Brigador

Brigador se démarque d’entrée par son look retro, avec sa vue 2D isométrique et ses couleurs faussement sales. Pour nous allécher un peu plus, Stellar Jockeys propose une feature qui tape direct à l’œil : la possibilité de détruire l’intégralité de l’environnement de chacune des maps disponibles. Sous ses airs de twin sick shooter, Brigador est quelque peu trompeur et vous fera suer comme il se doit.

ss_af8eaa9de778374ecd087002d70e7a9270386202.1920x1080Le président est mort, vive le président !

On ne peut pas dire que Brigador soit des plus accueillants. Même si les menus sont plutôt sobres, rien ne pousse à être curieux, principalement via des choix de couleurs peu judicieux. Problème, l’intégralité de l’univers vous est conté par écrit et l’interface n’y est vraiment pas adaptée. On retiendra juste la mort du chef du pouvoir de la planète que l’on parcourt, qui se retrouve un peu dans le chaos. À la tête d’une armée de mercenaires, vous devrez mener à bien un certain nombre de contrats (17 + 4 missions de tutoriel) allant de la destruction de bâtiment, à l’élimination de cible pour le marché noir médical. Que de bonnes excuses pour tout casser.

Si l’interface n’est pas idéale, une fois en scène les ronchonnements provoqués par celle-ci laissent place à l’émerveillement de la mise en scène de chacun des tableaux. Toutes les villes présentes fourmillent de détails, de vie, où les habitants vaquent à leurs occupations, tout du moins jusqu’à votre arrivée. Ils détaleront pour éviter de se faire écraser. Le filtre qui donne un aspect vieillot au jeu prend tout son sens en pleine mission, étant donné que ces dernières se dérouleront toujours de nuit, renforçant encore plus la vie de la ville. Que cela soit dû à l’éclairage des immeubles via les innombrables néons des panneaux publicitaires ou aux phares de votre engin et de ceux de vos ennemis.

ss_47959fc38c0619a2e226428124a09e41fe6430f4.1920x1080Mad Max : destruction derby edition

Au début de chaque mission, en dehors de celles servant de tutoriel, vous aurez le choix entre quatre véhicules que nous pourrons classer en trois catégories : les gros mechas, lents mais solides, les chars d’assaut, équivalents aux mechas mais à la maniabilité totalement différente, puis les petits véhicules, terrestres ou volants, se déplaçant beaucoup plus rapidement mais étant aussi bien plus fragiles. Quoi qu’il en soit, chacun des véhicules embarquera deux armes différentes et une capacité spéciale (lancer des bombes fumigènes, se rendre invisible, provoquer une énorme onde de choc), qui ne sera bridée uniquement par un temps de rechargement (contrairement aux armes qui en plus d’être soumise à un cooldown, seront limités par le nombre de munitions). Pas d’inquiétude, chaque map disposera d’un bâtiment de recharge de munitions (destructible). Il sera aussi possible d’en récupérer sur les carcasses de vos ennemis, tout comme de l’énergie pour votre bouclier.

Si Brigador ressemble à un twin stick shooter ultra nerveux, le petit coquin cache bien son jeu puisque ce n’est absolument pas le cas. Contrairement à ce dernier type de jeu, Brigador prend en compte la portée du tir ainsi que sa hauteur : vous devez placer le curseur de votre souris sur l’ennemi que vous voulez abattre pour que le tir l’atteigne, à condition que ce dernier soit d’une hauteur équivalente à la vôtre, sinon vous devrez viser un peu avant/après celui-ci pour pouvoir l’atteindre. Ce système rend du coup le jeu beaucoup moins fluide, moins nerveux étant donné qu’il demandera de la précision de votre part.

ss_8ec97e4a3b6898a826942184de2747e8ab320387.1920x1080Déséquilibré ?

Une fois habitué (les premières parties sont rudes), le jeu gagne énormément en fluidité. Autre point qui cassera les pieds aux joueurs peu patients : le pilotage de vos engins. En dehors des véhicules légers / volants, qui n’ont qu’une seule direction de tir, en face avant de votre véhicule, les méchas et la plupart des chars se comportent comme… des mécha. C’est-à-dire que la base haute de votre engin peut pivoter à 360° sans que la partie basse ne pivote. Il est ainsi possible de faire face à ses ennemis en s’éloignant, mais en marche avant. Tout comme pour la prise en compte de la distance / hauteur de tir, il faudra un gros moment d’adaptation. Afin d’aider le joueur, une petite flèche jaune indique le sens de « marche avant » de notre véhicule, qui hélas devient quasi invisible dès qu’il y a un peu trop d’explosions.

Si sur le papier tout cela est plutôt alléchant, c’est la proposition d’un jeu exigeant dans son approche de chacune des missions, celui-ci est plutôt brouillon une fois souris et clavier en main : la réactivité de notre mecha est bien trop lente, ce qui est normal à la vue du bolide que l’on conduit, mais cela frustre plus qu’autre chose le joueur. Les ennemis sont capables de vous voir de très loin alors qu’ils ne vous ont pas dans leurs champs de vision. Mais le principal problème vient de la lisibilité de l’action dès qu’il y a trop de monde. On peut mourir très facilement sans trop comprendre pourquoi, par le simple fait d’être à côté d’un bâtiment avec de l’explosif à l’intérieur, ce qui est impossible à détecter. Si les mécha sont lourds à déplacer, il en va de même avec la partie amovible, où l’on a l’impression d’avoir un énorme input lag entre le moment où l’on appuie sur le bouton tir et le départ d’une roquette lorsque vous êtes en train de tourner sur vous-même. Frustrant. Pour finir de rager comme il faut, l’équilibrage est complètement à la ramasse, offrant une courbe de progression totalement aléatoire, notamment avec la maudite mission 5 (première mission après le tutoriel) qui vous apprendra ce qu’est la vie dans Brigador.

Brigador est un jeu correct qui aurait pu être tellement plus. Avec sa direction artistique incroyable, son look vieillot, sa bande sonore synthwave qui colle parfaitement à l’univers post-apocalyptique proposé et un gameplay exigeant qui se démarque clairement d’un simple twin stick shooter, l’équilibrage global du jeu vient gâcher l’expérience. Parfois trop dur, parfois à la difficulté inexistante, avec une prise en main ardue, Brigador aurait mérité un peu plus de souplesse sur les commandes de nos bolides pour éviter trop de frustration face à l’agressivité de nos opposants. Espérons un patch pour corriger tout cela.

 

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