En 2016, que faire des loups garou, vampires, zombies and co ? Entre le sérieux d’innombrables séries/films ou BD et le comique mortifère des films labélisés Tim Burton, tout semble avoir été exploré. Les britanniques d’Outsider Games tentent malgré tout le coup avec Wailing Heights, point and click vaguement musical, situé dans une simili Nouvelle Orléans peuplée de créatures extraordinaires.
Les couleurs chatoyantes, l’ambiance envoutante feutrée par des ombrages savants peinent à masquer les dialogues maladroits et la pauvreté des gags. Où est Tim Schaffer ? Pas avec Outsider Games, certainement pas… Si nous sommes capable d’apprécier les punch lines d’un Grim Fandango, voir d’un Brutal Legend, difficile de ne pas bailler d’ennui face aux boutades de Wailing Heights ! Nous aimerions apprécier la parodie qu’affiche le jeu, mixant monstres surnaturels et catégories socio musicales. Hipsters vampires, loup garous rockeurs, zombies souls… Les intentions sont bonnes mais le résultat fait patiner l’univers dans la semoule…
Ces communautés forment un amas fade. Sans fondations solides, ce semblant de structure sociétal ne forme pas l’ensemble cohérent que nous pourrions attendre. Le joueur se balade au sein d’une ville artificielle et morte (avec tous ces semi morts, normal me direz vous), que seul le graphisme sauve. L’objectif Ugly Americans n’est jamais très loin sans que Wailing Heights n’atteigne jamais le degré de subtilité que pouvait approcher les meilleurs épisodes de la série de Comedy Central. Outsider Games assemble tous ces personnages sans liants, comme s’il suffisait d’empiler des histoires pour donner vie à un univers.
Malgré ça, les mécaniques s’en sortent avec les honneurs. Voisines d’un Oquonie, elles vous poussent à passer de corps en corps pour débloquer des zones et acquérir momentanément des capacités propres à chaque race. Largement surmontables, ces puzzles ne donnent pas moins une fluidité et un rythme qui raccroche in extremis Wailing Heights à ses thématiques musicales. Seule portion digne d’intérêt du jeu, ces gentils casse têtes rappellent qu’il est possible de jeter aux orties la sacro sainte haute difficulté sans se laisser aller aux sirènes du mercantilisme sauvage.
Unique signe d’une équipe pas dépourvue de talents, ce point sert avant tout de marqueur soulignant l’espoir de voir Outsider Games changer leur fusil d’épaule en évitant/travaillant des bavardages qu’ils maitrisent peu. Il est toujours pénible de pilonner les flancs d’un petit jeu, souhaitons donc à l’équipe un bon rétablissement.