Et de six ! Les figurines d’Activision reviennent ruiner nos portefeuilles et envahir nos étagères pour le plus grand plaisir des enfants… mais aussi des plus grands. Après deux premiers épisodes simplistes, la formule a changé et s’est transformée en pur jeu de plateformes/action façon Ratchet & Clank depuis Skylanders : Swap Force. Il y a eu Trap Team, une petite merveille, puis Superchargers au scénario génial mais aux courses ennuyantes. Imaginators ne change rien de son moteur, mais désormais… Il est possible de créer ses propres Skylanders.
Spyro de retour au centre du scénario
Dans ce sixième épisode, Kaos est encore plus bête et méchant qu’auparavant. Malgré son alliance succincte avec les Skylanders dans le dernier épisode (c’est qu’il a failli détruire l’univers, mine de rien), le revoilà décidé à semer la pagaille. Désormais, il possède un livre lui permettant de créer des Skylanders méchants : les Doomlanders. Il va donc en envoyer une dizaine contre le joueur dans le seul but de régner sur les Skylands… Et si encore une fois, il allait invoquer une force qui le surpasse ?
Le scénario de Skylanders Imaginators est clairement l’un des moins passionnant de la franchise. Loin de la véritable épopée de Superchargers et du long et très amusant Trap Team, ce nouveau jeu met au centre de l’histoire un petit personnage que les développeurs avaient tendance à mettre de côté : Spyro, le dragon. N’oublions pas qu’à la base, Skylanders se nomme « Spyro’s Adventure » avant de complètement se transformer en Skylanders tout court. Sans doute que le dessin-animé Skylanders Academy qui pointe le bout de sa 3D sur Netflix y est pour quelque chose… Reste que les amoureux de Spyro sur PsOne retrouveront quelques blagues, des dragons et évidemment plein de moutons.
Pourquoi le scénario est-il décevant ? Tout au long des niveaux proposés, les personnages n’évoluent pas beaucoup. Aussi, certains héros (Finn le prétentieux par exemple) sont totalement mis de côté. Ici, les stars sont surtout quatre Skylanders de la première ou seconde année : Stealth Elf, Spyro, Pop Fizz et Eruptor. D’autres viendront vous guider dans les niveaux, mais ils ne resteront jamais longtemps. Il n’y a qu’à partir du sixième niveau (sur dix) que le scénario se permet de bouger un peu, sans pour autant être passionnant.
Reste que les niveaux sont intéressants à parcourir. Comme d’habitude, c’est la force de Skylanders : les idées de level design sauvent le joueur de l’action répétitive et de l’ennui. Malgré un moteur de jeu qui commence sérieusement à rouiller, certains environnements restent magnifiques à découvrir. Plusieurs petites idées de gameplay viennent chambouler le rythme des niveaux et dans la plus pure tradition de la série, cela permet à un ou deux joueurs de s’amuser facilement. Surtout qu’à deux, la caméra ne pose pas beaucoup de soucis et l’aventure est très agréable à parcourir ainsi.
Mon Skylanders se nomme Marcel
La raison pour laquelle le scénario est en deçà de nos espérances, c’est sans aucun doute ce principe de création de Skylanders. A l’aide d’un cristal (lié à un élément) que vous poserez sur le portail, le jeu vous permettra de créer votre propre skylanders des pieds à la tête. Plusieurs petits modules sont à choisir dans chaque catégorie : tête, yeux, corps, jambes, sac à dos et avec cela, de l’équipement : armes, jambières, brassières, épaulières, casque.
Tous ces modules sont à débloquer dans le jeu, tout au long de l’aventure qui n’est pas du tout avare en coffres « d’imaginite ». A chaque fois que vous terminez un objectif, que vous finissez un mini-jeu, voir même lors de votre fouille de l’aventure, vous trouverez plusieurs de ces coffres contenant des morceaux de Skylanders. Rien à dire, du coup, sur la création : en plus d’être très simple d’accès, facilement compréhensible, elle est aussi très amusante et débloquer des objets tout au long de l’aventure permet de revenir à la création plus souvent et de créer un Skylanders toujours plus original et complexe. On peut aussi y modifier la voix avec des effets et lui créer une phrase d’entrée en scène à partir de deux morceaux globalement très bien doublés (même s’il y a quelques ratés). Comme d’habitude, le travail de doublage est colossal et que la version française s’en sort avec les honneurs.
Impossible de dire du mal de ce principe de création, tant il fonctionne parfaitement. Passionnants à créer, les Imaginators sont aussi bien plus forts que toutes les figurines sorties jusqu’ici et même plus que les Senseis, ces nouveaux personnages exclusifs à ce Skylanders Imaginators. Les Senseis (dont un est doublé par Maître Gims, ça c’est pour la Fun Fact) sont des Skylanders possédant un pouvoir spécial à débloquer en fouillant les niveaux. Comme les Imaginators que vous créez, ils sont liés à un pouvoir élémentaire, mais aussi à une classe de personnage spécifique. Senseis et Imaginators peuvent être Bazookeurs, Chevaliers, Epéistes, Cogneurs, Magiciens, etc… Cela change radicalement la façon de jouer et les pouvoirs liés.
