XCOM 2 débarque avec un air de dominant sur nos disques durs, il entend bien prendre le contrôle de vos activités récentes sur Steam et régner en maître absolu sur votre temps de jeu. L’envahisseur de Firaxis lance une campagne exclusive contre notre cher monde du PC. Allons-nous résister, ou finir asservis tel les hordes de fanboy déjà conquis ? PCistes du monde entier, rejoignez la résistance et luttez contre l’un des ennemis les plus retord que notre vie sociale ait eu à combattre. Aux armes et que l’aube soit verte.
XCOM, pour ceux qui ont vécu dans une grotte Népalaise depuis 1990.
Forgé par Julian Gollop et Mythos Games et craché par les fonderies hurlantes de Microprose en 1994 pour PC et Amiga, « XCOM UFO Defense » séduit les joueurs et les critiques. Il s’agit d’un jeu de gestion tactique au tour par tour où l’on incarne une organisation secrète, militaire et internationale dont la mission est de combattre les menaces extraterrestres et de protéger notre belle planète. Elle porte le nom de « eXtraterrial COMbat unit » ou X-COM.
En 1996, Sid Meier qui avait posé sa patte civilizationesque sur le titre en suggérant une phase de gestion au jeu, quitte le navire et fonde Firaxis. C’est ainsi qu’en 2012 un Remake voit le jour sous le nom d’XCOM : Enemy Unknow ainsi qu’une extension en 2013, XCOM : Enemy Within. Le succès est immédiat. Il s’agit toujours d’un jeu a deux vitesses, gestion d’une part et tactique d’autre part. XCOM est un chantier ou vous devrez chercher et voler des technologies extraterrestres pour rendre vos troupes compétitives face à l’infâme empereur Zeurg ennemi juré de l’humanité. Vous devrez également apprendre à connaitre vos ennemis en autopsiant les cadavres des troupes adverses vaincues et ainsi adapter votre tactique sur le terrain.
La partie gestion vous demandera d’aménager votre base en fonction de vos besoins. Construire un générateur pour alimenter un nouveau laboratoire par exemple, mais également de gérer vos relations avec les différents pays du globe qui vous fournissent budget et soutien si vous les protégez lorsqu’ils sont attaqués. La recherche scientifique et le développement technologique étant parfaitement imbriqué dans le jeu sur le terrain.
L’équipement de vos troupes évoluera en fonction de vos talents de gestionnaire. La partie tactique quant à elle vous permet de personnaliser vos troupes, les faires évoluer et de vous identifier à ce groupe de soldats. Ils iront au casse-pipe pour vous permettre de récolter des ressources et améliorations pour peu qu’ils survivent face au méchant RNG qui régit les tirs de vos troupes et de vos ennemis. Ainsi, le joueur découvre l’injustice des tirs à 96% de chance de réussite mais qui ratent quand même et les couverts sensés vous protéger devenir du papier recyclé. On est maso, on en redemande et comme le tout est enrobé dans de belles phases scénarisées et habilement mises en scène on y retourne volontiers. Evidemment, je synthétise pour vos beaux yeux et j’omet délibérément de vous parler des autres jeux tirés de la licence XCOM étant donné qu’ils ont rejoint le panthéon des purges vidéoludiques de notre temps.
Vigilo Confido.
C’est notre défaite qui est célébrée, sous une bannière bariolé de propagande fasciste d’Advent, ou collabos et extraterrestres se tournent vers l’avenir sur un fond de soleil levant. Nous avons échoué et la supériorité de l’envahisseur nous a écrasé lorsque nous pensions avoir une chance de vaincre. Advent a pris possession du monde et promet aux masses implorantes des miracles technologiques et une vie meilleure pour nous, pour nos enfants. Le projet XCOM est officiellement mort et la résistance qui s’organise est qualifiée de criminelle par ce nouveau gouvernement hybride. Heureusement, une infime partie de la race humaine voit Advent tel qu’il est, partout dans le monde des petits groupes de résistants s‘organisent pour bouter hors de notre monde l’extraterrestre visqueux et fourbe. Ainsi pour ceux qui ont jouer a XCOM : Enemy Unknow et son Add-on Enemy Within, le décor est posé. Les Alien ont joué avec nous comme un lion jouerais avec un mulot et nous ont écrasé. C’est donc sans l’appuis des nations et sans le soutien du peuple que nous commençons ce deuxième opus, et entrons en rébellion.
