Conçu par Haemimont Games, les créateurs de Tropico 3 et Omerta, Victor Vran est leur premier incursion dans le genre du hack’n slash. Présenté à la Gamescom sous la forme de Motorhead : le Jeu, un titre qu’il a perdu entre-temps (pour gagner en intérêt), Victor Vran m’a happé pendant une bonne trentaine d’heures. Mais qu’a t-il à offrir de si particulier ?
Jump ! Jump ! Jump ! Jump !
Dans ce hack’n slash, Victor Vran peut sauter. En bel héros qu’il est, ténébreux, mystérieux, mal rasé, il peut sauter par-dessus ses ennemis pour les éviter, sauter de plateforme en plateforme pour faire croire à l’absence d’une linéarité très présente malgré tout et surtout, il peut wall-jumper pour atteindre des hauteurs menant souvent à un trésor. Voilà son originalité principale, celle qui saute aux yeux. Cette histoire de vampires, de démons, d’une reine qu’il faut aider à restaurer la paix dans son royaume, on s’en fiche royalement… C’est le cas de le dire. Ce qu’on veut, c’est sauter un peu partout dans un diablo-like, un genre qui ne s’y prête généralement pas du tout.
Victor Vran diminue la frontière entre les hack’n slash complexes et libres, à la Titan Quest, et les Baldur’s Gate : Dark Alliance et autres RPG typés action sortis sur consoles. Il y en a même eu un Fallout, c’est dire si ce fut un vrai genre à part entière ! Victor Vran en reprend la linéarité des niveaux, des couloirs qui tournent en boucle pour faire croire à un minimum de labyrinthe. C’est simple : on avance, on tue et ceci dans des zones principalement de taille moyenne, qui ne demandent qu’une quinzaine de minutes pour être nettoyées voir moins. Certaines grandes zones sont présentes, une demi-dizaine sur les trente niveaux proposés. Celles-ci sont d’ailleurs très réussies.
Quoi d’autre, comme originalité ?
L’autre belle chose que propose Victor Vran est là pour cacher ses petites zones connectées et son absence totale de « gigantesque monde sans chargement » que les amateurs de hack’n slash aiment mettre en avant. Ici, chaque petite zone possèdera plusieurs objectifs secondaires. Autre que celui de tuer tout le monde et de suivre la quelconque (mais sympathique) histoire proposée. Par exemple, on peut vous demander de tuer un certain nombre d’ennemis, de briser des objets, de trouver les coffres cachés derrière les murs magiques et via de petites sessions de WallJump… Et ces objectifs se compliquent avec des conditions : en tant de minutes, avec telle arme, etc.
Mieux encore : cinq modificateurs de partie peuvent être enclenchés au lancement d’un niveau et toutes vous forcent à jouer avec des malus. Des ennemis plus forts, plus rapides, de la vie qui descend un peu chaque seconde, une recrudescence d’ennemis « boostés »… Ces options compliquent la partie, mais gonflent aussi le bonus d’expérience et d’or ! Et comble de bonheur, ces modificateurs entrent aussi en compte dans certaines conditions d’objectifs secondaires, qui rapportent d’ailleurs beaucoup en termes d’or et d’expérience. D’ailleurs, si vous terminez le jeu, vous débloquerez d’autres objectifs secondaires bien plus ardus pour chaque niveau.
Pas si quelconque que cela, le bougre !
28 heures pour obtenir le niveau 50, sans parler des niveaux de prestige qui s’en suivent. Voilà ce que m’a offert ce Victor Vran, toujours en Early Access à l’heure ou j’écris ce test (la sortie est très proche vu que la traduction française, réussie par ailleurs, est disponible). Le scénario n’a tenu qu’une quinzaine d’heures, mais qu’importe : il a aussi sur me faire plaisir avec des Boss très amusant à combattre et une sorte de gros tutoriel bien conçu appelé « histoire ».