Mais alors, pas de zone de classe ? On ne sera pas obligé d’acheter toute la collection ? Pas si vite ! Reprenant surement l’idée de LEGO Dimensions, le marketing d’Activision a repris l’idée des mondes dédiés à un type de personnages spécifique. Ainsi, en plus des dix (longs) niveaux du scénario se greffent une dizaine de (courts) niveaux élémentaires liés aux Sensei. Il vous faudra donc un Sensei de chaque élément pour pouvoir débloquer tous les niveaux. A noter que ces niveaux Sensei sont tous très inégaux en termes de fun. Nous y reviendrons dans un guide complet dans les semaines à venir…
Les figurines ont changé !
En plus de ramener les Skystones, ce jeu de cartes très simple du tout premier jeu, Skylanders : Imaginators reprend plusieurs recettes des jeux passés sans trop se soucier de savoir si les fans de la première heure vont s’en rendre compte. Néanmoins, cela fonctionne plutôt bien et certaines fois, les personnages feront même références aux actions passées tout en se moquant du marketing.
Une zone « libre » appelée la C.A.R.T.E vous permettra de passer d’un niveau à l’autre librement, mais aussi de fouiller la zone, trouver des coffres Imaginators bonus, des zones cachées et quelques surprises. C’est sympathique et très agréable à parcourir, même si on s’y perd très facilement (heureusement, une aide visuelle est disponible pour retrouver son chemin). Dans cette zone libre, en plus de nombreux mini-jeux disponibles, on retrouve une arène de combat mais surtout une zone de course reprenant l’intégralité des circuits de Skylanders : Superchargers. Les figurines véhicules sont bien entendu prises en compte. Pour ceux n’ayant pas fait Superchargers, c’est un vrai bonus. Pour les autres… Disons qu’on se voit mal recommencer toutes les courses déjà difficilement terminées dans le jeu original. Mais c’est une extension de durée de vie plutôt sympathique, surtout qu’elle n’oblige en rien à acheter des véhicules (plusieurs sont « offerts » lors de la sélection de la course).
On notera que les figurines sont passées de jouets (solides et plutôt lourds) à de vrais socles et des personnages plus poseurs et détaillés. Néanmoins les nouvelles figurines sont aussi plus légères, semblent plus fragiles et prennent plus de place. Ce changement n’est donc ni bon, ni mauvais, juste très différent.
Contrairement à LEGO Dimensions par exemple, Skylanders ne force jamais vraiment à l’achat obligatoire si ce n’est pour ses deux niveaux en DLC. Dans Imaginators, ce qui coutera le plus cher finalement, ce sont les cristaux de création : un seul personnage créé peut entrer dans un cristal que vous poserez sur le portail. Chaque cristal se verrouillera sur la classe de personnage, ce qui vous oblige à garder cette classe coûte que coûte même si vous décidez de changer entièrement votre personnage. Et comme il y a huit classes différentes…
Ajoutez à cela la présence nouvelle et pas forcément bonne de micro transactions : en effet, il est possible d’acheter des coffres Imaginators, contenant des modules de création au hasard, avec de l’argent réel via le magasin en ligne de votre console. Il existe aussi des sachets vendus en magasin, contenant un jouet « coffre » d’une couleur différente. Or, Argent et Bronze vous débloqueront plus ou moins du loot de qualité. Evidemment, votre jouet « coffre » ne sert plus à rien une fois placé sur le portail.
Le problème de ces micro-transactions malgré un jeu qui ne force pas vraiment à l’achat ? Il est simple : les enfants vont se retrouvez devant un écran de chargement leur vantant les mérites de ces petits achats pas chers et forcément, ils vont vouloir craquer, espérant avoir la tête de banane ou les oreilles de ventouse qu’ils veulent tant pour terminer leur personnage. Alors que finalement, le jeu nous laisse obtenir ces coffres gratuitement et très souvent ! On passe le plus clair de notre temps libre, entre deux niveaux de scénario, à ouvrir des coffres offerts tout au long de notre progression. Dans le genre « dépenses inutiles », c’est ce qu’a fait de mieux la franchise jusqu’alors. Contentez vous de suivre l’aventure et vous aurez toutes les pièces dont vous avez besoin ! Pas besoin de repasser à la caisse.
Les Imaginators volent totalement la vedette au reste du jeu, tant la création de Skylanders est amusante ! Le scénario, lui, est clairement en deçà et ne décolle jamais vraiment. On est bien loin des aventures passionnantes du dernier volet, mais Imaginators trouve son intérêt autre part : dans la création, le partage de Skylanders Imaginators et ce, malgré des micro-paiements mis en avant (qui ne servent à rien) et l’oubli total des anciennes figurines qui sont ici bien compatibles mais qui ne débloquent absolument rien en terme de bonus. Reste que la franchise s’en sort toujours bien, avec un plateformer/action très fun, surtout à deux. Skylanders : Imaginators est amusant, varié, drôle, plutôt beau, mais commence tout simplement à souffrir d’un moteur lassant et dont c’est la quatrième utilisation sur six jeux. Une petite révolution pour le prochain serait plus que souhaitable.