On peut dire qu’on l’attendait celui-là. Après la bonne grosse claque de janvier 2014, où Banner Saga premier du nom avait surpris tout le monde grâce à un système de jeu venant complètement dépoussiérer le tactical RPG, nous n’étions pourtant pas sûr de voir la seconde partie de la trilogie Banner Saga suite à des déboires juridiques avec un dealer de bonbons virtuels à propos du mot Saga. Une fois tout ce micmac passé, Stoic Games a enfin pu nous livrer les aventures du peuple nordique en pleine fuite des Dredges et d’un mal bien plus grand.
Un voyage sans fin
Soyez prévenu, il est inutile de dépenser les 20€ que coûte le jeu si vous n’avez pas fait le premier. Suite directe, le petit résumé présent dans le jeu ne sert qu’à rafraîchir la mémoire des personnes ayant fait le jeu et en aucun cas à résumer le premier volet. Il y a bien trop de background et de personnages pour être capable d’apprécier l’histoire de Banner Saga 2 sans avoir fait le précédent.
Ce dernier offre deux possibilités en début de partie : importer sa sauvegarde, et ainsi récupérer l’intégralité des personnages ayant survécu au premier jeu, avec leurs objets, leurs niveaux ainsi que les choix faits par le joueur, ou choisir entre deux personnages, qui résument choix critique et tragique de fin du premier volet. Malgré la victoire contre le Sundr, le danger est toujours présent pour le clan créé sous la bannière rouge et leur unique espoir réside dans le fait de trouver refuge derrière les énormes murailles de la capitale humaine. Très rapidement, notre caravane sera divisée en deux : d’un côté l’escorte des survivants, étant grosso-modo le casting du premier, et d’un autre côté, les Ravens, des mercenaires menés par le Varl Bolveck, dont sa mission sera d’emmener une énorme boite au contenu mystérieux au fond de l’océan, commandités par la Valka Juno qui nous accompagnaient lors de notre première expédition. Si l’histoire nous surprend beaucoup moins, elle est clairement là pour préparer le terrain du dernier chapitre. Les endroits visités sont quant à eux bien plus variés que dans le premier : si les montagnes enneigées sont toujours présentes, nos convois traverseront aussi des plaines vertes, une forêt on ne peut plus étrange, une mine et une partie de notre traversée se fera en bateau.
Une suite sans risques
On ne peut pas dire que Stoic Games ait pris beaucoup de risques pour cette suite étant donné que les nouveautés sont réellement discrètes. Mis à part l’ajout de quelques classes comme le Berserk, qui tape deux fois par tour mais dont la seconde frappe peut toucher aussi bien un ennemi qu’un ami, ou une sorte de barde qui permet à toute l’équipe de regagner de la volonté (point permettant de se surpasser ou d’activer les attaques spéciales), c’est surtout l’apport d’une nouvelle race qui est à noter : les centaures, qui ont la capacité de se déplacer avant et après avoir attaqué. La gestion du moral de votre caravane aura maintenant un impact sur les combats. Plus le moral sera haut, plus vos guerriers débuteront les combats avec des points de volonté. Enfin, les paysans de votre caravane ont maintenant une utilité : ils sont capable de chasser, cueillir, etc. Bref trouver des ressources lorsque vous voyagez et ainsi vous assurer de ne pas mourir de faim.
Si sur le papier cela peut paraître énorme en ajout, en jeu cela ne change pas réellement la donne. Les nouvelles classes sont correctement intégrées et ne révolutionnent en rien l’aspect tactique des combats, mais apportent tout de même quelques variantes intéressantes. Il en reste néanmoins toujours aussi plaisant à jouer, surtout via les phases de déplacements de notre caravane et tous les événements qui viendront ponctuer votre voyage, toujours bien écrits et parfaitement accompagnés par la bande sonore menée de nouveau par Austin Wintory, déjà à l’œuvre sur la première partie de Banner Saga. Par contre, Stoic Game a vraiment craqué du côté des options de jeu, qui sont quasi inexistantes : pas de choix de résolution d’écran, impossibilité de choisir le niveau sonore des musiques et bruitages. On y trouve plus de liens pour acheter du contenu (comme la BO) que de réelles options. On voit directement que ce dernier a plus une optique console que PC, c’est inadmissible.
Si Banner Saga 2 ne modifie quasiment pas sa formule, il rend le jeu un plus accessible et légèrement plus linéaire. Il reste tout du moins toujours aussi plaisant à jouer. L’approche tactique est toujours aussi efficace grâce au fait que la force et les points de vie partagent la même barre, ainsi que la gestion du moral de la caravane qui vient directement impacter les points de volonté de nos guerriers. Si l’histoire est bien plus plate que celle du premier volet, qui plaçait l’univers et les tensions politique au centre du récit, la fin promet un dénouement épique dont on peut être confiant au vu de la qualité d’écriture des deux premiers volets. Toutefois, Banner Saga 2 est à réserver uniquement aux personnes ayant fait le premier et adhérant au système de jeu.