Une note de musique, une touche de peinture, une émotion, l’inspiration vient là où on ne l’attend pas toujours. C’est en écoutant un album d’un groupe de rock que le game designer de chez Delirium Studios a lentement eu l’idée d’un jeu d’aventure poétique. Pour concrétiser le projet, la team a fait appel à divers artistes afin de créer un jeu au rendu très personnel.
Un voyage onirique et poétique
The Rivers of Alice est un jeu d’aventure et de réflexion dans lequel vous allez guider la petite fille lors d’un voyage onirique qui la mènera vers des contrées imaginaires. Quatre libellules se sont échappées de son collier et ce sont bon nombre d’énigmes qu’il vous faudra braver pour les récupérer ! Ne cherchez pas un sens réel à cette histoire, il s’agit du rêve d’une jeune fille avec ses peurs et ses désirs, un rendez-vous avec des lieux imaginaires où seule la poésie a lieu d’exister.
Ces collaborations artistiques qui font des miracles
Au premier coup d’oeil on ne peut qu’apprécier l’aspect unique et le rendu très personnel que les développeurs ont donné à leur jeu. Dessiné par l’artiste Ane Pikaza, ces aquarelles donnent tout leur sens à la phrase « le jeu vidéo est un art ». Alice apparait comme le seul personnage qui n’est pas coloré dans ces tableaux où les couleurs foisonnent, un moyen de marquer une séparation entre le rêve et la réalité. Ce style étant très personnel il en va du goût de chacun pour décider si le jeu est « beau ». Personnellement j’apprécie beaucoup ces jeux qui ont du caractère et qui sont la raison pour laquelle on aime les jeux indépendants. Le travail réalisé sur les animations mérite aussi qu’on en parle car on ne peut qu’imaginer à quel point animer des peintures a du demander du travail.
La musique du jeu a quant à elle été composée par un groupe de rock espagnol, Vetusta Morla (oui c’est le groupe dont l’album a inspiré le jeu au game designer !) et apporte des sonorités douces avec ses cordes acoustiques et ses voix suaves. Au fur et à mesure de votre progression dans l’aventure vous débloquerez de nouvelles chansons que vous pourrez ensuite écouter à partir du menu du jeu. Le moins que l’on puisse dire c’est que Delirium Studios a su s’entourer et former des collaborations artistiques réussies qui contribuent au caractère unique de The Rivers of Alice.
Des énigmes complexes pour un gameplay classique mais efficace !
Côté gameplay vous pourrez vous balader de tableau en tableau, parler à des personnages et résoudre des énigmes. La recette classique du point & click, et ça fonctionne ! Ne vous attendez pas à de longs dialogues, ici tout se fait par l’image sans utiliser la parole. Chaque image vous donnera des indices sur la résolution des énigmes ou sur l’endroit où se trouve un objet. Tous ces pictogrammes se retrouveront ensuite archivés dans le carnet d’Alice où vous pourrez même prendre des notes, chose qui sera très utile au vu des énigmes proposées dans le jeu (bien que j’ai préféré utiliser le bon vieux combo papier-stylo).
Il faut savoir que The Rivers of Alice propose un bon nombre d’énigmes et ne s’adressera pas forcément à tous les amoureux de point & click. Les apparences sont trompeuses car sous ses airs enfantins, le jeu n’est pas facile pour autant, au contraire il sera même assez complexe à certains moments. Ça ira du poétique (lumières à faire correspondre avec l’emplacement des étoiles, collier de coquillages à reconstituer, jeu musical) au plus classique (labyrinthe, taquin ou encore roues à faire correspondre). Sur la fin certains puzzles devenaient très complexes comme ce mini-jeu avec des sons à reproduire, plutôt ardu pour ceux qui n’ont pas l’oreille musicale mais on peut cependant apprécier la variété de ces énigmes qui permettront au jeu d’atteindre les 3 à 6h de durée de vie, selon votre aisance à les résoudre.
En tout et pour tout, les puzzles logiques et les énigmes casse-tête sauront combler les joueurs à la recherche de challenge et le travail artistique réalisé mettra en joie ceux qui veulent s’essayer à un jeu tout à fait unique. Avec The Rivers of Alice, Delirium Studios a su replacer avec brio le jeu vidéo au rang d’art.