Rapides Critiques #Aout 2016

Nouvelle rubrique sur Game Side Story : il y a beaucoup de jeux qui sortent et nous n’avons ni le temps, ni la place d’en parler. Néanmoins, quelquefois, on a quand même envie de vous dire si un jeu est bon ou non. Alors cette rubrique mensuelle sera là pour cela. Elle compile plusieurs jeux, un avis d’un membre de la rédaction pour chacun. L’occasion d’en rater encore moins, malgré un nombre de sorties toujours plus énorme alors qu’il n’y a toujours que 24 heures dans une seule journée…


Dangerous Golf

Les anciens de chez Criterion, responsables des meilleurs opus de la série des Burnout, reviennent en indépendant en reprenant quelques ingrédients de leurs précédentes recettes. Plutôt que des courses de voitures, ce sont des parties de golf qui sont proposées ici… Comme dans Burnout, il est possible d’enflammer la balle et de la contrôler lors d’une furie furieuse au beau milieu de l’aire de jeu. Tout cela a alors pour but de faire un maximum de dégâts, suivant quelques objectifs secondaires et zones de non-droit tout de même, afin d’augmenter un multiplicateur de score et de glaner des médailles allant du bronze au platine. Sur le papier, c’est génial.

En jeu, c’est carrément décevant. En plus de proposer des chargement longuets et bien trop nombreux, Dangerous Golf ressemble surtout à un gigantesque Early Access qui ne dit jamais son nom. Le jeu enchaîne les parties comme n’importe quel jeu arcade mal fagoté et se permet même de rendre le gameplay ultra-accessible avec des aides de partout. Des aides de visée, de balle, de furie, de direction, même des aides de score lors de drapeaux « bonus » bien trop simples à valider. Pour ce test, j’ai terminé 50% du jeu et ce fut un véritable calvaire : les parcours se suivent et se ressemblent, passant d’un pays à un autre, d’une station service nocturne à une cave à vin totalement déserte. Le jeu manque de vie, de justesse, de précision et surtout de folie… De toutes ses promesses d’origine, finalement. Un énorme gâchis.

Skywilly


Deep Space Dash

Je ne sais même pas par où commencer et pourtant, il n’y a pas grand chose à dire de ce petit jeu qui se plante dans bien des domaines. Rapide et nerveux, enfin c’est son souhait, Deep Space Dash est surtout incontrôlable. C’est un jeu de vaisseau en mode « runner » où vous devez passer de droite à gauche pour éviter les bombes et les signes « mort » (signifiés en rouge mais tout petits à l’écran, histoire de ne rien voir venir), collecter tout ce qui est vert sans pour autant trop savoir à quoi cela sert et enfin, éviter les bonus de timing « jaune » qui ralentissent le temps… Normalement, on vous dirait de les collecter, mais cela casse tellement le rythme du jeu qu’on en vient à les éviter et à maudire notre partie lorsque l’un de ces bonus est touché par mégarde.

Le jeu est d’un manque de finesse et de finition incroyable. Les premières parties durent trois secondes, jusqu’à ce qu’on se rende compte qu’il suffit d’éviter tout ce qui est rouge en faisant de tout petit déplacements vers la droite ou la gauche pour ne pas énerver la caméra. Lorsque vous vous faites toucher, cette même caméra bouge dans tous les sens au point de vous faire vomir et de vous empêcher de progresser convenablement. C’est ridicule, débile et cela rend les parties encore plus injouables que prévu. Ajoutez à cela un mode « tranquille » (à la caméra plus calme et au jeu plus accessible) et un mode labyrinthe demandant de tourner difficilement via un système de jeu bancal dans un dédale de couloir ridicule et ennuyant et vous aurez la totale. Je ne veux plus jamais jouer à ce jeu de ma vie. S’il vous plaît.

Skywilly


Gal*Gun: Double Peace

Un ange descend du ciel, Cupidon, pour donner un peu de « Mojo » à un quidam étudiant. Soudain, cet ange charge un peu trop son arc et donne une force d’attraction incommensurable à sa cible ! Vous êtes ce jeune homme dont toutes les filles, désormais, sont « magiquement » follement amoureuses. Elles vous courent toutes après et il vous faut donc les calmer… En les touchant. Cela se joue comme un jeu de tir sur rails, façon Virtua Cop, à la différence près qu’au lieu de leur tirer dessus vous ciblez des parties spécifiques de leurs corps pour les calmer. Chacune des filles possède une biographie, des points spécifiques où leur faire « du bien » le plus efficacement possible et le tout est enrobé d’un scénario plutôt correct de ecchi classique, en plus d’un monde coloré et rose bonbon.

