Fort du succès de son premier jeu, Francisco Tellez de Meneses a remballé pour une seconde production très proche mais bien plus abouti qu’Unepic : Ghost 1.0. Exit la couche heroic-fantasy, place à la science-fiction en ne gardant que le meilleur d’Unepic et en apportant son petit lot de nouveautés.
Infiltration au bazooka
Vous incarnez Ghost, une demoiselle agent super spéciale capable de piloter et d’hacker n’importe quel robot. Embauchée par deux gros geek pour une raison qui sera dévoilée au fur et à mesure que vous avancerez dans le jeu, vous êtes envoyée sur une station spatiale pour enquêter sur la production de robots nommés « Nakamura » : des machines à tout faire ayant une intelligence artificielle bien trop forte. Si Ghost 1.0 se présente comme un jeu d’infiltration, évidemment il n’en sera rien.
Rapidement le ton du jeu est donné : tout est pris à la dérision, les piques entre les deux commanditaires et Ghost sont drôles. Malgré ça, il en ressort tout de même une belle réflexion sur le transhumanisme. En douceur, le jeu nous apprend à manier Ghost, notamment à utiliser sa capacité spéciale : la possibilité de se transformer en fantôme pour ensuite prendre le contrôle de tout robot présent à l’écran. Si en forme de fantôme vous ne pouvez pas prendre de dégâts, en revanche votre corps sera exposé à un grand danger. Il faut bien veiller à se mettre hors de portée de tout ennemi. D’autant plus qu’une fois un robot contrôlé, vous serez amené à changer d’écran afin d’activer un interrupteur inaccessible sous votre forme principale.
Grâce à ce système, de petits puzzles seront à résoudre avec plusieurs robots, vous demandant de vous creuser un peu la tête et permettant de varier le rythme de jeu, ce qui est plutôt bienvenu. Si jeu ne comporte pas beaucoup de zones, donc peu de boss, il a l’avantage d’avoir pour chaque zone un boss réellement unique, sans reprise de pattern, dont certains bien vicieux. De plus, il vous sera possible de pirater des terminaux dans un grand nombre de salles, vous permettant en cas de survie de récupérer de nombreux cubes énergétiques, monnaie du jeu. Ainsi, vous trouverez plusieurs échoppes, vendant des améliorations pour votre androïde (allant du petit drone qui attaque à de l’armement supplémentaire, comme un fusil dans votre dos), à des consommables (vie, énergie, etc…) jusqu’à de nouvelles armes secondaires. Ces dernières, bien plus puissantes, consommeront évidement bien plus d’énergie.
Heureusement pour le joueur, chaque arme possède sa propre barre d’énergie, qui se remplie au fil du temps. Ainsi on se trouve avec un arsenal conséquent : une arme principale et quatre secondaires. Pour clore le tout, deux phases optionnelles (qui peuvent être passées via le menu), vous amèneront sur terre, l’une étant une parodie d’un beam them all, l’autre étant une vraie phase d’infiltration où ghost devra se déplacer de robot en robot pour progresser, ne pouvant être sous sa phase fantôme qu’une seconde maximum.
Unepic 2.0
La construction de Ghost 1.0 est très similaire à celle d’Unepic : c’est un (pas si) metroidvania (que ça) où la map se construit au fur et à mesure, toujours avec uniquement des gros carrés de couleur pour connaitre le type de zone. Il y aussi des tonnes d’armes, un aspect RPG et un humour toujours aussi débile et référencé qui ne peut que faire sourire. Pourtant, Ghost a été épuré par rapport à Unepic. L’aspect RPG a été réduit au minimum, avec l’acquisition de points de compétences à des endroits clés du jeu, à répartir parmi cinq « personnages » : Ghost sous sa forme robotique pour augmenter les mouvements et la résistance, Ghost sous sa forme de fantôme pour augmenter les dégâts lorsque l’on prend le contrôle d’un des ennemis, les deux geeks qui nous ont embauché pour améliorer l’armement et les phases de piratage, puis le complexe que l’on visite afin d’obtenir plus de bonus.
Evidemment, il sera impossible d’augmenter au maximum les cinq branches et il vous faudra choisir en fonction de la manière dont vous jouez. Ce système, bien plus simple qu’Unepic, rend le jeu beaucoup plus accessible et bien plus fluide. Cette fluidité vient aussi de la taille du jeu, plus court qu’Unepic (comptez une dizaine d’heure pour en voir le bout) mais avec un rythme bien plus maîtrisé : au programme, une centaine de salles, dont certaines avec un défi et 5 boss, en plus des deux petites phases surprises expliquées ci-dessus.
Ghost 1.0 est une vraie réussite. En supprimant tout le surplus qui chargeait le très bon Unepic, Francisco Tellez nous livre un jeu qui fonctionne parfaitement de bout en bout, que ce soit dans ses mécaniques de jeu que dans son rythme. Plutôt joli et correctement animé, c’est la narration qui impactera le joueur, aussi bien pour les propos sérieux que pour l’humour avec laquelle l’histoire est livrée.
Et hop, un jeu de plus à faire !