Et donc, je me retrouvais en possession de ce cher Rebuild 3 un beau matin d’été. « Mais qu’est-ce donc encore que cela? » Allez-vous me dire, vous lecteurs acharnés des rubriques de Game Side Story. Et bien j’y viens: Rebuild 3 est un jeu de strategie/gestion disponible pour PC et bientôt mobile, successeur comme son nom l’indique de Rebuild 1 et 2 qui étaient quant à eux des jeux flash et mobiles uniquement. Les développeurs parlent même de ces derniers comme de sorte de prototypes de la version finale.
Pour vous replacer dans le contexte, nous nous retrouvons dans un monde post-apocalyptique du fait d’une attaque mondiale de zombie. Votre mission, si vous l’acceptez, est de remonter un semblant de société civilisée de ville en ville, en parcourant le pays dans la Campagne du jeu. Bien sûr vous serez amené à en apprendre un peu plus sur l’origine des zombies, mais toute médaille a son revers comme disait l’homme qui enterrait sa belle-mère et à qui on présentait la facture des funérailles, et vous serez bien obligé de faire quelques douloureux choix tout au long de votre enquête. Cela dit, si vous ne vous sentez pas tellement tenté par l’idée de vous enfiler tout un tas de villes remplies de cadavres enragés, un mode « partie rapide » existe, modulable suivant vos envies à la manière d’un Civilisation. Par contre, vous vous priveriez du didacticiel distillé tout le long de la campagne et ce serait bien dommage, mais après tout vous êtes majeurs et vaccinés.
Bienvenue à Zombieland
Alors donc vous voilà dans une ville ravagée, avec au mieux seulement quelques blocs libres de tout zombies autour de vous et deux ou trois camarades de malheur pour vous épauler. Il existe plusieurs professions dans Rebuild 3 et vous vous devrez d’en choisir une, qui influera sur vos stats et votre bonus: Leader, qui négocie plus facilement et peut tenir les bâtiments sociaux (église ou bar, l’éternel affrontement), Soldier, qui comme son nom l’indique n’est pas tellement là pour planter des fraises, Scavenger, qui servent à découvrir de nouvelles zones et ramener des ressources (et ont des bonus en tant que fermiers parce que pourquoi pas), Builder, qui comme son nom l’indique sont eux plutôt du genre à planter des fraises, et enfin les Engineers qui ingénient. Tous peuvent se battre, mais l’efficacité au combat de certain d’entre eux a plus de chances de vous laisser dubitatif que victorieux.
Maintenant, vous devez donc répartir vos petits amis sur les cases qui correspondent à leurs talents: débloquer la zone avec les scavengers, récupérer les ressources ou tuer tous les zombies avec au choix les scavengers ou les soldiers, et finalement envoyer ses builders construire les barricades pour ajouter la zone à son fort. Les bâtiments présents sur la case peuvent avoir des fonctions vitales pour votre fort comme l’atelier pour crafter ou le laboratoire pour permettre à ces grosses feignasses inutiles d’ingénieurs d’enfin servir à quelque chose ou encore des appartements pour loger tout ce beau monde (et attention à toujours avoir des chambres libres sinon vous ne pourrez pas recruter de nouveaux arrivants!) mais il arrivera aussi que les bâtiments présents ne servent à rien et il vous faudra alors demander à vos builders d’en faire quelque chose, ce qui leur prendra du temps.
D’ailleurs, parlons du système de temps: à la manière des Sims, vous avez dans ce jeu le contrôle du temps. Vous pouvez le ralentir, l’accélérer ou bien même le transformer en tour par tour, ce qui vous aidera grandement à y voir plus clair, mais qui s’avèrera à double tranchant lorsque vous serez à quelques secondes près. En effet une action met un temps défini à se faire, mais plus vous mettez de personnes sur la même action et plus ce délai se réduira (et leur efficacité augmentera en cas de combat). Donc si vous mettez 5 soldiers pour repousser une attaque de zombie sur une case en 4 secondes et qu’une autre attaque à l’autre bout du fort arrive dans 6 secondes, vous risquez en tour par tour de voir vos deux secondes de manoeuvre sauter puisque les deux actions seront comptées dans le même tour. Ainsi en cliquant sur tour suivant vos soldiers auront tués les zombies de la première attaque mais la seconde attaque aura ravagé une case de votre fort.
Rendez-vous au Winchester
Mais Rebuild 3 ce n’est pas qu’une histoire de territoire, c’est aussi des GENS. Vous allez rencontrer des survivants isolés qui ne demanderont qu’à être acceptés dans votre fort ou au contraire vous ramener un de leurs potes infectés qui blessera tout le monde et vous fera consommer tous les médicaments de la ville en un après-midi. Il y a aussi les voleurs et les familles nombreuses avec enfants à nourrir et dont il faut s’occuper car, non contents de compter pour un objet et de mettre -1 à toutes vos stats, ces petites créatures des enfers ont aussi besoin d’amour et d’occupations ce qui vous poussera bien vite à reconstruire des écoles pour les tenir loin de vous 8h par jour. Il faudra aussi prendre soin de l’état de mental de tout le monde, les envoyer prendre des jours de congés s’ils sont au bord du craquage ou leur permettre d’augmenter les rations, et puis parler avec eux. On ne se doute pas, comme ça, que les gens deviennent de vrais pipelettes en mal d’attention une fois une bombe nucléaire tombée sur leur gazon, mais vous ne pourrez plus passer une journée sans vous faire harceler. Ils vous raconteront leur passé, et chaque chapitre de leur histoire personnelle vous donnera l’opportunité de choisir une capacité spéciale à débloquer pour cette personne. C’est sympa au début mais rapidement on en a plein le coquillard et on clique seulement sur les bonus pour gagner du temps, parce que le temps c’est précieux dans un monde post-apocalyptique, et surtout celui-la.