Bishōjo de son état, c’est à dire un jeu centré sur des interactions avec des jeunes filles, Gal*Gun propose une sorte de « collectionite malsaine » qui demande de fouiller, avec un zoom révélant des secrets, les niveaux de fond en comble pour trouver des jeunes filles cachées qui « n’oseraient pas » venir vers le joueur. Cela choquera les uns, amusera les autres. Pour ma part, je ne m’y suis pas du tout senti à l’aise, je l’avoue sans mal. Reste que le jeu est assez court en première partie et si il demande évidemment d’être recommencé mille fois pour débloquer tout le contenu supplémentaire, les bifurcations du scénario et les différentes fins, nous ne sommes pas du tout devant un titre qui dépasse la découverte de son concept en termes d’intérêt.

Skywilly


Hard Reset REDUX

headerRemake « HD » d’un premier jeu sorti il y a quelques temps maintenant, cette version REDUX reprend les défauts du premier jeu et peaufine les qualités. On a toujours le droit à un FPS bas du front un peu raté en termes de level-design mais maintenant, les robots que l’on doit déboulonner à coup de gros fusils à améliorer au fil de l’expérience glanée ont de la pêche, explosent de partout et donnent davantage de sensations au joueur complètement maboul qui claque la gâchette de sa manette ou les clics de sa souris de façon follement frénétique. Alors oui, ça fonctionne, mais on est bien loin du feeling totalement déjanté du second jeu des développeurs, Shadow Warrior.

Cette version REDUX est un FPS à conseiller à ceux qui sont vraiment en manque du genre et qui se passionnent pour les mondes futuristes nocturnes à la science-fiction de nanar… Mais pas sûr que vous y jouerez longtemps avant de bailler devant une certaine répétitivité pas du tout corrigée.

Skywilly


MilitAnt

headerLe nom est génial, le concept d’affrontement entre les fourmis, les abeilles et les scarabées l’est tout autant… Mais alors, que l’exécution est ratée ! Petit projet en 3D criant tout fort « ne faites plus jamais ça dans vos productions ! », MilitAnt propose un shoot/plateforme finalement en 2.5D avec des tirs lents et imprécis, des ennemis stoïques et trop précis, ainsi que des boss à la barre de vie immense et aux patterns complètement injustes. Les problèmes s’enchaînent très vite : les niveaux sont excessivement long (au minimum 15 minutes), la visée automatique pour les ennemis apparaissent en arrière plan (une bonne idée) et complètement buggée (mauvaise idée, finalement) et la répétitivité est incroyable de non-sens. Comment les développeurs ont-ils fait pour ne pas se rendre compte de celle-ci ?

Le personnage se bloque sur les ennemis, ceux-ci nous tirent dessus dans des passages étroits de façon à énerver plutôt qu’amuser… Non, vraiment, rien ne vient sauver MilitAnt de l’oubli. On peste devant son écran, jamais le jeu ne parvient à être amusant et le pire dans tout cela, c’est les rares bonnes choses qui viennent se greffer à ce désastre. Les compositions musicales sont intéressantes, les artworks sont réussis, mais en jeu c’est l’hécatombe. C’est un pur projet « étudiant » qui a oublié d’être peaufiné. Nul doute qu’il y a un tas de talent derrière ce jeu, mais ils n’ont pas su se regrouper intelligemment pour en faire quelque chose de réellement amusant. A fuir.

Skywilly


Rise of Venice

riseofveniceLorsque vous couvrez un événement pendant lequel on vous présente une bonne centaine de jeux, c’est toujours positif d’en avoir une petite poignée dont vous vous rappelez sans avoir besoin de jeter un œil sur vos notes, que lorsque que vous rejoignez le reste de la rédaction, vous puissiez leur dire « CA ! Ça c’était mon coup de cœur de la journée ! ». Vous pensez déjà à votre futur test du jeu, vous finissez par comparer tout ce qu’on vous montre sur le salon à ce dernier et puis un jour, le jeu sort enfin… Et malheureusement, parfois la première impression n’était pas forcément la bonne.

Retour en 2013 à Cologne, ses currywurst et sa Gamescom où alors que j’attendais impatiemment mon rendez-vous pour qu’on me présente Tropico 5, on me propose en attendant de voir et de discuter un peu de Rise Of Venice. Moi j’aime pas spécialement les bateaux mais on me dit alors que c’est un futur jeu de gestion économique qui se déroule pendant la Renaissance et la flèche me heurte déjà en plein cœur. 20 minutes plus tard, j’en ressors stupéfait par un jeu qui a l’air original, complet et intéressant en plus d’être fait par des gens qui aiment ce genre autant que moi. Je passe la semaine à en parler, je repasserai même une deuxième fois sur le stand de Kalpyso pour pouvoir reparler du jeu avec eux. Autant vous dire qu’une fois la date de sortie annoncée, j’avais déjà demandé ma clé et préparé ma journée.

