Après un premier jeu, Oniken, plutôt réussi, les brésiliens de JoyMasher sont de retour avec Odallus : The Dark Call. Vis-à-vis d’Oniken, la formule n’a pas changé : on est de nouveau face à un énorme hommage aux jeux NES avec ici comme principale référence Castlevania et Ghosts’n Goblins. Pari de la facilité ?
Conan à la recherche du fils perdu
Vous incarnez un chasseur qui s’est promis de protéger un village, parce qu’il a à priori fait un truc de louche. Pas de chance pour lui, une nuit de pleine lune rouge accompagnée d’un violent orage, les force du mal d’un dieu oublié débarque et kidnappe votre fils. Brave guerrier que vous êtes, vous allez affronter seul toute l’armada de ce dieu, uniquement muni de votre courage, de votre épée et… des trois vies disponibles pour chaque partie.
Pour pouvoir sauver votre marmot, vous devrez d’abord vaincre les huit généraux du dieu, pour ainsi récupérer un fragment de cristal permettant de former l’Odallus, artefact qui vous permettra d’entrer dans la demeure de votre Némésis. Voilà en gros le speech d’Odallus, qui ne surprendra à aucun moment le joueur, même avec le twist final du jeu qu’on voit arriver à des kilomètres.
Des mécaniques bien huilées…
Odallus a tout d’un Castlevania : niveaux à embranchement divers avec plein de secrets, accessoires à trouver vous permettant d’explorer de nouveaux lieux dans les maps, un level design un peu vicieux avec un bestiaire suffisamment large pour que les huit niveaux que nous allons parcourir ne se ressemblent pas trop (aussi bien d’un point de vue artistique que du level design)… Nous serons amenés à visiter une forêt, un temple abandonné et une vieille mine, entre autres lieux. Si le début de l’aventure sera plutôt corsé, la difficulté se diluera au fur et à mesure que l’on trouve du matériel, que l’on peut séparer en deux : les armes secondaires d’attaques et les objets passifs.
Les armes secondaires, au nombre de trois, sont des armes de jet à quantité limitée. La hache permet d’atteindre un ennemi éloigné en ligne droite alors que la lance et la torche ont, quant à elle, une portée moindre et sont lancées en arc de cercle. La lance fera bien plus mal alors que la torche permet d’avoir une zone de dégâts au sol le temps de quelques secondes. Afin de pouvoir porter plus de matériel, il vous faudra trouver des sacs pour augmenter la capacité de votre inventaire. Côté équipement passif, on retrouve ici des objets plutôt classiques : des bottes permettant de faire un double saut, une bague pour pouvoir faire un dash, une cape pour planer, un collier pour respirer sous l’eau et enfin un bracelet de force pour pousser des gros blocs et ainsi ouvrir de nouveaux passages. Enfin, ajouté à cela, deux autres armures ainsi que deux autres épées (dont une qui n’apporte strictement rien). Tout ceci vous transformera en grosbill et vous ne peinerez plus à venir à bout de l’intégralité du bestiaire.
… à un classicisme trop sage.
Graphiquement plutôt réussi, pour ce que souhaite nous proposer JoyMasher, on se trouve avec des arrières plans magnifiques, une lisibilité parfaite en termes de level design et une grande cohérence dans le tout. Côté musique, si elles sont plutôt intéressantes elles deviennent rapidement agaçante, car chaque piste est bien trop courte et se répète donc trop rapidement. Si les niveaux sont bien réalisés, une fois que l’on a débloqué la plupart de l’équipement et que notre barre de vie a elle aussi bien grandi le jeu devient trop simple. Même les boss deviennent ridicules étant donné qu’il suffit les marteler de coups pour en venir à bout, et ce en se prenant la quasi-totalité des dégâts que l’on subit. Si on veut du challenge jusqu’au bout du titre, il faut se priver d’une énorme partie du matériel. Surtout que la mort n’est pas punitive étant donné que tout ce que vous récupérez sera sauvegardé. Chaque boss ne sera évidemment à tuer qu’une seule fois.
Conclusion
JoyMasher nous livre ici un bon jeu, digne héritier de tous les plateformers type « aventure » de la NES. Avec une réalisation très propre et un très bon suivi du jeu, l’unique reproche que l’on peut faire à Odallus est d’être trop classique, trop scolaire. Si la nostalgie l’emporte au début, avec une difficulté bien dosé, le jeu en devient une vraie promenade de santé au point où l’on redoute presque plus le chemin pour arriver au boss, que le boss lui-même.