Développé par Drakkar Dev et sorti en fin d’année dernière, Clash of Puppets est un beat’em all / platformer 3D ayant pour thème les séries B. Exporté des plates-formes mobiles, nous allons nous intéresser aujourd’hui à la version PC. Le jeu débute alors que Charlie, notre personnage, vient de s’endormir devant un film à petit budget au volant de sa voiture dans un cinéma de plein air.
Je n’irai plus au cinéma
Ses cauchemars commencent et sont prétexte à traverser trois mondes (Transilvania, Orient et Fantasy) de neuf niveaux et un boss chacun. La maniabilité est classique pour ce type de jeu avec le stick pour se déplacer, une touche pour frapper, une touche pour sauter et deux autres pour placer des pièges. Les niveaux sont composés d’une succession de couloirs et de combats contre des vagues d’ennemis (un peu comme dans le dernier Gauntlet).
Graphiquement c’est assez bien réalisé mais la caméra est souvent trop proche ou mal placée pour réellement profiter de l’action. Pour rester dans le positif avant d’attaquer le prochain paragraphe, j’ai beaucoup aimé le principe des pièges à placer (scies circulaires, mines, pièges à loups…) pour pimenter le bête enchaînement de vagues d’ennemis. Les bruitages « à la bouche » sont également rigolos… au moins les premières minutes.
Allez hop, c’est parti pour les reproches
Vous devrez fréquemment sauter par dessus des pics, des précipices et autres joyeusetés pour avancer dans les niveaux. Malheureusement, je n’avais encore jamais rencontré un système de double-saut aussi mauvais que celui de Clash of Puppets. Si vous ne réappuyez pas sur la touche immédiatement, rien ne se passe.
Autre problème, plus vous avancerez dans le jeu et plus le level design sera fainéant, vous obligeant à faire du backtracking infini. Un exemple parmi tant d’autres : un labyrinthe assez grand contenant six leviers, trois en haut et trois en bas que vous devrez activer un par un en faisant évidemment l’aller-retour complet à chaque fois.
Le jeu est mal rythmé avec de trop nombreux combats et trois ennemis différents par monde. Pour enfoncer le clou, comme dans tout « bon » jeu mobile, le reskin est utilisé à fond. Le vampire du premier monde devient ainsi un ninja dans le second puis un magicien dans le troisième. Cette remarque est également valable pour les armes et pièges qui, s’ils changent souvent, font au final toujours la même chose.
Pour rester sur le sujet « travers du jeu mobile », chaque action sera récompensée par un succès. Vous avez sauté ? Premier succès. Vous avez brisé une caisse ? Voilà le second. C’est simple, au bout de 15 minutes j’en avais débloqué 22 !
L’intelligence artificielle est tout simplement absente, avec des montres qui se déplacent uniquement en ligne droite vers le joueur. Si vous êtes derrière une caisse, ils marcheront à l’infini contre elle.
Je suis désolé mais je vais être obligé de vous spoiler les boss des mondes… enfin plus exactement le même qui sera utilisé trois fois : une soucoupe volante. Oui, vous avez bien lu, qu’a-t-elle à voir avec l’histoire ou les environnements ? Bonne question, si vous trouvez, je vous remercie de m’envoyer un message.
Le jeu est bien bugué, je suis par exemple passé à travers le sol pour finir sous le niveau, j’ai été envoyé en orbite lors d’un affrontement, etc. Je vous rassure dès maintenant sur la traduction française, elle est tout simplement catastrophique avec des « survivance », « accomplissements » et autres « riprends ».
Dernier truc et je file, des pièces sont à collecter dans les niveaux pour obtenir différents paliers de réussite. Mais il est possible d’en ramasser par exemple 36 sur 34. Est-ce fait exprès pour laisser de la marge au joueur ? Personnellement ça sent plutôt l’ajout au pif sans vérification.
Un jeu à vite oublier
Pour être honnête, il n’y a vraiment pas grand chose à sauver de ce Clash of Puppets. Même lorsque les développeurs ont la bonne idée d’ajouter un peu de réflexion au jeu (avec par exemple un mécanisme à activer en effectuant un tir en rebond contre un miroir), la solution est écrite en gros pour garder le joueur en état de somnolence.
Les niveaux se succèdent sans rien apporter et chaque monde est une copie du précédent en plus ennuyeux. A la limite, le plus intéressant sont les trois arènes infinies à débloquer dans lesquelles nous pouvons nous amuser avec les pièges.
Bref, vous l’aurez compris, vous pouvez éviter sans problème ce Clash of Puppets dont vous n’aviez probablement jamais entendu parler et c’était très bien comme ça !