Je lance enfin le jeu, et c’est aussi parfait que pendant la présentation !… Pendant la première heure, à peine plus que la présentation en fait. Puis je me rend compte que finalement, le jeu final n’a que très peu de contenu en plus à offrir que ce que l’on m’avait déjà montré. Rise Of Venice, où le but est de construire un empire commercial entre les villes de la côte méditerranéenne en achetant par exemple du vin où il n’est pas cher pour le revendre dans des villes où il est très demandé, tout en échappant aux pirates et autres catastrophe naturelles, vous envoie toutes ses balles pendant la première heure de jeu mais n’a plus grand chose derrière. Et les phases de batailles navales contre les pirates, les relations avec les familles puissantes, ou le fait de pouvoir produire vous même des ressources ne sauvent pas ce manque. Le jeu reste bon, mais j’aime un jeu de gestion quand je peux y passer 10 heures sans le remarquer, pas quand je pense à lancer autre chose 2 heures plus tard.

Au final, Rise Of Venice c’est ce sportif qui sprint pour commencer un marathon.

Cosmosdash


Solitairica

solitairicaJeu de solitaire, comme son nom l’indique, Solitairica nous propose d’évoluer dans un monde de maison hanté, de démons, de vampire, mais très orienté « dessin-animé du samedi matin ». Grand public, ce jeu que l’on peut dire « casual » est néanmoins assez complexe. On y joue au solitaire, comme sur le bureau de Windows 95 (et ses suites), avec la possibilité de gagner des points dans plusieurs jauges de pouvoirs. Ces pouvoirs peuvent alors être déclenchés et permettent de voir la prochaine carte, de supprimer des cartes du tapis de jeu, etc… Au fil de la progression et des ennemis vaincus (quand il n’y a plus de carte à l’écran), on obtient toujours plus d’argent pour acheter de nouveaux pouvoirs, plus puissants.

Solitairica est sympathique mais extrêmement mal dosé. Tantôt facile, tantôt trop difficile, il force le joueur à compter sur sa chance plutôt que son talent et cela ne colle pas beaucoup avec cette idée d’obtention de pouvoirs qui tente de permettre un peu de stratégie. Néanmoins, cela reste un très sympathique passe-temps, coloré qui-plus-est ce qui ne se refuse pas. Il faut juste savoir dans quoi on met les pattes !

Skywilly


The Lion’s Song: Episode 1 – Silence

header (1)Une jeune compositrice au succès prometteur est secrètement amoureuse de son professeur qui la pousse vers le succès. La pression est telle que le syndrome de la page blanche, pour sa nouvelle composition du concert qui doit l’amener à la gloire, la frappe. Envoyée par son professeur dans une cabane isolée en pleine montagne, la jeune femme devra faire taire le bruit ambiant pour entendre sa nouvelle symphonie, étant donné que le secret de la musique réside dans l’art de gérer le silence.

Non linéaire, le jeu offrira plusieurs choix pour composer votre chef d’œuvre. La saga commence très fort avec ce premier épisode, où nous suivrons tour à tour une compositrice, un peintre, une mathématicienne et où les choix réalisés auront un impact sur les épisodes suivants. On ne peut que vous conseiller d’essayer le jeu, le premier épisode est en accès gratuit.

Crim


Vortex : The Gateway

vortexAutrefois en Accès Anticipé, il est évident que Vortex est sorti un peu à la hâte, loin d’être terminé. Pourtant jouable, que ce soit en coopération, en ligne ou tout seul, ce jeu de survie sur une planète mystérieuse envahie de créatures horribles manque furieusement d’originalité. En plus de proposer une ambiance déjà vue et revue dans les jeux du genre, sur Steam et eux aussi en Early Access (pour certains, ils y sont toujours), Vortex manque de punch.

Tout est simplifié, de la cueillette à la construction, des affrontements à la survie « Eau/Nourriture » très classique. Reste que cela se joue bien, fait passer quelques sympathiques heures dans un moteur quelconque mais qui n’est pas rempli de bugs trop méchants. Les créatures sont immondes à souhait (merci les cafards géants qui m’ont fait sursauter en pleine nuit) et la courbe de progression est intéressante. En allant voir ailleurs, on trouve rapidement mieux. Du coup, difficile de conseiller ce jeu de survie comme les autres et malgré les apparences, toujours en (lent) développement.

Skywilly


Woolfe – The Red Hood Diaries

headerSorti d’une campagne Kickstarter réussie, Woolfe n’aura pas réussi la transformation du succès de son financement participatif en un succès critique et financier. Ayant personnellement mis la main au porte-monnaie pour l’aider à voir le jour, me voilà avec un jeu entre mes mains imparfait sur bien des points. Si sa direction artistique n’est pas à remettre en cause, la finition laisse à désirer.

Jeu de plateforme et d’action, ces deux parties pêchent énormément. La plateforme tout d’abord souffre d’une jouabilité très imprécise, notamment à cause d’une caméra fixe en mode 2D, alors qu’il est possible par moment de se déplacer en profondeur sur plusieurs plans. Les combats sont quant à eux ennuyeux et peu subtils.

Woolfe n’a peut-être pas crié au loup injustement, mais il se retrouve plombé par un gameplay approximatif, tout sauf innovant à défaut d’être bon. Malheureusement, cela coûta au studio qui le développa son existence même puisque Grin n’est plus. Un véritable gâchis en définitive.

Vasquaal

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