Stanley Parable aura amené une autre façon de raconter des choses dans le monde du jeu vidéo. Pneuma en reprend le principe de base et le développe sous forme de Puzzle-Game en vue à la première personne, un peu comme Talos Principle. Mais au final, que vaut ce jeu bavard à la traduction française complètement foirée ?
Contexte ? Que veut dire l’auteur ?
Les cinq premières minutes de Pneuma sont à mourir de rire si on y joue en VOSTFR. Mettez les sous-titres français et voyez le résultat : vous découvrez que vous contrôlez un homme assez imbu de sa personne mais aussi très enjoué, il est persuadé d’être un dieu et que le monde qui l’entoure lui appartient. Vous avancez et rapidement vous découvrez des sous-titres qui manquent une phrase sur deux ce qui, pour les non anglophones, va être un peu ennuyant. Surtout que le dialogue est intéressant… Mais le plus drôle c’est d’arriver à un moment où le sous-titre, pendant tout un discours sur la condition de dieu, vous place un simple « Contexte ? ». Sorte de « Allô Houston, on a un problème ? », cette phrase est rapidement suivie de « Contexte ? Que veut-il dire par ce mot ? ». Vous l’aurez compris : le traducteur n’a pas terminé son texte, il n’aura jamais de réponse à sa question et nous… Qu’est-ce qu’on rigole !
Allez, parlons du jeu. C’est bon, vous avez essuyé vos larmes de rire ? Vous avez bien mal au ventre à vous être bidonné devant votre écran ? Si vous le pouvez, enlevez les sous-titres ou mettez-les en anglais car les fautes de frappe et les phrases oubliées sont légion dans cette traduction. Surtout que le jeu mérite vraiment qu’on s’y intéresse. Il va vous proposer de parcourir de longs couloirs très linéaires menant à des énigmes très spécifiques, jouant totalement avec vos gestes et vos mouvements. Ici, il n’y aura pas à compter quoi que ce soit ou à faire confiance à sa culture générale.
Des énigmes dans tous les sens…
Suivez ce petit œil bleu du regard et ne vous arrêtez jamais, tant que la porte n’est pas ouverte. Tournez sur vous-même tout en fixant une position pour faire bouger l’entièreté du niveau. Parcourez le monde à reculons pour ne pas vous faire remarquer par cette étrange porte qui ne veut pas s’ouvrir quand vous la regardez, la timide. Bref, jouez avec vos sticks ou votre souris puisque c’est exactement ce que le jeu veut : vous amuser avec seulement un petit saut et votre vision à la première personne. C’est assez fantastique à découvrir et très inventif.
Six niveaux, en plus d’un prologue et d’un épilogue, sont proposés et rivalisent d’ingéniosité. Des choses déjà vues dans d’autres jeux, mais quelques inédits vraiment bien ficelés. Le gros problème de Pneuma, finalement, c’est qu’entre deux énigmes il y a de longs couloirs vides et un personnage principal qui ne fait que parler. Quand il vous donne des indices, cela se passe plutôt bien même s’il le fait évidemment de façon un peu obscure et énigmatique. Mais quand il se met à déblatérer sur sa condition, sur le fait qu’il est persuadé d’être un dieu, là c’est plus ennuyant. Voire carrément casse-bonbon par moments.
Une fin qui vient tout pardonner
Et puis il y a cette fin, au bout de deux petites heures grand maximum, qui vient nous cajoler et nous filer autant le cafard que le sourire, tant elle est bien écrite. Elle vient donner un sens à tous ces monologues que l’on a dû subir entre deux énigmes et surtout, elle conclut le jeu d’une bien belle façon. Ce n’est pas incroyable, ce n’est pas révolutionnaire, mais c’est assez marquant pour ne jamais se dire qu’on s’est rendu à la fin de ce voyage pour rien.
Trop de narration tue la narration et c’est exactement le problème de Pneuma qui oublie de ne pas ennuyer le joueur qui réfléchit avec des dialogues peu intéressants, au final. Ils ne donnent qu’un peu de consistance à un personnage principal très peu appréciable jusqu’à ce que la fin vienne plus ou moins tout changer. Mais chut, je suis à quelques mots de vous spoiler, ce ne serait pas très correct…