D’autant plus que tout le monde y va de ses petites préférences, les copains veulent être ensemble sur les même cases, les ennemis ne veulent pas du tout se croiser et ceux qui ont des enfants ne peuvent pas aller sur le front, au risque de devoir courir après leur charmant bambin qui aura décidé de se la jouer rambo solitaire sans arme ni équipement en courant comme un flan au milieu des zombies. Mais toujours est-il que si vous arrivez à faire tenir un tant soit peu la baraque, on vous proposera de monter votre propre constitution, ce qui officialisera votre fort auprès de toutes les autres factions possiblement présentes sur la carte. Vous devrez par exemple décider de ce que vous faîtes des gens qui viennent taper à votre porte en demandant de l’aide, de comment répartir les armes et équipement découverts par les scavengers, ou bien encore si vous établissez la peine capitale par cannibalisme pour résoudre deux des problèmes du fort à la fois, car c’est bien connu: La justice, c’est comme la Sainte Vierge, si on la voit pas de temps en temps, le doute s’installe. C’est là que le jeu devient véritablement intéressant, puisque vous pouvez façonner la société de vos rêves, de l’anarchie à la Corée du nord, tout en allant négocier et vous allier avec les factions voisines, plus ou moins sympathiques, plus ou moins fanatiques (vous aussi vous pouvez jouer à ça en gardant toujours un survivant à l’église pour prêcher la bonne parole), et surtout plus ou moins au courant de ce qui se trame vraiment. A partir de là il n’y a qu’un pas entre guerre et paix, et on n’est même pas en Russie.
A mort les morts!
Si par ces nombreux aspects et son caractère parfaitement addictif Rebuild 3 est un jeu que je m’empresserais de mettre entre toutes les mains, il comporte cependant quelques ombres au tableau. Son système de sauvegarde est ce que j’appellerais une inquiétante émanation d’un autre monde. Il existe 3 fichiers de sauvegarde disponible pour chaque ville ou parties libres automatiquement, mais qui s’empilent les unes sur les autres, tant et si bien qu’on risque de perdre sa sauvegarde de la Campagne si on lance trop de parties rapides. C’est un petit peu compliqué à prendre en main. Et dans la catégorie « un peu compliqué à prendre en main » il faudra aussi faire avec les niveaux de difficulté draconiens qui vous feront regretter d’avoir compris « niveau moyen » en lieu et place de « 7eme cercle des enfers » lorsque vous avez lancé votre partie. De plus, si le didacticiel de la campagne aborde la plupart des points essentiels du jeu, tout n’est pas vraiment expliqué et il ne faut pas compter sur l’aide des menus car ils sont organisés de manière à correspondre à un téléphone tactile, avec les minimum d’informations, ce qui n’est pas des plus pratique lorsqu’on a tout une ville à gérer avec une souris. Les graphismes ont eux aussi gardé leur héritage du téléphone mobile bien qu’en HD et le manque d’inspiration s’étend aux visages des survivants puisque vous retrouverez toujours les même. Les évènements aléatoires aussi sont très répétitifs, vous finirez par connaître par coeur les bons choix à faire pour gagner du temps ou des ressources, ce qui, même si ce n’est pas très grave en soi, ajoutera à votre impression de ne plus avoir rien à faire dans votre ville passé un certain cap. Fort heureusement, c’est généralement le moment que choisi le jeu pour vous proposer de quitter la ville pour des contrées plus vertes. Vert zombie, bien sûr.
En résumé pour ceux qui ont la flemme de lire ma prose, Rebuild 3 est un chouette jeu de strategie/gestion dispo sur Steam qui saura vous entraîner avec lui dans son histoire et ses décisions difficiles à prendre. Avec ses 6 niveaux de taille de ville, ses 11 factions différentes et tous les survivants que vous pourriez croiser sur votre route, vous allez avoir de quoi vous amuser plusieurs dizaines d’heures, en repoussant les zombies et en montant votre société idéale.
Et si vous avez le temps, au milieu de tout ça, vous pourrez avoir l’occasion de célébrer un ou deux mariages, dont le vôtre si vous le souhaitez, et avec le partenaire de votre choix. Il faut croire que les manifestants de la Manif pour Tous sont très faiblement résistants face aux hordes de zombies, qui finalement, auront été les meilleurs alliés de la cause LGBT. Qui l’eut cru?
Salut,
Un de mes jeux préférés fait par une développeuse et un peu la communauté.
Je ne suis pas fan de la campagne parceque l’on garde les survivants d’une mission à l’autre ce qui la rend trop facile.
Quelques tips en sandbox :
Viser le laboratoire et l’hopital rapidement.
Egalement l’église (moral) et le workshop (traps et explosifs) sont importants.
Recherche importantes à débloquer : la construction, les traps, survivor management (permet de level up les survivants).
Certaines zones proches et tranquilles (fermes/suburbs) peuvent être scavengés ou clean sans scout préalables ce qui fait gagner le temps du scout.
Egalement Rebuild 2 est excellent et gratuit sur le web.