Un round comme un autre.
« Les rayons du soleil tapent sur ce toit vétuste ou je suis en position depuis ce qui me semble être une éternité. Mon cigare se consume lentement et une odeur de goudron chaud me prend les narines tandis que j’observe Bravo accroupie contre le vestige d’un monospace crasseux. Elle guette. A l’est, à une cinquantaine de mètres de là, Echo va bientôt lancer son Gremlin pour tenter un piratage du pylône de surveillance du quartier, elle a les sourcils froncés et un doigt sur son oreillette. Charlie la couvre d’un air inquiet adossé à une pierre tombale du vieux cimetière. Il presse contre son torse son fusil d’assaut ridiculement décoré d’un petit cœur bleu, son « porte bonheur » d’après lui. C’est bientôt l’heure, un grésillement se fait entendre dans l’oreillette : « Echo lancez le piratage, maintenant ! »
Le petit drone virevolte en silence jusqu’à son objectif. Echo s’énerve contre son terminal, soudain l’alarme retentit dans toute la rue et la patrouille que je surveille tourne la tête vers Echo. L’officier lève deux doigts en direction de sa position et bientôt un couple de soldats s’élance vers Echo. Je cligne des yeux, le front du premier soldat qui se dirige vers Echo est dans ma ligne de tir, je presse mon index sur la détente et le coup part sans qu’il l’ai entendu. La balle lui transperce le crâne, il s’effondre dans sa lancée. Bravo s’est levé et décharge son fusil à pompe sur le deuxième soldat qui venait à peine de faire un pas, il rate sa cible. J’ouvre le verrou de mon fusil et l’étui rutilant brille comme de l’or en s’éjectant de la culasse fumante. Au même moment une vipère sort d’une maison en fracassant une vitre et attrape d’un coup de langue Charlie dont le regard incrédule me fixe un instant avant d’être happé puis broyé dans la foulée entre les anneaux du reptile paré d’un rictus satisfait.
Echo, prise de panique, sort de son couvert de fortune et hurle en vidant son chargeur dans un tronc d’arbre derrière lequel l’officier d’Advent s’était planqué, mais une rafale verte et brillante vient la faire taire définitivement. Alors que je referme le verrou de mon arme sur une cartouche neuve, ma gorge se serre en pensant à Echo qui nous avait rejoint deux jours auparavant et au regard irréel de Charlie gravé dans ma tête comme sa propre épitaphe. Bravo est flanqué par la vipère mais elle reste hors de ma portée, il me regarde et esquisse un léger sourire puit lance une grenade sur l’officier cacher derrière l’arbre et s’effondre comme un pantin désarticulé lorsqu’un tir luisant traverse sa poitrine. La grenade déracine l’arbre et j’écrase mon cigare entre mes dents alignant mon viseur sur la tête de l’officier désormais seul à découvert, merci Charlie. Une fois de plus la culasse claque contre ma joue tel un coup de fouet, sec et absolu. L’officier est projeté par l’impact contre la façade trouée d’un pavillon, il git dans une posture grotesque la bouche entrouverte. J’ai mal aux côtes et j’ai le vertige, ma main droite tente de chercher la douleur et une trace circulaire calcinée sur mon t-shirt me rit au nez, mon fusil m’échappe et glisse du toit, je tombe à genoux et bientôt les flashs rouges répétés de ce maudit pylône laissent place à l’obscurité. »
Bellator in Machina.
Désormais, votre base d’opération se nommera Talion* comme la promesse d’une lutte qui rendra coup pour coup. C’est un vaisseau de transport extraterrestre récupéré et convertie en quartier général de la résistance. Avec le Talion vous pourrez voyager au quatre coins du globe afin de contacter les futures cellules de la résistance et récolter des ressources. Il vous faudra également faire attention aux OVNI qui traqueront le Talion pour l’abattre et éviter de trainer trop longtemps au même endroit.