En plus d’armes variées (Marteau, Epée, Fleuret, Shotgun, Mortier et Faux) se jouant toutes différemment et possédant chacune deux pouvoirs différents (souvent une attaque violente et une autre permettant de « choquer » l’ennemi quelques instants), le joueur pourra s’équiper de sceaux magiques permettant d’accéder à deux gros pouvoirs démoniaques. Pour les utiliser, il faut charger sa barre de « motivation » en frappant les ennemis. Déjà vu, mais efficace.
Autre équipement : les cartes, proposant des symboles types « soldat », « archer » mais aussi « chêne », « fou » ou encore « la mort », ayant tous des propriétés différentes. Au fil du jeu vous débloquerez des slots de carte pour votre personnage pouvant en porter six au Niveau 50. Ces armes ont toutes une valeur en points du destin et ces mêmes points vous sont limités à l’équipement. Vous en gagnerez au fil de la partie pour pouvoir vous équiper de grosses cartes sans vergogne !
Passons sur les objets classiques, les options et autres bombes, pour parler des vêtements. Votre héros pourra trouver seulement six tenues différentes dans tout le jeu et chacune de ces tenues possède des propriétés uniques. Comble de malchance, la plus moche est aussi la plus efficace en armure ! Ceux qui aiment customiser leur personnage seront déçus, même si il est possible de colorer cette tenue avec quelques fioles de peinture assez rares à trouver sur son chemin.
Transmutation demandée !
Une machine bien utile sera disponible à votre QG (en plus de trois vendeurs qui ne vendent finalement jamais rien de bien intéressant, quel cliché !). Cette machine vous permettra de transmuter trois objets en un seul : trois armes vertes (magiques) auront une chance de devenir une seule arme jaune (rare) et ainsi de suite. Cela marche aussi avec les sceaux de pouvoirs et les cartes… Mais ce sont les recettes « cachées » qui sont les plus intéressantes.
Ainsi, un pot de peinture avec une tenue en transmutation colorera celle-ci avec la couleur choisie. Mieux : si vous placez votre tenue et des sceaux magiques de niveau violet (uniques) alors vous en augmenterez les propriétés magiques. Avec les cartes de niveau violet (qu’on vous deconseille quand même de jeter en début de partie), vous augmenterez aussi l’armure de votre tenue. Bref, cette belle machine de transformation est plus qu’utile : elle est indispensable.
A la manette, de préférence…
Je ne le conseille pas tous les jours alors profitez-en : fidèle à ces ancêtres de hack’n slash console, tout en proposant des idées de jeu PC, Victor Vran se joue entièrement à la manette et il s’y joue plus que bien ! A vrai dire, j’ai vite lâché le combo clavier et souris pour réaliser des sauts de qualité et obtenir une fluidité qu’on ne retrouve absolument pas avec les armes du gamer sur PC. Le jeu est clairement pensé pour les manettes (Xbox 360 et One de préférence, évidemment) et cela se ressent énormément.
Jouable en multijoueur jusqu’à 4 en ligne (avec des parties ouvertes, façon Diablo, qui rendent les aventures bien plus conviviales et rapides à lancer), Victor Vran est un bon petit hack’n slash qui ne paye pas de mine mais qui fait bien le job. Ce n’est absolument pas une tuerie, mais il revient de tellement loin qu’on ne peut que féliciter le travail réalisé !
Dernière mise à jour en date : des contrats de chasse aux monstres (plus forts que la moyenne) et de carte aux trésors disséminés à travers les niveaux. Chaque contrat de ce type peut être partagé via une clé spécifique à distribuer sur le chat du jeu ou même sur Steam, à vos potes, sur les réseaux sociaux, etc… Chaque contrat possède alors un temps limité pour être accompli et propose des récompenses de grande valeur. Oui, les développeurs ne se reposent pas sur leurs lauriers en termes d’originalités et de nouvelles idées à apporter au jeu.
J’y ai laissé trente heures pour ce test et je me ferais un réel plaisir d’y revenir lors d’updates conséquentes. Voilà un jeu qui a tiré énormément parti de son Early Access et cela fait diablement plaisir à voir !
Hello,
Je ne peux que conseiller aux vieux routard des a-rpg de choisir le mode difficile, le challenge est très relevé 🙂
Bon jeu.