Blackwood Crossing fait partie de ces rencontres à la Gamescom qui font vraiment plaisir. La présentation assurée par une des développeurs du studio Paper Seven avait ce quelque chose d’enthousiasmant de par l’énergie et l’amour de son travail qu’elle véhicula. Quelque chose que les minutes passées en compagnie de Finn et Scarlett, les deux principaux protagonistes de cette aventure à fort potentiel narratif, ont su me retranscrire à la perfection.
Aventure à la première personne
Dans une forme moins traditionnelle que l’habituel point and click, Blackwood Crossing se joue sur un registre à la première personne à la manière d’un Vanishing of Ethan Carter ou d’un Gone Home. Avec cependant une mise en scène plus présente et cinématographique que ces derniers. L’histoire de Finn et Scarlett est en effet moins en attente que le joueur réagisse à son environnement ou que sa curiosité l’emporte.
Cette première prise en main m’a dévoilé un titre mettant beaucoup plus en avant une narration à la fois basée sur l’interactivité du joueur et un long fil d’ariane bien caché derrière un récit rondement mené au travers d’un environnement vivant et évoluant en permanence. Pour bien remettre les choses dans le contexte, et vous pardonnerez mon interprétation personnelle, cette intrigue tourne donc autour de Finn, un jeune garçon d’une dizaine d’année, et de Scarlett, sa sœur aînée qui s’est vraisemblablement éloignée de lui pour des raisons d’adolescence naissante.
Les garçons, la musique et plein de choses encore ont fait que Scarlett s’est déconnectée de son frère encore petit garçon évoluant dans un monde d’imaginaire et de fantastique. Ce que je ne vous ai pas dit, c’est que la magie fait désormais partie du quotidien d’un Finn doté de pouvoirs étranges que sa sœur ne comprend pas encore très bien. Ce qu’elle ne sait pas non plus, c’est qu’elle aussi aurait quelques talents cachés.
La magie opère ?
Je dirige alors mes premiers pas dans les chaussures de Scarlett. C’est de son point de vue que l’histoire s’écrit en tournant pourtant autour de sa relation très particulière d’avec son frère. J’avance ainsi avec elle au travers des wagons d’un train en mouvement tandis que des figures de grand-parents portant des masques se dessinent sous mes yeux. Puis celle des parents disparus de nos deux héros. Ce petit musée des mémoires passées est très personnel et nous en raconte un peu plus sur la vie de nos deux orphelins.
C’est alors que passé un certain point, le wagon se voit transformé pour accueillir une verdure dense. Et à sa fin, la cabine du conducteur du train est devenue la verrière aux plantes du grand-père. De cette façon et tout le long de cette courte session manette en main, entre interactivité limitée et contextuelle, le décor se transforme et vit pour nous raconter ce morceau d’aventure et surtout une histoire très personnelle.
Hormis quelques ralentissements qui pourront disparaître d’ici sa sortie, Blackwood Crossing affichait de jolis graphismes. Mais là où il se signifie le plus par rapport à d’autres, c’est le soin apporté aux animations, et plus spécialement celles de Finn qui est véritablement le catalyseur de toute l’intrigue. Il est apparu très vivant et au final attachant à mes yeux. Les amateurs d’expérience narrative soignée devraient donc garder un œil ouvert sur ce titre qui devrait leur rappeler les heures passées à regarder ces films d’aventures de leur enfance, car Blackwood Crossing semble en avoir le même goût.