Habituellement lorsque vous vous lancez dans une aventure vous vous attendez à être le personnage principal, à prendre des décisions, à vous diriger où bon vous semble. Et si vous deviez n’avoir qu’un rôle secondaire, et si vous aviez tout simplement le rôle d’un objet ? Amphora vous place, comme son nom l’indique dans le rôle d’une amphore mais attention, pas un simple vase qui ne sert qu’à prendre la poussière ! Un vase habité par un esprit bienveillant qui va influencer sur le destin d’une jeune fille depuis sa naissance jusqu’aux épreuves que lui réserve la vie à l’âge adulte.
Lorsque ombres et couleurs fusionnent
Les tableaux somptueux d’Amphora pourront évoquer autant de contes et de mythes fabuleux de par leurs décors ethniques se partageant subtilement entre couleur et ombre. Les milles et une nuits, les dessins africains, les ombres chinoises, on pourra voir toutes ces références dans la patte artistique de ce jeu empreint de poésie et de magie.
Un puzzle-game intelligent et envoutant
Vous, vous n’êtes qu’un esprit bienveillant. De la fumée émanant d’une amphore. Vous ne participez que de manière détournée à ce conte en aidant ses protagonistes et en influant sur leur destin. Votre champ d’action se limite donc aux environs de cette amphore et vous devrez réussir à vous acquitter de ces limites en vous aidant de votre environnement.
Les tableaux du début de l’aventure sont très simples mais il ne sont qu’une préparation pour les évènements à venir, plus tragiques que les débuts légers du conte. Les puzzles sont donc de plus en plus difficiles, sans être insurmontables. On ne vous donnera jamais d’indications et ce sera à vous de chercher sur quels objets vous pourrez avoir de l’influence. Les niveaux sont des tableaux plutôt statiques où, une fois que vous avez identifié les objets que vous pourrez utiliser, il faudra encore comprendre comment parvenir à ses fins. Une finalité que l’on comprend tout de suite sauf pour de rares puzzles, tout reste très logique.
Outre le fait que vous pourrez déplacer des objets vous aurez aussi une autre capacité très importante : celle de tracer des lignes et de créer ainsi des chaînes. De cette manière vous pourrez déposer des objets sur les lignes créées et résoudre les puzzles en utilisant la physique à votre avantage. On aura donc droit à des puzzles intelligemment pensés.
Tout se joue entièrement à la souris, on déplace des objets au clic gauche, on trace des chaînes au clic droit et on retourne les objets à l’aide de la molette (ou des flèches directionnelles pour ceux qui n’en ont pas). C’est très facile d’accès tout comme l’histoire qui est universelle et qui sait se faire comprendre par un enchainement habile de situations, par des puzzles au service de la narration et par une mise en scène subtile qui se passe de l’usage de la parole.
Un sans-fautes !
La musique du jeu a quant à elle bénéficié d’un traitement tout aussi réussi que ses graphismes. Entre sonorités ethniques, orientales et mystiques, le studio Moondrop nous comble vraiment. Pour avoir un aperçu de l’OST rendez-vous ici.
Il m’est bien compliqué d’évoquer un quelconque défaut de ce jeu. Bien que j’ai été confrontée à un bug qui m’empêchait d’avancer à un moment il s’est résolu en baissant la résolution, rien de bien méchant. Il vous faudra entre 2 et 5h pour venir à bout du titre selon votre capacité à résoudre les puzzles et à rester concentrés malgré la beauté des décors. Ensuite si vous le refaites vous pourrez réussir en moins d’une heure, la rejouabilité n’étant cependant pas justifiée. Non, je ne saurais pas émettre de critique négative sur ce jeu qui m’a tout bonnement subjuguée même si j’aurais peut être aimé pouvoir accéder au niveau de mon choix une fois le jeu terminé. C’est de l’ordre du détail toutefois.
Au final, Amphora est un puzzle-game de très grande qualité, un vrai coup de cœur ! Son univers mystique et magique est tout bonnement magnifique, ses puzzles sont de qualité et empreints de poésie, sa musique est une invitation au voyage. On attend avec impatience le prochain jeu du studio Moondrop « Degrees of Separation » !