Helsinki Noir c’est l’histoire d’un studio de développement de passionnés de jeux d’aventure. Une histoire de famille et d’amis, un rêve de voir un jour son jeu publié et joué par d’autres personnes. Leur premier projet, Black Island a donc été conçu avec amour et passion, il ne reste qu’à voir si cela aura suffit à en faire un bon jeu digne de ce nom.
Une exploration qui tourne court
Après une soirée alcoolisée vous vous retrouvez sur une île sans vous souvenir des évènements qui vous ont mené jusque-là. Tout est flou, vous n’êtes même pas sûrs de savoir qui vous êtes mais lentement en explorant l’île quelques bribes de souvenirs vous reviennent, que vous est-il donc arrivé ?
Visuellement, le jeu n’est pas des plus réussis. les environnements manquent de détails et de profondeur et les interactions sont quasiment absentes. C’est plat, ça ne dégage pas d’atmosphère, l’inspiration venant de lieux réels aurait pu apporter du réalisme aux lieux mais cela donne plutôt l’impression qu’il n’y a pas de vraie réflexion artistique derrière tout ça. L’interface de tutoriel n’est pas assez soignée et les fenêtres d’aide jurent avec le style des environnements. Black Island offre d’ailleurs un nombre assez mince de tableaux différents, on a vite fait le tour et l’exploration de l’île tourne court.
Trop simple, trop court
Votre progression est donc quasiment sans embûches, vous avancez vite, trop vite si bien que lorsque vous atteignez le troisième et dernier chapitre vous n’en êtes qu’à une demi-heure de jeu environ. Il y seulement une énigme sur laquelle j’ai eu du mal mais cela était simplement du au fait que je ne connaissais pas les règles du jeu qui m’étais proposé (peg solitaire). Suis-je la seule qui ne connais pas ce jeu de plateau ? Il vaudrait mieux partir du principe que tout le monde n’est pas forcément familier avec ce jeu et proposer quelques règles dans l’aide du menu qui offre déjà quelques indices au cas où quelqu’un bloque dans l’aventure. J’ai donc du faire quelques recherches sur internet pour comprendre comment procéder mais même en perdant ce temps-là je n’ai pas réussi à atteindre une heure de jeu !
Des cinématiques de qualité pour rehausser le niveau
Black Island est donc très court et on ne parvient pas à entrer dans cette histoire par manque de temps. Ce n’est malheureusement pas assez approfondi et toute l’ambiance que les cinématiques filmées parvenaient à instaurer retombe à plat tout de suite après. C’est bien dommage car ces petits films apportent énormément en atmosphère, ils sont bien filmés et le montage est convaincant. Ce sont les seuls moments où le jeu arrive à nous interpeller vraiment mais malheureusement vous n’aurez droit à aucun sous-titre lors de ces phases, un bon niveau d’anglais est donc requis pour ne pas passer à côté de tout l’intérêt de l’histoire qui se révèle être originale et intéressante sur la fin. La bande-son du jeu ne comporte pas vraiment de thème musical mais les sons, les bruitages et les doublages sont de bonne facture, surtout lors des-dites cinématiques.
Une suite de prévu
A la fin du jeu on ne peut qu’être déçu car le scénario commençait à prendre un tournant poignant, cela aurait mérité d’être plus creusé. Et pour cause ! Le jeu nous annonce « To be continued ». Du coup j’ai trouvé ça culotté de faire payer 7€ pour un jeu d’une heure qui n’est même pas fini (le prix a baissé à 5€ depuis que j’ai joué au jeu). J’ai contacté les développeurs pour savoir s’ils entendaient sortir la suite comme une mise à jour gratuite ou comme un second jeu payant. Ceux-ci m’ont dit qu’en prenant en compte les avis des joueurs déçus de la courte durée de vie du jeu, ils comptaient faire en sorte que la suite soit distribuée gratuitement aux détenteurs de la première partie. Ils m’ont aussi affirmé que cette seconde partie sera plus longue et que les énigmes seront plus complexes. Bonne nouvelle donc ! C’est l’argument qu’il me fallait pour laisser au jeu le bénéfice du doute quant à sa suite et pour ne pas le pénaliser. Les développeurs en sont à leur coup d’essai et prennent en compte l’avis des joueurs pour s’améliorer et ne pas commettre deux fois les mêmes erreurs, une attitude qui se salue. On peut donc s’attendre à une suite de bonne qualité et je mettrais cet avis à jour pour vous en informer.
Au final, Black Island est un point & click de qualité moyenne, on sent que les développeurs sont encore peu expérimentés mais qu’ils essayent de faire un bon jeu d’aventure malgré tout. Le jeu a un potentiel certain s’il prend en compte l’avis des joueurs, chose que Helsinki Noir compte justement faire. Le scénario commençait à être poignant et l’histoire partait dans un sens où on avait envie de la suivre. Maintenant il suffit d’espérer que la suite remonte le niveau !