Je pense pouvoir affirmer sans me tromper qu’il existe moultes façon de briser une amitié. Piquer la copine/copain de son pote, une réflexion mal interprétée et qui fini en énorme quiproquo, un german supplex non apprécié à sa juste valeur, le choix est vaste. Et puis d’un coup Landon Podbielski arrive et nous amène une nouvelle manière de flinguer nos liens sociaux et ce nouveau moyen, c’est Duck Game.
Canard blessé
Le phénomène n’est pas nouveau : Towerfall, Samurai Gunn ou Nidhogg, les jeux dédiés au multijoueur local ont clairement le vent en poupe. Seulement voilà, comme les jeux de zombies à une époque, il y a des titres dignes de figurer dans votre ludothèque, et d’autres qui sont dignes de rejoindre les exemplaires d’E.T. enterrés dans le désert du Nevada. Rassurez-vous de suite, vous pouvez continuer à lire ce test car Duck Game ne s’achète pas en combo avec une pelle et un billet d’avion direction Vegas.
Dans Duck Game (et si vous l’avez deviné avant que je vous le dise, bravo car ce n’était pas évident) vous incarnez un canard. Un vrai canard en pixel-art qui fait “coin coin” quand on appuie sur une touche et tout. La mégaclasse. Le twist c’est que ce n’est pas une simulation d’animal un peu débile mais bel et bien un bon gros jeu de versus à la Towerfall où il faut faire en sorte de réduire ses adversaires en magret fumant.
Dans des décors pixellisés rappelant un peu ceux de Terraria, chaque joueur va essayer de récupérer les armes disposées partout afin de rosser ses copains. Et niveau armes, il y a du choix : grenade, lance-roquettes, fusil de sniper, magnum, banane… La liste est bien trop longue pour toutes les citer. En général ça fini en gros n’importe quoi explosif avec des cadavres déplumés qui volent dans tous les sens, et honnêtement on en redemande. Les rounds sont rapides, nerveux et c’est tellement fun qu’on enchaîne les parties sans voir le temps passer. Il faudra toutefois apprendre un peu le fonctionnement de chaque arme car il y en a beaucoup. Certains pourront voir ça comme un défaut (en général ce sont ceux qui tombent sur le pistolet dont le canon est dirigé vers notre avatar. Oui oui, il y en a un), mais pour ma part j’ai trouvé que ça ajoutait un plus non négligeable au chaos ambiant. On prend littéralement le premier truc qui nous tombe sous la main, quitte à se retrouver avec un objet dont on ne connaît pas l’utilité ce qui donne lieu à des situations absolument hilarantes. Croyez moi, ça fait bizarre quand on tombe sur la bible qui permet de convertir les autres canards alors qu’on pensait choper le sniper situé juste à côté.
Commissaire Magret
Toutefois, l’intelligence de Duck Game c’est qu’en plus de proposer un gameplay nerveux et plaisant, il y a du contenu à côté. Le solo par exemple, qui s’apparente à un mode challenge, permet d’enchaîner des niveaux avec des conditions particulières. Un coup il faudra briser toutes les vitres d’un niveau, une autre fois dégommer tous les canards en présence, ou encore faire une course contre la montre. Bref c’est varié et sympathique même s’il s’agit plus d’un tuto géant que d’un mode de jeu scénarisé. En revanche, et là je sais que les joueurs de Team Fortress 2 vont se ruer sur le jeu pour l’acheter, ce mode permet également de débloquer des chapeaux débiles ou bien des sortes de “mutator” qui permettent de modifier un peu le gameplay des cartes en versus. On pourra par exemple activer une option qui rendra les rochers explosifs, ou une qui fera en sorte que chaque canard débute avec une arme bien spécifique. De quoi varier les plaisirs même si on aurait apprécié un peu plus de folie de ce côté là.
Même si Duck Game est taillé pour du multi en local afin de garantir la perte de l’être cher (ou d’animer quelques soirées), Landon Podbielski a fait l’effort de proposer un mode online. Ce mode fonctionne parfaitement bien et je n’ai pas remarqué de lag particulier. Une excellente initiative qu’il convient de saluer car bien souvent ce genre de jeu n’en propose pas (n’est-ce pas Towerfall ?).
Enfin, impossible pour moi de ne pas évoquer l’aspect visuel et sonore du jeu. Le pixel-art est classique mais réussi, les canards sont bien animés (mention spéciale à la glissade façon Max Payne qu’on peut faire afin de shooter en position allongée) et ils ont tous l’air badass avec leur petit chapeau crétin ou leur perruque. Ajoutez à ça des musiques dans le plus pur style MegaDrive et vous obtenez un jeu au look rétro extrêmement réussi.
Conclusion
Duck Game est le jeu qu’il vous faut si vous manquez de jeu de versus un peu fun à sortir comme ça lors d’une chaude après-midi. C’est agréable visuellement, la musique est sympathique et le gameplay chaotique est vraiment bon et maîtrisé. Alors il est vrai que ça va mettre à l’épreuve vos liens d’amitié mais le jeu en vaut la chandelle. En revanche, si vous êtes un joueur uniquement solo passez votre chemin. Même si le mode solo est sympathique il ne justifie pas l’achat du jeu. Reste un gros coup de cœur pour un jeu qui ne finira pas au coin ! Quoi comment ça c’est pourri de finir là-dessus ?