Obscuritas est un jeu d’horreur un peu différent de ce à quoi nous avons l’habitude. Plutôt que de verser dans le sanglant à tout va et de sur-abuser du sursaut facile, il s’attarde plus à nous immerger dans une atmosphère relativement soignée et nous servant de dangereuses énigmes au travers d’une demeure aux multiples secrets.
D’obscures textures
Mes premiers pas dans Obscuritas auront été entachés par de sérieux problèmes de performances. Autant être honnête là-dessus, ce ne fut guère glorieux. Ces premiers mètres avant d’arriver à la demeure évoquée tantôt ont vu mes images affichées à la seconde s’effondrer comme neige au soleil. Heureusement, une fois dans la demeure, nous retournons à un résultat plus adapté à une expérience de jeu correcte.
Cependant, jamais durant la totalité de cette aventure, Obscuritas n’arrivera à être complètement satisfaisant sur le plan technique sans pour autant se révéler outrageusement injouable. Des problèmes qui pourront d’ailleurs se voir corriger par des mises à jour. Il reste néanmoins difficile de comprendre de telles imperfections face à des graphismes loin d’être éclatants de beauté.
Il n’est pas laid, mais en soit, Obscuritas n’est pas non plus extraordinaire. Il est tout juste suffisamment propet et correctement servi par une ambiance idéalement retranscrite par un jeu d’ombres et de lumière tout en contraste appuyé, quelques effets de mise en scène à l’image de ses poupées au regard angoissant, et surtout un subtil et spartiate design sonore qui fait assez bien le job pour nous stresser par intervalles espacées comme il faut.
Une atmosphère adaptée
D’autres aventures horrifiques digitales n’étaient pas non plus des canons de la beauté numérique. Cela ne les empêcha pourtant pas de nous effrayer à bon escient et à plus ou moindre efficacité. Obscuritas ne joue pas tout à fait dans la même catégorie en n’étant pas de l’épouvante pure et dure. Il reste chez lui une forme cérébrale mettant plus en avant ses énigmes que le fait de nous faire sursauter constamment.
Il en résulte un dosage parcimonieux d’effets visuels et surtout de sons éparses donnant une atmosphère parfois véritablement angoissante, renforcée à grands renforts de ténèbres. En effet, la quasi-totalité du jeu se poursuit dans une obscurité à l’origine de son titre forcément évocateur.
Il y a derrière tout cela un semblant de scénario appuyé par quelques lettres à lire, tandis que la demoiselle que l’on dirige déclame quelques pensées un peu déconnectées par moment de la situation dangereuse dans laquelle elle s’est retrouvée. Elle est ainsi l’unique héritière de la demeure d’un oncle qui décida de la tester pour voir si elle en serait digne.
Une histoire en demi-teinte
Seulement, quel héritage que voilà ! La maisonnée et ses dépendances sont parsemées de pièges en tout genre et mortels au premier coup. Se faisant, c’est le game over assuré et un retour par la case écran titre. La possibilité de pouvoir immédiatement recommencer le niveau en cours aurait pu être une bonne idée pour éviter cette lourdeur de repasser par le menu des sauvegardes à chaque mort.
Les énigmes se résument souvent quant à elle à de véritables casses-têtes pas tout à fait chinois, mais parfois suffisamment corsés pour arriver à nous faire tourner en rond assez longtemps. Le scénario reste quant à lui très secondaire et sans importance. L’environnement hostile du manoir semble en effet n’avoir que très peu de conséquences sur notre héroïne au caractère impassible.
L’histoire est en effet trop littéraire, en prenant un point de vue trop en retrait par rapport à ce qui s’y passe, faisant de notre demoiselle plus une spectatrice qu’une actrice de ce qu’elle vit. C’est en tout cas l’impression qui domine. Il ne lui reste que ses énigmes résolument intéressantes par moment, malgré de nombreux passages de balades inutilement longues et beaucoup moins attractives.
Obscuritas ne remportera certainement pas de premier prix de beauté devant l’aspect parfois grossier de ses graphismes. Si on se plongerait volontiers dans son atmosphère – qui à défaut d’être originale sait se suffire à elle-même – on souffrira plus difficilement de ses game over arbitraires et fastidieux, qu’heureusement pour lui quelques énigmes stimulantes viendront en amoindrir les aspects négatifs. Son histoire reste par contre en retrait et sans réel intérêt car assez peu exploitée. Il ne reste alors qu’un jeu à l’horreur sobre et sans fioritures qui se démarquerait assez peu des autres sans son aspect puzzle game.