L’ouverture de Kickstarter en France a permis à quelques projets de l’hexagone de voir le jour, dont ce « Demetrios – The Big cynical adventure » qui nous intéresse aujourd’hui. Après une campagne, plutôt modeste, réussie en novembre 2015, le jeu débarque sur nos machines en cette fin de mois de mai 2016 pour nous proposer une aventure drôle… si on en croit le titre. Du lol dans nos bouches ?
Les incroyables aventures d’un bon à rien
On ne peut pas dire que Bjorn Thonen soit l’incarnation de l’homme exemplaire : s’il a bien sa petite affaire personnelle, une boutique d’antiquités, cette dernière ne fonctionne pas. La faute au grand (non) dévouement de Bjorn pour celle-ci. Trentenaire célibataire, grosse feignasse incapable de s’occuper de quoi que ce soit, Bjorn mérite complètement son sort. Un soir, en rentrant d’une soirée bien trop alcoolisée, notre bon à rien de protagoniste reçoit un appel d’un inconnu pour le prévenir qu’il est en danger. Pensant à une blague, ce dernier raccroche rapidement puis se rendort. Quelque minute plus tard, il se fait cambrioler et agresser.
Le lendemain, après quelques investigations, Bjorn s’aperçoit qu’il manque une tablette sur une statue qu’il a acquise il y a peu. Il part donc naturellement à sa recherche. Dans cette aventure complètement improbable, Bjorn passera par une fête foraine, un pays exotique, un cimetière on ne plus étrange, pour au final sauver le monde dans un temple perdu, le tout en passant par une histoire d’extraterrestres. Si le listing vous parait fou, ce qui est le cas, tout est correctement justifié, principalement via l’absurdité de toutes les situations que vous allez traverser.
Des promesses presque tenues
Dans ses mécaniques de point & click, le jeu fait le minimum syndical pour fonctionner, à tel point qu’il peut se jouer uniquement à un seul clic, le droit, qui servira uniquement à ouvrir / fermer l’inventaire. On nous promet trois choses : une aventure dans un style Disney, drôle et s’inspirant de la série de Charles Cecil « Broken Sword » (Les chevaliers de Baphomet dans notre langue). Ce point est complètement respecté, étant donné que l’on joue un duo de personnages dans une aventure un peu mystique avec un humour douteux.
Parlons de ce point précis, d’ailleurs. S’il fonctionne bien en début de jeu, il fatigue sur la fin. Nous avons ici un humour franchouillard bien gras, on se demande comment le jeu pourra correctement être traduit dans d’autres langues. Côté « graphismes à la Disney », là, c’est clairement non. Si le jeu se présente comme une BD, on ne peut pas dire que beaucoup d’efforts ont été faits pour rendre le tout « vivant ».
Plutôt propre, le jeu manque cruellement de détails et de relief, mais surtout d’animations. Tout est statique et aucun charme ne ressort des scènes. Il faut dire que voir notre personnage ne jamais apparaître à l’écran n’aide pas. Du côté des bonnes idées, le jeu fourmille de mini-jeux, allant de la recherche de cookies (trois dans chaque scène, permettant de débloquer des indices), aux jeux de la fête foraine. Ces derniers permettent de couper un peu le rythme, pour le bien de l’aventure.
Demetrios fait correctement le job : c’est une aventure plutôt plaisante à jouer, à l’humour complètement absurde et à la réalisation plus que correcte. On déplorera toute fois le cruel manque de vie dans chaque scène, principalement dû au choix de ne pas faire apparaître notre héros à l’écran, ainsi que son manque de détail. Cela reste un bon premier pas pour qui voudrait découvrir les Point & Click.