Il faut bien vous avouer que lorsque nous nous sommes préparés pour l’IndieCade Europe, nous ne savions absolument pas à quoi nous attendre. Grand salon américain qui met en avant la scène indépendante du jeu vidéo, il arrive pour la première fois en Europe, en choisissant Paris et le CNAM comme lieu de résidence. Lieux complètement atypique donnant un certain charme à l’événement, c’est dans un salon au level design complètement raté (bien que patché lors de la seconde journée) que nous avons pu assister à des conférences, des workshops et bien évidemment, jouer à une multitude de jeux, dont la plupart arriveront lors du premier semestre 2017.
Riot : Civil Unrest – Léonardo Menchiari
Annoncé quelque part en 2013, le simulateur de manifestation, bien qu’étant discret, a toujours réussi à frapper fort à chacune de ses annonces. Avec de grandes attentes, le jeu n’a pas fait que nous rassurer, il nous a aussi étonné. Riot est jouable du côté des manifestants, où le but sera principalement de maintenir un lieu en faisant face aux forces de l’ordre, mais il sera tout autant possible d’incarner la Police et évidemment, le but sera de déloger les manifestants.
Parmi les niveaux qu’il nous a été possible de voir (mais hélas de ne pas jouer), tous sont basés sur des événements réels, allant du mouvement des indignados espagnols au printemps arabe Égyptiens, en passant par la crise financière grecque ou les manifestions de l’asie du sud-est de ces dernières années. Le jeu est d’une complexité rare, offrant un large panel d’actions, pacifiques ou violentes, provoquant d’une part où l’autre l’avis de l’opinion publique qui influencera largement sur le statut de victoire ou défaite en mode solo (un mode multijoueur en 1v1 ou 2v2 étant prévu). Première réponse sur la solidité du concept dès le mois de janvier, avec l’early access du titre.
Black the Fall – Sand Sailor Studio
Venu de Roumanie, Sand Sailor Studio présente le début de sa première production Black the Fall. Direction artistique et gameplay oblige, le jeu vient jouer dans la cour de Limbo, bien que ce dernier penche plus du côté (du très mauvais) Monochroma. On dirige un travailleur lambda dans un monde où l’on a l’impression qu’un big brother est le maître du monde. Vous allez devoir vous échapper dans un premier temps de l’usine dans laquelle vous travaillez, en évitant gardes et caméras, mais aussi en donnant des ordres, via une lampe-torche, aux autres ouvrier.
Si ce premier niveau laisse une très belle impression, notamment sur la diversité des puzzles, allant jusqu’à vous plonger dans le noir et vous orienter uniquement grâce au son, on se pose des questions quant au maintien de ce niveau de variété sur le long terme. Avec encore un énorme besoin de polish, le jeu devrait arriver pendant le second quart de l’année.
Winter – Happy Volcano
Si nous devions décrire Winter, l’expression « le chocolat chaud des puzzles / point and click » lui collerait parfaitement à la peau. Le jeu, avec une direction artistique très chaude et bonne enfant, met le joueur directement en confiance pour arpenter la maisonnette présente dans la démo. Le but dans cette dernière sera de trouver le code de la porte permettant de sortir.
Le jeu démarre dans la chambre, ou tout du moins, dans une partie de celle-ci, puisque l’écran d’interaction n’en montrera qu’un quart. Avec la possibilité de regarder la pièce sous les quatre point de vues possible, vous devrez utiliser cette mécanique pour trouver tous les éléments avec lesquels le joueur peut interagir, le tout bercé par une histoire, plutôt triste, qui accompagnera le joueur tout au long de la découverte.
Line Wobbler
Parmi les jeux présents à l’Indiecade Europe, un se démarquait vraiment, et pour cause, il ne se joue ni sur PC, ni sur console, ni sur smartphone / tablette. Line Wobbler sur joue sur des LED, placé les unes au-dessus des autres pour ainsi former une ligne de 3 mètres (à vue d’œil), avec un joystick au bout faisant office de contrôleur.
Jeu en une seule dimension, votre but sera d’atteindre le haut de la ligne de diode, et évitant les zones de lave (diode en orange) et en tuant les ennemis (diode rouge). Pour cela, trois actions sont possibles : avancer, reculer et faire un « toubilol » (en faisant vibrer le joystick). C’est tout simple à prendre en main, la petite dizaine de niveau offre un challenge intéressant avec un vrai level design (alors que le jeu n’a qu’une seule dimension). Tout cela est possible grâce à un sound design incroyable qui plongera le joueur directement dans le jeu !
Sumocrats – The Architects Republic
Les versaillais d’Architects Republic aiment la violence sportive, qui en jeu vidéo se traduit non pas par un jeu de catch, mais plutôt par Speedball, le jeu d’handball où l’on doit fracasser la tête (et d’autre partie du corps) de ses adversaires. Afin de l’adapter à 2016, ils s’inspirent grandement de Rocket League, jeu d’e-sport ultime qui propose une autre vision du sport. Enfin, pour de se démarquer, plutôt que de jouer dans une cage au sol, ils ont décidé de mettre une gravité égale à 0. Ainsi on contrôle bien un humain, dans une cage où l’on peut se déplacer à 360° du fait de la gravité et où l’on frappe de ses mains aussi bien le ballon (pour marquer des buts) que ses adversaires, parce qu’il faut l’avouer, c’est plus rigolo comme ça.
Si la session de jeu n’était que en 1 vs 1, parfait mode de jeu pour prendre les contrôles en main, on se doute rapidement que le 2v2 ou 3v3 sera d’emblée bien plus intéressant à jouer. Loin d’être terminé, le jeu manque encore pas mal de polish (caméra à la ramasse lorsque l’on est contre les murs, mapping des touches sur pad pas très optimales, etc…) mais la base du jeu est là et la prise en main est plutôt rapide. Un jeu à suivre de près.
* Previews rédigées par Crim. Vidéo de Skywilly et Leenuyth.