* Avenger en V.O, en hommage à l’intercepteur du jeu de 1994.
D’ailleurs vous n’en aurez pas beaucoup le temps, de traîner. Firaxis a voulu cette suite plus rythmé et plus oppressante, chaque mission (ou presque) devra être terminé en un nombre de tours limités. Histoire de rajouter une dose de stress, la campagne entière devras être achevée avant la fin d’un compte à rebours sous peine d’un game over. Une façon discutable d’ajouter de la rejouabilité étant donné que vous n’aurez pas le temps de tout faire en une seule campagne. La rénovation du Talion passera par les habituelles phases d’aménagement de chaque case à votre disposition pour y mettre vos zones spéciales afin de former votre personnel et d’effectuer vos recherches et vos constructions. Les ressources sont toujours l’énergie, les scientifiques et ingénieurs et le loot du terrain, qui désormais est limité en temps. Vous aurez trois tour pour le ramasser. La salle d’interrogatoire et la possibilité de capturer des ennemis vivants ont disparus malgré les ajouts au bestiaire. Le hangar lui aussi s’en est allé, ainsi que l’interception d’OVNI. Dommage.
Sur le terrain, les classes ont un peu changé mais pas tant que cela. En revanche ce qui à changé c’est le côté tactique du combat. Ce XCOM nouveau vous obligera à prendre des risques et à sortir de votre zone de confort pour monter au contact faute de temps. Finie les prises de position et les sièges interminables et ce remaniement se ressent également sur les classes de combattants et les bonus débloqués par leur expérience. Le sniper, le spécialiste, le ranger et le grenadier viennent ainsi compléter votre arsenal en plus du psionique qui, désormais, est une classe à part entière.
Coté aptitudes, nos super résistants sont gâtés (trop même). Allez, un exemple que j’ai souvent utilisé dans mes parties : escouade de trois rangers et un sniper, vous pourrez encore ajouter deux classes de votre choix avec les deux extensions d’escouade. Le sniper pourra, en montant de grade, tirer une fois sur chaque cible en ligne de vue au pistolet, une fois tous les 4 rounds. Le ranger quant à lui pourra être immunisé contre les tirs réflexes et les vigilances ennemis et pourra enchaîner les cibles au corps à corps s’il les tue du premier coup. A cela vient s’ajouter le fait que le premier coup « fureur » du ranger ne rate jamais et que si une cible vient au contact d’un ranger, il prend un coup de machette gratos dans la poire grâce à l’aptitude « escrimeur » . Ajoutez à cela que le sniper peut tirer une fois gratos avec son pistolet avant même de déclencher son tire multi-cible et vous obtenez, si vous placez vos pions intelligemment, un combo qui décime une dizaine d’ennemis en un seul round. Le jeu souffre d’un défaut d’équilibrage flagrant car même si sur le papier toute les compositions sont possibles, dans les fait c’est autre chose. Je n’aborde pas le cas du psionique qui est complètement pété, une escouade de ces bêtes là et l’ennemi repart en pleurant même en difficulté légende. D’ailleurs les différents modes de difficulté sont au nombre de quatres et le mode Homme de Fer est toujours là pour vous faire hurler en cas d’erreur.
Visuellement, il faut bien l’avouer, la finesse et l’opulence sont au rendez-vous. Hélas, l’optimisation misérable du jeu vous fera subir des chutes de FPS vertigineuse. Ceci dit il s’agit surtout des temps de chargement et des animations d’entrée sur les cartes, car en jeu c’est relativement stable tout en restant gourmand. En revanche, ce qui fait m’a bien fait rager ce sont les bugs, nombreux et handicapants, du jeu. Une vipère, par exemple, pourra parfois vous choper à trente mètres de distance avec sa langue, à travers un mur en bon état et sans fenêtres, pour attirer votre infortuné soldat au milieu des troupes adverses. Sans avoir causé le moindre dommage au mur. Il arrive également qu’une animation interrompue fasse planter votre personnage qui continuera d’exécuter vos ordres mais en étant allongé par terre jusqu’à la fin de la mission. Bref, cela prendrais trop de temps d’en faire l’inventaire et certains de ces bugs vous feront probablement piquer des crises de nerfs.
