Le travail de deux ans d’un homme passionné – qui apparemment adore particulièrement les dragons. Un moteur de jeu bien connu désormais que l’Unity. Un développeur criblé d’angoisse à la sortie de son jeu sur une plateforme communautaire qui regroupe des millions de joueurs. Bref, un scénario qui semble devenir chose commune, où le jeu vidéo indépendant est devenu une réalité aussi bien financière qu’une chance de produire un jeu accessible aux masses.
Aeroplaning dans les caves
Alors si je vous dis que j’ai pu parcourir le jeu deux fois en 3 heures, vous pensez tout doucement « aïe. » Et qu’en plus c’est un plateformer : double « aïe. » Oui mais, Dragon’s Wake m’a montré des signes d’espoir, car il offre un excellent twist de gameplay et parce que ça fait longtemps qu’on se demandait si le jeu de plateforme pouvait encore être innovant.
Le petit dragon violet – un petit coucou à Spyro depuis sa tombe au passage – est en effet presque incapable de produire une poussée verticale honnête avec ses petites ailes. C’est donc avec ces deux dragons que j’ai compris que les jeunes vouivres n’étaient pas faites non plus pour le vol oblique ou stationnaire.
Si ces créatures à écailles ne valent pas grand-chose quand il s’agit de sauter ou voler haut, que leur restent-ils ici ? Réponse : une magnifique aptitude à planer (garder le bouton de saut enfoncé) et à parcourir de sacrées distances verticales sur facilement tout un écran ! Pour gagner en hauteur il faudra donc ruser, aller sur ce rebord de gauche puis cette plateforme de droite – les niveaux ont été pensés justement pour ça. Enfin, le petit dragon pourra produire plusieurs battements via la touche de saut, qu’il faudra parfaitement doser pour espérer attendre les sommets tant convoités. En effet, enchainés rapidement ces battements ne permettent pas au saurien de gagner en altitude mais enchainés trop tardivement et vous perdez de la hauteur entre temps : pas sûr que la créature atteigne à temps la plateforme visée. Sincèrement, il faut 10 à 15 minutes pour se déshabituer de notre façon de jouer aux jeux de plateforme classiques mais après, c’est que du bonheur.
The Song of the Dragonborn
Même si le jeu est court il a le mérite de proposer une petite histoire sympathique, et comme le promet son auteur, en usant simplement du gameplay et de la progression du naturelle du personnage à travers le niveau. Aucun texte, rien, il faudra deviner ce que vous veut la petite tribu d’hommes-lézards qui semble vous vénérer ou, encore, comment mettre à terre ce chevalier noir qui semble vouloir exterminer toutes créatures possédant écailles et griffes.
On peut donner des coups de crocs dans les créatures hostiles ou encore la faune locale, qui fait de bons mets, ou encore user de la capacité à tout dragon de cracher d’intenses flammes ou des boules de feu (double tap de la touche avec une direction). Certaines créatures, une fois dévorées, accorderont des bonus de santé, de sauts supplémentaires ou encore des bonus allongeant la durée du souffle enflammé ; cela donnant un petit côté « castlevania » que j’aurais attribué volontiers si le jeu n’avait pas été aussi linaire. Alors pourquoi deux playthroughs ? Et bien il est possible de changer l’issue du scénario (rien de bien fou toutefois) si vous prenez soin de vos petits amis à un moment clé de l’histoire.
Cela n’excusera pas cette impression d’avoir terminé un jeu qui venait juste de montrer son plein potentiel. Passe encore la bande-son pour un développeur « vraiment » indépendant mais le pixel-art charmant ne vend pas non plus du rêve. Pourtant parmi tous les autres, Dragon’s Wake laisse apparaitre une patte et une aile, une chance de devenir bien plus dans une suite. On a là un potentiel solide pour un futur grand et long titre, alors ne dédaignez pas laisser quelques sous à Brainbox Software.