dose de cliché agaçant et des missions de braquage trop peu nombreuses. Il y a trop de redondances et mis à part le coté graphique du jeu, pour moi, ce GTA V sent la flemme et le portage sur pc uniquement pour faire du pognon. J’attendais mieux de la part de d’un studio aussi prestigieux et capable que Rockstar North, surtout avec un budget record de 270 millions de dollars. Le jeu est agréable, c’est un GTA… Mais vraiment pas, à mon sens, de quoi faire péter une braguette. Je m’interroge un peu sur l’avenir de la qualité de cette licence, Rockstar semblant être déjà à court d’idées.

2 réflexions au sujet de “Grand Theft Auto V”

  1. Le test de l’amertume. Même si pour ma part, il a su me divertir, il m’a tout de même déçu sur plusieurs points.

    Le mode online par exemple semble avoir masse de contenu qui aurait eu sa place dans le solo ce qui me laisse cette horrible impression qu’ils ont volontairement coupé des trucs de l’un pour le mettre dans l’autre.

    R* n’a pas son pareil pour donner vie et crédibilité à une ville virtuelle et franchement, c’est de toute beauté, …. mais parfois un peu vide. Il y a moins de fast food et globalement d’intérieurs à visiter et c’est triste, car cela enlève un peu de profondeur à une cité qui finit par ne ressembler qu’à un simple circuit de voiture au final.
    Pourtant, les quelques intérieurs présents sont magnifiquement détaillés, décorés.

    Bref, j’ai eu la sérieuse impression que la ville justement a manqué de réelle profondeur. Jouer à la bourse, c’est rigolo deux minutes, mais ce n’est pas non plus comme si on pouvait devenir milliardaire et investir dans l’immobilier de Los Santos ou autre pour être un véritable homme d’affaire. Que l’on puisse posséder cette ville et en devenir vraiment le caïd, tu vois ?

    Donc ouais, ce GT V très divertissant manque malgré tout un peu d’ambition, d’ampleur. Il sait jeter de la poudre aux yeux, corriger ses défauts précédents, mais ça s’arrête là.

    Sinon, je trouve ton test plutôt pertinent 😉

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  2. Merci, j’ai eu a peu près la même constat vis a vis des lieux visitables et des fast-food c’est dommage pour le moment GTA: SA reste le plus sympa de ce coté la malgré les graphismes qui datent sérieusement.

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