Le bestiaire est habituel. Malgré quelques remaniements esthétiques et statistiques, vous ne serez pas dépaysés par rapport à Enemy Unknow. Le décor quant à lui est entièrement pulvérisable, encore plus que dans l’épisode précédent, et permet de de se débarrasser d’escouades entières si elles ont eu l’imprudence de squatter un toit d’immeuble. En explosant la structure, ils tomberont, ce qui arrive souvent.
Je ne vais pas m’attarder sur la bande son d’XCOM 2 qui pour moi, est une vraie déception. Tout le budget a dû filer dans le thème principal du menu du jeu parce qu’il n’y a plus rien à écouter après, un quasi silence de mort règne durant les missions. Le jeu devient également vite pénible à cause des temps morts interminables entre votre tour et celui de l’ennemi, avec des mouvements de caméra complètement inutiles qui vous font perdre un temps fou. Heureusement, un mod corrigeant cela est sorti il y a peu, baptisé « stop wasting my time ». Il traduit très bien mon ressenti à ce niveau.
Je regrette également que le coté guérilla ne soit pas plus présent : on a le même arsenal que dans Enemy Unknow ou presque, trois paliers d’armes futuristes, le balistique, le magnétique et le plasma, seul le laser a été remplacé par le magnétique mais sinon, c’est la même tambouille. Les armures sont bien trop clean et sentent bon le tuning : il ne manque que les néons sous les semelles pour aller parader. J’aurais préféré des équipements à l’allure plus « récup’ et bidouillage » que tout ce métal poli et ses couleurs flashy, ce qui nuit gravement à l’immersion dans le jeu. A cela vient s’ajouter un mode multijoueurs répétitif (en P2P) mais qui auras le mérite de vous faire affronter un adversaire plus intelligent que l’I.A du jeu qui ne cherche en fait qu’à vous contourner bêtement pour obtenir un bonus de coup critique, quitte a présenter son dos à vos troupes ou déclencher un tir réflexe comptant joyeusement sur la RNG pour ne pas être réduit en poussière.
Enfin il y a le piratage, qui reste anecdotique tant il est difficile de s’y fier même à haut niveau : il déclenche très souvent les alarmes et vous accordera des malus en lieux et place des bonus convoités ce qui dissuade assez vite de l’utiliser. Un mot sur l’absence de support des manettes, oui ce jeu est une exclusivité PC, oui c’est conçu pour fonctionner avec un clavier et une souris. Toutefois une alliance un peu crade avec Valve permet aux pigeons rares possesseurs de contrôleur Steam d’y jouer avec leur pad, le jeu est même vendu avec le Steam Controller en promo, c’est dégueulasse (pardon, fallait que ça sorte).
Mutare ad Custodiam
Enfin, l’immense communauté de joueurs vous fournira des modes de tous poils afin de varier gameplay, esthétisme et tout le toutim. Malgré ses nombreuses imperfections et sa RNG immonde qui restera le pilier principal de la difficulté de ce titre, c’est un jeu addictif au possible et chronophage. Les moddeurs risque de le rendre indispensable sous peu avec la sortie des modes déjà présent sur Enemy Unknow et Enemy Within comme LongWar. Je déconseille toutefois fortement ce jeu a ceux qui ne connaissent pas la licence et sont sujets aux accès de rage et aux crises de larme. XCOM 2 peut vous faire hurler de joie suite à un overwatch bien ficelé qui explose une escouade ennemie. XCOM 2 peu aussi décimer votre escouade en un seul tour sans que vous ayez commis d’erreur de placement. Il est comme ça le pote XCOM 2. Allez, « Vigilo Confido » chers lecteurs.