Sincèrement, ça me fait mal au coeur, parce que pour un premier jeu, on a le droit au minimal syndical ici pour que Goats On A Bridge ne mette pas le pied dans la « bouze zone » de Steam – et croyez-moi, parce que ma ludothèque compte moult étrons vidéoludiques. En effet : possibilité de jouer en résolution native, support de la manette, un tutoriel, un design mignon tout plein. Mais voilà, si le principe de jouer les deux petites chèvres aurait pu fonctionner pleinement, le jeu tourne uniquement autour de ce gimmick et s’essouffle rapidement.
Un jeu qui nous rend chèvre ?
Pour rappel, chaque stick dirige une chèvre et les boutons des tranches permettent de sauter ou rouler sous les obstacles. Le côté gauche du controler gère donc la chèvre de gauche, et même chose pour la droite vous l’aurez compris. Seulement, avec ces mécaniques limitées les niveaux se finissent par se ressembler tous, d’autant plus qu’on ne fera que bouger qu’un caprin à la fois. Heureusement, les plateformes finissent par s’écrouler rapidement, nous obligeant à switcher de ruminant constamment, mais au final le côté binaire de la chose n’apporte pas grand chose de plus qu’un jeu de plateforme « timé » traditionnel.
Là où l’expérience peut s’avérer amusante, c’est si vous jouez avec un ami : il faut alors partager le pad pour les deux compères, et il arrive vite de se chamailler puisque la mort d’un animal engendre le game over. Malheureusement, la jouabilité n’est pas au rendez-vous, notamment au niveau des plateformes qui composent des escaliers, il arrive fréquemment que la chèvre se retrouve gênée par le bloc supérieur en sautant, ce qui rend vite l’expérience frustrante, d’autant plus que le jeu est impardonnable. Même chose pour les blocs de pics, où la jouabilité s’avère assez poussive : il faudra avoir pris auparavant de l’élan pour passer au-dessus, sans quoi la bête fera un bond d’asthmatique.
Mais au final le plus décevant c’est le manque d’intérêt que porte le jeu. Contrairement au temps enregistré, les pièces réparties tout du long ne semblent pas avoir d’influence sur le score en fin de niveau. En parlant de scoring, le jeu ne présente pas de leaderboards. Les collectables au nombre de 20 sont faciles à récupérer et complètement anecdotiques. Et le pire du pire : il n’y a que 10 petits niveaux d’une durée moyenne de 2-5 minutes chacun. Le mode infini n’ajoutera pas plus à la durée de vie : les stages générés aléatoirement sont fades et n’évoluent pas en matière de difficulté tout le long du run et seule la distance parcourue aura son importance : encore une fois les pièces n’ont aucune utilité.
Même s’il tombe en promotion, le jeu finira tant bien que mal au fin fond de votre ludothèque après une bonne heure et laissera ce petit goût d’amertume au fond de la bouche.