Je dois vous avouer que j’ai un petit faible pour les tacticals RPG, notamment sur console portable, parfait pour occuper mes trajets quotidiens. Avec un demi coup d’œil sur le trailer de Stella Glow, développé par Imageepoch (ayant Yoshi New Island comme dernière production), il m’en a fallu peu pour être sous le charme, avec sa vue isométrique et son quadrillage de déplacement. C’est confiant que je m’embarque dans les aventures d’Alto et de ses compagnons du 9ieme régiment de l’armée de la reine.
Ma sorcière bien aimée, et plus si affinité.
Vous incarnez Alto, un amnésique (oui encore), vivant dans un petit village, adopté depuis trois ans par la famille de Lisette, qui trouva notre héros inconscient dans la forêt. Un jour, il va faire la rencontre d’une sorcière qui a la capacité de chanter, chose impossible depuis la dernière guerre sainte lorsque les dieux ont voulu détruire la race humaine. Pas de chance pour eux, la sorcière qu’il rencontre, répondant au nom d’Hilda, est la sorcière de la destruction. Grâce à son chant, elle cristallise le village d’Alto, où seul ce dernier et Lisette en sortiront rescapés. Grâce à un joyau, Lisette va devenir à son tour une sorcière, celle de l’eau, et Alto, un « conducteur », personne capable d’utiliser et d’amplifier les pouvoirs des sorcières. Ils rejoindront rapidement le neuvième régiment afin de trouver trois autres sorcières (feu, vent et terre) pour faire un chant magique qui permettra de sauver le monde et dé-cristalliser tous les gens prisonniers. Une histoire plus que classique, où l’on voit le gros twist de la fin du jeu dès la première rencontre avec Hilda, méchante du jeu qui ressemble à tout sauf à l’ennemi du monde.
Stella Glow a deux gros soucis d’un point de vue narration. Le premier est que le jeu ne raconte rien. Il est d’une platitude incroyable rempli de personnage complètement intéressant à l’exception d’Hilda. Le second, bien plus préoccupant, est le sexisme incroyable du jeu. Dès la première demi-heure, un père nous propose d’épouser sa fille (parce qu’Alto est le meilleur chasseur du village) alors qu’elle n’a que huit ans (!!!!). Un instant plus tard, Lisette gronde Alto parce qu’il est allé trop loin dans la forêt est que c’est dangereux, ce à quoi répond la mère « lui il a le droit c’est un garçon ». Affligeant. Evidemment, dans le jeu, une femme se reconnait au fait qu’elle a des seins bien plus gros que sa tête, là où une fille adolescente a uniquement une grosse poitrine. Pour combler le tout, lors des phases de temps libre, si une des sorcières est dérangée par un petit état d’âme, il existe une sale pour se « tuner », afin de pénétrer l’âme d’une sorcière, où elle est habillée en nuisette avec une pause plus que suggestive. Je n’ai strictement rien contre le fait qu’un jeu qu’un jeu est des passages / références sexy à partir du moment que cela est cohérent / justifier dans le contexte du jeu. Dans Stella Glow, à aucun moment tous ces passages n’ont une justification. Résultat : on sort complètement du jeu et on ne s’accroche au final qu’au combat.
T-RPG sauce moderne.
Stella Glow, au court de sa dizaine de chapitres, aura toujours un rythme similaire : alternance de phase de mission et de temps libre. Durant ce dernier il vous sera possible de réaliser trois actions différentes : faire un petit boulot, explorer un endroit paisible ou parler avec vos camarades de régiment. Clairement les deux premiers ne servent à rien : le petit job vous rapportera trop peu d’argent, sachant que vous en gagnez suffisamment pendant les missions, et les objets trouvés pendant les phases d’explorations sont anecdotiques. Il ne reste au final que la phase de papotage avec ses collègues qui aura un intérêt étant donné qu’à chacun des paliers de votre relation, votre allier gagnera une compétence passive ou active. Du côté des combats, nous sommes face à du grand classique. Seul six combattant maximum pourront être présents sur le champ de bataille. Vous devrez donc choisir judicieusement vos combattants en fonction des ennemis et du relief du terrain. Stella Glow est ultra classique dans sa forme, où chaque combattant à le droit à deux phases, une de déplacement et une d’attaque, à réaliser dans n’importe quelle ordre. Seule petite nouveauté : une barre de stamina globale, permet aux sorcières de chanter et dont le pouvoir ultime de celles-ci est ultra cheaté (soin global, paralysie des adversaires, coup critique, etc… et ce sur plusieurs tours). Sachant que cette barre se remplie très vite, les combats deviennent rapidement simples dès que l’on use et abuse des chants.
Stella Glow n’est pas un mauvais jeu loin de là. Si son système de combat est très classique, il fait correctement le boulot et permet une bonne entrée dans le genre au novice. Hélas, avec son histoire plate qui ne raconte strictement rien et où l’on devine dès la première heure de jeu (sur la petite cinquantaine pour en venir à bout), on désenchante rapidement par le côté sexiste du jeu : mineur en nuisette, discours sexistes, le tout qui tombe de nulle part sans aucune justification scénaristique et dont l’argument « c’est japonais c’est normal » n’est en aucun cas acceptable. A ne faire qu’en manque complet de T-RPG.