Il est peut-être inutile que je vous présente The Journey Down, une série de jeux d’aventure qui compte à ce jour deux épisodes. Aujourd’hui, SkyGoblin, studio indépendant et très suédois, revient pour un troisième épisode attendu de pied ferme. Si The Journey Down ne renie pas ses influences prestigieuses comme les Monkey Island et Grim Fandango, il a réussi à se créer une identité visuelle autant que sonore bien à lui qui ne peut que séduire les amoureux du pointage et du clic.
L’intrigue tourne autour d’un continent de légende, l’Underland, qui va canaliser toutes les attentions autour de lui. Tout d’abord celle de Bwana et Kito, deux jeunes hommes à la recherche du capitaine Kaonandodo, leur père d’adoption, dont la disparition serait liée à ce fameux continent. Ensuite, vont graviter autour de cette terre relevant prétendument du rêve, une multitudes de personnages aux intentions plus ou moins honnêtes. L’aventure y prend un grand A, et plus exactement dès le second chapitre bien plus abouti que le premier.
Le joueur ne s’y trompera pas. Si le premier épisode était perfectible mais prometteur, le second avec son inspiration tirée du film noir, parvenait à nous subjuguer jusqu’à sa fin laissée dans un cliffhanger frustrant. En bref, voilà une série de point and click intéressante avec ses personnages aux visages inspirés des masques africains (à la Grim Fandango), et, leur parler rappelant la culture rasta. Le second épisode ajoutait même une ambiance tirant tout son grain de folie du film noir et de ses clichés esthétiques comme scénaristiques.
J’ai pour ma part eu l’occasion de rencontrer les enthousiastes développeurs de SkyGoblin lors de la Gamescom, pour un petit aperçu du chapitre final des pérégrinations de Bwana et Kito. Il est assez bien avancé dans la mesure où le plus difficile – le scénario et les énigmes ainsi que leur agencement – est terminé. Il ne reste en théorie qu’à faire (ou fignoler) toute la partie graphique et sonore. Certains décors sont en effet encore à l’état d’artworks remplis de placeholders. Au roman noir succèderont les années 90 pour l’ambiance, ce qui devrait se ressentir jusque dans la musique.
Du coup, pour terminer ce troisième chapitre dans de bonnes conditions, SkyGoblin s’essaye au financement participatif par le biais de Kickstarter et espère récolter à minima quelques 300.000 couronnes suédoises, soit un peu plus de 32.000 de nos euros. Le ticket d’entrée est à moins de 10 euros pour obtenir uniquement l’épisode trois, mais comptez un peu plus de 21 euros pour avoir les trois épisodes d’un coup. Les deux premiers vous seront alors donnés dès la fin de la campagne en question.
Il serait dommage de passer à côté de ce point and click à la réalisation soignée et qui promet d’être encore meilleur pour sa dernière partie. Les visages en formes de masques africains vont notamment être affinés et se fondre mieux dans la continuité des corps des personnages. Jamie Salisbury, qui a pris avec brio la relève du regretté Simon D’Souza, devrait nous gratifier d’une B.O. que l’on espère toujours aussi savoureuse. Elle en prenait le chemin en tout cas. De nouveaux personnages entreront également dans la danse, tandis que de vieilles connaissances viendront y refaire un dernier tour.
En attendant, vous pouvez toujours les aider à finaliser The Journey Down, qui ne demande pas grand chose pour être terminé. L’équipe est sérieuse, motivée et aime ce qu’elle fait. Le jeu est déjà bien avancé et les deux précédents volets peuvent témoigner des qualités de ce studio et de leurs jeux. Il ne vous reste plus qu’à aller vous délester de quelques euros.
Le jeu a vraiment l’air alléchant, personnellement j’attends la sortie du troisième épisode avant de me lancer dedans. En tout cas le Kickstarter a été un succès ! 🙂