Savez-vous ce qu’est un Corgi ? Mais si, ces petits chiens courts sur pattes qui ressemblent à un croisement entre un Teckel et un Shiba-inu ! Eh bien, le studio Xander’s Corgi Arcade (studio d’un seul homme, je précise) a trouvé l’inspiration dans ces petites boules de poils et loin d’en faire un jeu gentillet, il nous livre ici l’histoire d’un Corgi guerrier, un héros qui part à la guerre pour sauver le monde de l’invasion de lapins morts-vivants !
La coop, oui, mais à certaines conditions
Ce jeu, bien qu’il semble sympathique au premier abord, paraît aussi posséder un gameplay assez répétitif et une progression plutôt sans surprises. L’intérêt du jeu reposait donc selon moi sur deux critères : d’une part le character design mignon et humoristique qui apportait un peu de peps et, d’autre part, la possibilité de jouer en coopération locale. De ce fait, on peut s’amuser entre amis même si le gameplay reste quelque peu terre à terre. L’intérêt de jouer seul à un tel jeu n’est à mon avis pas très élevé.
Première déception : impossible de jouer à deux en combinant clavier et manette. Il faut impérativement avoir deux manettes puisque le clavier et la manette numéro 1 contrôleront par défaut le Corgi (et autant vous dire qu’il n’y a aucune option de jeu, qu’elle soit graphique, sonore ou liée aux contrôles). Donc en résumé, si vous voulez jouer à quatre, il vous faudra quatre manettes ! Je ne comprends pas l’intérêt de restreindre le clavier et la manette 1 au Corgi, si déjà le jeu est créé pour être joué au clavier, laissez-nous jouer avec enfin ! Et voilà je vais devoir jouer seule, une perspective un peu ennuyeuse à dire vrai.
Lasers, éclairs, le Corgi est bien armé !
On commence donc l’aventure avec le Corgi. Je ne pourrais pas vous parler des autres personnages puisque je n’ai pas pu les utiliser mais ils semblent ni plus ni moins avoir les mêmes aptitudes que le Corgi. Une brève touche de scénario est portée à notre attention (un roi lapin déchu qui a fait un pacte avec un démon et a ainsi ressuscité, ramenant avec lui une armée de créatures maudites) et on se lance dans l’aventure !
On acquiert différents pouvoirs au cours du jeu allant du simple tir de boules de feu au tir d’éclairs foudroyants, plus lent à charger mais qui tue beaucoup d’ennemis, en passant par le pouvoir laser, dévastateur mais à la charge plus longue. Aussi, en tuant des ennemis notre barre de « Corgi Power » se remplit et permettra de lancer des attaques puissantes. On va donc utiliser ces pouvoirs sur de nombreux niveaux regorgeant d’ennemis qui foncent vers nous, par la droite, par la gauche, par le haut, de partout ! C’est là qu’on se dit « Mince, j’aurais bien besoin de l’aide d’un ami » ! En effet la difficulté n’est pas réglable et reste la même, seul ou à plusieurs. Autant dire que seul c’est un peu compliqué à gérer par moments ! Par chance, une fois le pouvoir de soin acquis (un pouvoir qui est lent à charger et qui redonne 1/4 de vie), la progression devient un peu plus simple. Enfin quoique… À partir du sixième chapitre (il y en a dix au total), il m’était tout simplement impossible de continuer au vu de la quantité extravagante d’ennemis.
Cette progression aurait d’ailleurs mérité d’être un peu moins horizontale et d’offrir un peu plus de plateformes car en l’état on avance toujours tout droit en dézinguant les ennemis qui se dressent en autant d’obstacles devant nous.
Pour éviter de mourir à tout bout de champ on pourra faire quelques achats dans des boutiques égrainées le long de notre route avec les piécettes lootées sur les boss et mini-boss. On pourra donc acquérir des points de soin (une sorte d’énergie lumineuse qui soigne au fur et à mesure), des points de bouclier (un champ de force qui vous protège de quelques coups) ou des points pour le Corgi Power. Bien sûr ces boutiques ne sont pas accessibles à tout moment alors il vaut mieux économiser ses ressources. À chaque mort la santé est évidemment régénérée mais les sorts achetés et utilisés lors de la partie ne sont pas récupérés. Sans accès à une boutique il va falloir faire sans, malheureusement.
Un character design réussi et des ennemis variés
Malgré la grande répétitivité du titre, il reste tout de même assez plaisant à jouer (quand on ne meurt pas à chaque fin de niveau parce qu’on était encerclé d’ennemis et de mini-boss, bien sûr). Les graphismes y sont aussi pour quelque chose car les ennemis variés et le character design réussi permettent de renouveler quelque peu l’expérience. Des lapins squelettiques qui foncent sur nous, aux chauve-souris qui crachent des projectiles, en passant par les narvals qui éjectent leur corne vers nous, les moutons armés de lances et les blobs qui dégobillent un liquide vert, on est servi ! Ce style très cartoonesque est maîtrisé bien qu’il subsiste des décors qui jurent avec les personnages de par un style différent (je pense aux textures de certains donjons, notamment).
Je reviens encore sur ce problème de manette car il existe un autre mode de jeu en versus. Eh bien là, comment dire, on se le carre bien profond. Dommage…
Au final, le jeu n’est pas mauvais et si vous y jouez à plusieurs, nul doute que vous passerez un bon moment. Cependant il y a un manque d’information : l’incompatibilité clavier/manette devrait être clairement indiquée sur la page du store. Je ne veux pas pénaliser le jeu pour un problème qui reste plutôt personnel (eh oui je n’ai qu’une manette) même si c’est aussi au développeur qu’il incombe d’anticiper ce genre de problèmes et, à défaut de corriger le tir au niveau du gameplay, au moins d’en informer le joueur en amont. Seul, le jeu reste plaisant une heure ou deux, après il en devient un peu lassant. Pas le jeu de l’année mais pas non plus à mettre à la poubelle.