Dead Rising Triple Pack

Dead Rising est sorti le 8 aout 2006 et au-delà d’être un jeu phare de la Xbox 360, c’est surtout un jeu très original pour son époque. Depuis, il y a eu deux suites, plusieurs DLC et un quatrième épisode est en préparation pour le mois de décembre prochain. La ressortie des deux premiers jeux, en plus d’une extension sur laquelle nous reviendrons plus tard, est donc tout à fait logique d’un point de vue marketing…



Frank West ne perd pas le nord

Dead Rising c’est un concept très inspiré des films de zombie, de Romero à Fulci, en passant par tout un tas de références bien senties. On commence en hélicoptère, on prend quelques photos en tant que reporter et on se retrouve rapidement dans le centre commercial de Willamette, aux Etats-Unis. Il est difficile d’expliquer le gameplay de Dead Rising mais pour commencer, il s’agit surtout de trimballer Frank West, un lourdeau photographe journaliste, à travers un centre commercial géant dans le but de mener à bien un scénario linéaire et de sauver des gens en temps et en heure. Le jeu est totalement régulé, temporellement parlant, et vous demandera à longueur de temps (c’est le cas de le dire) de vous rendre à un endroit pour effectuer une certaine action sous peine de voir le Game Over apparaître à l’écran.

C’est le plus gros défaut mais aussi la meilleure idée du jeu : le temps. Malheureusement, Dead Rising c’est aussi plusieurs centaines de magasins contenant des fringues de toutes sortes, des objets/armes très diversifiés, des véhicules allant du plus cool (une moto) à du grand n’importe quoi (une chaise roulante). Par conséquent on nous demande de jouer le jeu d’un scénario assez sérieux (malgré quelques folies), tout en pouvant faire n’importe quoi, n’importe comment. On shoot du zombie avec des billes, on leur met des cônes sur la tête, mais à côté de cela… Soyons sérieux, les gens ont besoin de votre aide ! C’est très déroutant et difficile à supporter dans les premières heures.

Heureusement, Dead Rising c’est aussi un système de progression du personnage qui fonctionne. En fonction de vos actions vous gagnez de l’expérience, qui fera grimper Frank West de niveau. Chacun de ces niveaux vous apportera un bonus dans une caractéristiques définie (force, vitesse, vie…) et fera de vous un meilleur combattant. Si vous sauvegardez, vous gardez ce niveau. Quant à ce qui aurait pu être l’idée de génie de ce jeu, sachez qu’en cas de Game Over vous pouvez recommencer la partie depuis le début tout en gardant vos statistiques. C’est amusant… mais aussi extrêmement frustrant pour certaines étapes du scénario. Principalement pour les psychopathes, ces boss « humains » qui ont complètement cramé leur disque dur interne et dont la folie s’est emparé. On se retrouve donc devant un jeu qui demande beaucoup d’investissement, qui ne permet jamais au joueur de s’amuser pleinement avant bien des heures de scénario. Difficile pour lui de convaincre en masse.



Chuck Greene, Peace & Love

Dead Rising 2 se fait plus à l’écoute des joueurs. On retrouve un timing limité pour les actions mais ils est légèrement plus souple, même si vous ne pouvez toujours pas vaquer une dizaine d’heures à vos occupations sans faire avancer le scénario de façon obligatoire. Vous y jouez Chuck Greene, dont la femme est morte d’une attaque de zombie et qui doit désormais protéger sa fille. Celle-ci a été mordue par un mort-vivant mais heureusement, une société pharmaceutique a réalisé le Zombrex, une solution permettant de prolonger de 24 heures la non-infection.

Vous allez vite découvrir une frustration plus grande que le temps du premier jeu : toutes les 24 heures, il va vous falloir amener du Zombrex à votre enfant. C’est on ne peut plus frustrant, puisque ce Zombrex est une denrée rare que seuls certains objectifs précis à ne pas rater ou vendeurs hors de prix vous permettront d’obtenir. Il faut dire en même temps que vous vous trouvez à Vegas, au milieu de plusieurs casinos. Pour l’argent, c’est plutôt pratique comme endroit.

Chuck Greene est moins charismatique que ce fou de Frank West et on oublie aussi le principe de photos à prendre pour obtenir des points bonus. Néanmoins, Chuck Greene peut créer des armes combo. Combinez une batte et des clous, un seau et des perceuses, un fauteuil roulant (encore lui !) et une batterie électrique, et vous aurez le droit à des armes originales, souvent loufoques et rapportant un maximum de points d’expérience. On se met à courir dans tous les sens, à amener dans les ateliers toutes les armes estampillées d’un petit logo « tu peux le modifier », dans le seul but de débloquer toutes ces perles de fun.

Dead Rising 2 prolonge un scénario qui s’étend comme celui d’un Resident Evil, la folie en bonus. Qui gère Zombrex ? Qui est responsables de cette nouvelle épidémie zombie à Las Vegas ? Et Frank West, qu’est-il devenu ? L’histoire s’étoffe et le jeu est amusant malgré toutes les contraintes. Celles-ci ne sont néanmoins pas à prendre à la légère, tant le principe du temps qui défile, le gameplay rigide et les premières heures très difficiles empêchent le joueur de se plonger rapidement dans l’aventure.



Réedition facile

Nous reparlerons de l’extension Dead Rising 2 : Off the Record, proposée aussi dans ce Triple Pack, dans un prochain article dédié. Néanmoins, il me faut vous parler de la technique. Les jeux sont en « HD », il y a moins d’aliasing, moins de soucis visuels… Mais cela reste des jeux qui ont environ dix ans et cela n’est absolument pas camouflé. Seul le 60 FPS se montre très correct et fait plaisir à certains moments de la partie.

Tout est super rigide à la manette, ce qui choque encore plus qu’à l’époque pour ceux qui ont joué au déjà plus souple (mais loin d’être parfait) Dead Rising 3. Visuellement dépassés, les jeux Dead Rising de ce pack de trois n’intéresseront que ceux qui auraient raté le coche à l’époque et voudraient corriger le tir. C’est de la réédition simple qui n’est pas conseillée à ceux qui auraient encore une Xbox 360 et leurs jeux originaux dans leur bibliothèque.


Ce triple pack propose les jeux originaux en 60 FPS, upscalés pour nos écrans HD. Au-delà de ça, si vous avez déjà joué aux jeux à leur sortie, cela ne sert à rien de passer à la caisse. Pour les autres, Dead Rising est une série pleine de défauts évidents, mais qui a le mérite d’être originale dans sa construction et qui permet de grands moments de délires au milieu de zones de jeu pleines d’objets plus loufoques les uns que les autres. Si vous aimez tuer du zombie à la chaîne et que vous n’avez pas peur de vous lancer dans un scénario de série Z (pour autant assez amusant), c’est pour vous.


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