80 Days a un sacré pouvoir de nostalgie. Si pour beaucoup de monde cela fait référence à l’œuvre de Jules Verne, pour moi cela me renvoie directement à mon enfance avec le dessin animé tiré du bouquin, où les personnages sont des animaux. Imaginez la déception que j’ai eue lorsque j’ai découvert que les deux personnages du jeu d’Inkle Ltd étaient humains. Le désespoir total.
Le tour du monde des devices.
Si l’œuvre de Jules Verne s’est vu adaptée sur un peu près tous les formats, il en va de même pour 80 Days. Déjà disponible depuis courant 2014 sur les différents « devices » tacticles, comprendre smartphones et tablettes, ce n’est que fin 2015 que le titre arrive sur nos chers PC. Soyons clair d’entrée : la monture PC n’apporte strictement rien au jeu, qui doit être plus agréable sur une tablette 10 pouces au tactile au fond du canapé, thé en main, couverture sur les genoux. Pas d’inquiétude, le jeu se joue très bien à la souris et le titre ne souffre aucune lacune concernant le portage.
La grande aventure, avec de grandes phrases !
Pour les trois personnes qui ne connaissaient pas l’histoire « le tour du monde en 80 jours » (dans ce cas, achetez-vous une culture), nous suivons le périple de Phileas Fogg et de son servant Passepartout (non pas celui de Fort Boyard), partis faire le tour du monde en moins de 80 jours. Facile me direz vous, avec les avions, TGV et autres moyens de transport ultra rapides. Sauf qu’ici, l’action se passe en 1872, en pleine révolution industrielle avec l’arrivé de nouveaux modes de transport et de nouvelles routes mythiques (route de la soie, la voie ferrée de l’orient express, etc).
Dès le départ, dite au revoir au bouquin et bonjour à votre propre aventure étant donné que vous allez choisir vous-même votre route, sachant qu’il y a plus de 150 villes visitables au quatre coin du monde. Si le choix de la route à emprunter, selon celles que vous allez découvrir, se fait de manière graphique, tout le reste du jeu est textuel. Loin d’être des novices dans le genre (nous devons les adaptions des livres dont vous êtes le héros « Sorcery » à Inkle) le jeu se veut très complet. Chaque ville proposera les quatre mêmes actions : marchander, aller à la banque, explorer la ville et se reposer.
La première permet d’acheter et vendre des objets, se divisant en trois catégories : des objets d’équipements, permettant de réduire les dégâts que subit Mr Fogg durant le transport, ainsi que des objets de luxe pouvant se revendre très cher dans une autre ville et permettant de remplir votre porte-monnaie pour pouvoir continuer à voyager. Enfin, le dernier type d’objet permet d’amadouer les conducteurs des divers types de transports pour obtenir plus d’informations (principalement des routes entre des villes). La banque permet de récupérer de l’argent en cas de porte-monnaie vide. Enfin l’exploration, où l’on suit les aventures de Passepartout (le personnage que l’on incarne) permet de mettre du vrai background quant au monde que l’on explore (avec un aspect très fort sur la révolution industrielle et la présence d’automates « vivants »), mais aussi un petit aspect jeu de rôle au titre.
À chaque situation décrite, nous avons le choix entre deux à trois choix qui peuvent complétement changer la découverte de la ville en cours de route, mais aussi de notre relation avec Phileas Fogg. Hélas, cette dernière est complétement ratée et n’a qu’un impact minime sur l’aventure. Il faut savoir que meilleure est notre relation avec lui, plus il récupérera de la vie (qui diminue pendant les voyages en fonction de l’équipement propre au véhicule que vous avez en votre possession). Enfin, la dernière action possible est de dormir dans un hôtel si aucun départ n’est disponible avant le lendemain.
Encore un petit tour ?
Avec sa gestion d’inventaire par valise, où il vous faudra parfois sacrifier de l’équipement car votre moyen de transport est limitée en place et ne permet pas de louer de l’espace supplémentaire, et grâce aux différents temps de transport (dont il est possible d’avancer parfois l’heure de départ grâce à quelques billets), mais aussi avec la tonne de petits événements qu’ils soient propres à chaque ville ou au moyen de transport que l’on utilise (le passage dans un transport d’esclavagiste et les conséquences sur notre voyage), 80 days offre une vraie aventure épique et drôle à la fois. Proposant une rejouabilité incroyable, comptez moins de 50 villes visitables en un « run » sur 169 villes disponibles, 80 days est le jeu parfait pour accompagner vos soirées canapés (ou votre chaise de PC toute pourrie) et détente. Très bavard dans le texte, il vous faudra un niveau correct d’anglais pour pouvoir y jouer dans de bonnes conditions.