Ça y est, Arcen Games s’ouvre à un plus grand public ! Après une dizaine de jeux complètement obscurs les premières heures, l’équipe de développement américaine se met clairement à amadouer les fans d’action tout en leur proposant leur habituel savoir-faire en matière d’originalité. Fini les AI : War, A Valley Without Wind et autres Skyward Collapse : ici on bourrine, intelligemment de préférence.
T’as fait une boulette ?
Rogue-like de son état, Starward Rogue vous place dans la peau d’une entité mécanique intelligente devant parcourir le Megalith et ses nombreux détails afin de, nous dit-on, en percer les secrets. C’est surtout une énorme excuse pour vous placer au milieu de cinq étages composés de plusieurs salles uniques chacun (mais disposées de façon aléatoire), avec comme principal but de détruire tous les ennemis et collecter un maximum de bonus.
Dans chaque salle, vous aurez la chance de trouver des objets uniques que vous pourrez équiper, de la santé, des crédits, mais aussi des ennemis. Pour ouvrir la ou les porte(s) de cette salle, il vous faudra vaincre tous les ennemis au préalable. Plusieurs configurations de salles peuvent alors apparaître : des énigmes à base de tapis-roulant, de labyrinthes, de lasers, de tourelles à éviter, mais aussi et surtout beaucoup d’affrontements. Certains lieux seront spéciaux, dédiés à l’achat d’objets. Ces boutiques semblent salvatrices, mais certaines sont maudites et vous condamnent à perdre de votre énergie en entrant (énergie permettant de tirer avec l’arme secondaire, la principale étant à munitions illimitées) en plus de vous échanger de puissant objets… contre de la vie.
A côté de cela, l’originalité de Starward Rogue (qui commence comme tous les Rogue-Like cybernétiques du moment, c’est-à-dire avec de la grosse musique qui tâche) c’est clairement ses idées de patterns concernant les tirs ennemis. Si vos fusils sont globalement plutôt quelconques, ceux de vos adversaires ne manqueront pas d’être originaux et fourbes. Par exemple avec des projectiles qui se séparent et tirent d’autres salves, elles-mêmes indépendantes en terme de chemin. On notera aussi des boules à tête chercheuse, d’autres plutôt passe-murailles et j’en oublie, des bien plus horribles à gérer encore. Les grands amateurs de shoot’em up trouveront forcément un jeu de leur bibliothèque contenant ce genre de folie, mais rares sont les titres (encore plus les rogue-like) à en proposer autant.
Une quinzaine de boss
Par conséquent, découvrir Starward Rogue est vraiment une expérience étonnante. Quand on pense être devant un jeu quelconque, il parvient toujours à nous surprendre avec une nouvelle petite idée qui donne un peu de renouveau à ce qui se passe à l’écran. Aussi, la présence de Boss et de Miniboss a beau être une obligation pour tout Rogue-Like qui se respecte, ici on en a pour notre argent. C’est qu’ils sont nombreux, ces ennemis mécaniques qui viendront vous mettre la misère et vous faire souffrir du combo Clavier et Souris… Et c’est un des gros bons points de ce titre.
Comme pour le gameplay et ses petites idées, les différents Boss sont tous très différents et proposent des configurations de salle souvent amusantes. Le jeu permet au joueur d’être malin, de tenter différentes approches par moment plutôt que de foncer et éviter les projectiles avec beaucoup de skill comme n’importe quel pro du genre le ferait. Voilà qui n’est pas donné à tous les shoots : il est un shoot’em up tout autant qu’un Rogue-Like. Il est tout autant pour les fous du réflexe que pour les débutants en la matière ou les amoureux de réflexion. La présence de plusieurs modes de difficulté vient confirmer cette volonté de proposer le jeu à un maximum de monde, de tous horizons vidéoludiques.
Une autre partie ?
Enfin, l’autre grande qualité de Starward Rogue c’est de proposer six personnages complètement différents. Et parmi eux, vous aurez forcément votre chouchou. Mieux encore, certains changent radicalement notre façon de jouer avec par exemple des drones comme compagnons. Néanmoins, si vous voulez réellement relancer l’intérêt du titre après de nombreux runs, il est largement conseillé de tenter l’aventure avec Redshift, ce « vaisseau » lorgnant du côté des idées de SUPERHOT. En effet avec ce Redshift, l’action du jeu n’évolue que lorsque vous évoluez aussi. Si vous ne bougez pas, rien ne se passe. Si vous bougez, les ennemis, projectiles et autres fioritures bougent aussi. Un vrai défi, passionnant à découvrir.
Ce n’est toutefois pas un grand jeu. Oui, j’aurais peut-être du vous en parler au début mais mine de rien ce test représente le parfait avis « en direct » que l’on peut se faire du jeu. On adore le découvrir, il nous abreuve de plusieurs bonnes idées, mais rapidement quelques vilains défauts viennent gâcher notre enthousiasme. Ainsi, les niveaux se ressemblent beaucoup trop quel que soit l’étage parcouru. Seules les couleurs changent et si au premier run, cela ne pose pas de soucis, ce sera rapidement énervant pour qui tente de masteriser le jeu. Visuellement, il n’a vraiment rien de bien incroyable et unique à proposer. Même chose pour la musique, répétitive à souhait bien qu’entraînante.
Mais la plus horrible des déceptions est clairement le contenu disponible une fois le boss final exterminé. Plutôt fade en comparaison de ses comparses, par ailleurs, cet ennemi ne vous débloquera rien de bien incroyable une fois vaincu. L’histoire est nulle-part (alors qu’on en a un petit aperçu lors du tutorial) et seule la page des crédits viendra confirmer que vous avez terminé votre partie avec succès. Reste alors la collectionnite, avec tous les objets à découvrir et à utiliser en jeu. Cela reste, point de vue durée de vie, clairement satisfaisant.