Le jeu d’exploration à la première personne est désormais une valeur sûre du jeu indépendant. Revendiquant clairement des inspirations telles que Gone Home ou Dear Esther, Home is Where One Starts… tente d’apporter sa touche de nostalgie baignée de sublimes lumières. Laissons-nous donc emporter.
Nostalgie
Tout commence par une simple phrase en voix off : une voix féminine se remémore une journée passée, une journée où, petite fille, elle avait raté le bus pour l’école et était restée là, à regarder les oiseaux voleter avec envie… Le jeu s’ouvre alors sur un plan du ciel, sur un groupe d’oiseaux planant calmement. D’un mouvement de souris, le joueur comprend alors qu’il avait le visage levé vers le ciel. La transition entre le texte introductif et le début du jeu a quelque chose de magistral et poétique, et illustre à merveille la nostalgie qui plane sur Home is Where One Starts… Au sol, un cartable, devant, une petite marre bordée de bottes de foin, derrière, la maison d’enfance. Tout est nimbé d’une lumière chaude, de tons ocre, d’une ambiance esthétique en forme de souvenir. L’atmosphère est indéniablement réussie, et l’univers graphique du jeu constitue l’un de ses atouts majeurs. La technique n’est pas des plus impressionnantes, mais les jeux de lumière sont magnifiques, et l’ensemble donne envie d’être exploré.
Histoire
Alors on explore, on se promène dans l’aire de jeu. Sans savoir ce que l’on cherche, on erre un peu hasard, et l’on tombe parfois sur un objet qui rappelle un souvenir, ou qui permet au joueur d’en imaginer. C’est sans doute là l’un des premiers défauts du jeu : l’errance naturelle se transforme rapidement en recherche méticuleuse, tranchant avec le postulat scénaristique qui annonçait un souvenir. La nostalgie ne s’accorde pas si bien avec le quadrillage minutieux. Nous voilà donc en quelque sorte à fouiller notre mémoire en passant les lieux au peigne fin, à rechercher les points d’intérêt pour comprendre ce que ce souvenir a de si spécial. Et malheureusement, de ce côté il faut bien admettre que c’est la déception. Home is Where One Starts… ne raconte pas grand-chose, se contentant de poser une situation (ou plutôt, le souvenir d’une situation) qui n’est ni très originale ni particulièrement marquante. Les objets déclenchant un commentaire audio sont rares, et de manière générale il y a finalement peu d’éléments auxquels raccrocher une histoire. Comme si le sentiment de poésie qui avait point au début du jeu n’avait en définitive pas de fondement.
Conclusion
Home is Where One Starts… tient finalement plus de la démo technique plaisante que de l’expérience ludique intéressante. C’est joli, la direction artistique est indéniablement réussie, mais c’est là tout ce que le titre a à offrir. Evidemment, pour une demi-heure de jeu on ne pouvait pas attendre des miracles et une histoire complexe et profonde. Mais on se rappelle les premiers mots entendus lors de l’introduction : « je n’oublierai jamais cette matinée ». Qu’y avait-il donc d’inoubliable ?