Gears of War 4

C’est la guerre, la vraie, celle ou tu dois survivre avec ta bite et ton couteau*. Mais dans Gears of War ton couteau est directement ficelé à ton penis, et chaque coup de chibre va permettre de découper du monstre sous une pluie de sang et de boyaux. Bref monter une tronçonneuse sur un gros flingue c’est une idée géniale, c’est bourrin, c’est crade et ça gueule ! Mais après une trilogie se bouclant sur un scénario pas très ouvert, et une préquelle pas du goût de tous les fans, la saga a-t-elle encore quelque chose à offrir pour raviver la flamme du guerrier en chacun de nous ?


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L’intro super longue pour ceux qui ne connaissent pas encore Gears of War.

Si vous n’avez pas encore fait les jeux précédents, sachez que la version boite de Gears of War 4 vous offrira généreusement un code de téléchargement pour chacun des opus disponibles sur Xbox 360 (compatibles Xbox One). Et pour ceux qui ont la flemme je vous propose un résumé accéléré. Gears of War (premier du nom) sort en 2006 et balance un claque graphique hallucinante pour l’époque. Vous pouvez rallumer votre xbox360 et relancer le jeu, vous verrez que celui-ci à très bien vieilli pour un titre qui a déjà 10 ans. Côté Gameplay c’est un poil rigide mais on était moins regardant il y a 10 ans. Le scénario pourrait se résumer à : « toi gentil militaire, devoir tuer méchants monstres ». Une histoire à l’air simple qui va surtout servir de prétexte à exploser des tronches, mais aussi mettre en place les éléments scénaristiques qui serviront aux suites.

Gears of War 2 arrive deux ans plus tard. La formule s’est affinée et le level design incite clairement à jouer en coopération avec un ami (de préférence un métalleux bien bourrin si vous voulez rester dans le thème). Le ton devient plus cru, on augmente la violence, on rajoute des mots dégueulasses et on travaille le scénario. L’histoire se met en place et arrivera même à vous proposer une des scènes les plus poignantes de cette génération de console. Au milieu de cette violence verbale et physique, les scénaristes ont réussit à vous coller une violence sentimentale qui vous prendra au bide et vous filera des frissons.

Gears of War 3 débarque en 2011, selon toute logique il est plus crade, plus vulgaire et plus violent que ses prédécesseurs. La taille et la robustesse des monstres augmentent et l’histoire révèle enfin ses secrets pour se terminer sur un boss digne de ce nom afin de conclure cette trilogie de boucherie vidéoludique. Le scénario aboutira à une situation donnant peu de possibilités à une suite.

Gears of war Judgement apparaîtra 2 ans plus tard, pour proposer une préquelle à la trilogie. Une façon facile de faire un nouvel opus sans s’embêter à reprendre après la fin compliquée du numéro 3. Côté gameplay, Judgement tente des modifications qui prendront plus ou moins bien selon les joueurs, ainsi qu’un nouveau mode horde, lui aussi sujet à discussions. Avouons-le, cet épisode est clairement celui qui sent le réchauffé et dont la saga aurait pu amplement se passer.

Gears of War 4 se déroule plusieurs dizaines d’années après la fin de l’épisode 3, vous y incarnez par conséquent un nouveau personnage dans un monde pas si futuriste que ça. La CGU (l’armée des épisodes précédents) construit à présent des villes forteresses afin d’y protéger la population. Le climat semble en effet déréglé et de gigantesques tempêtes viennent régulièrement tout détruire, ou presque puisque les camps de la CGU disposent de murs surélevés protecteurs. Votre héros est un déserteur du gouvernement ayant rejoint une sorte de village rebelle perdu dans la montagne. Comme tout bon anarchiste qui se respecte c’est en volant les ressources des autres que vous subsistez à vos besoins, du moins jusqu’à ce que votre village soit attaqué par la CGU elle-même, puis par un autre ennemi…


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L’intro pour les bourrins qui ont déjà découpé 10 000 corps avec des tronçonneuses.

Gears of War 4 se déroule de nombreuses années après l’extermination de la race locuste. Vous y incarner le fils de Marcus dans un univers toujours aussi dévasté. La CGU existe toujours mais construit à présent des forteresses géantes pour protéger la population de gigantesque tempêtes qui détruisent tout (du moins c’est la version officielle). Votre héros a déserté la CGU il y a 6 mois pour rejoindre un village de rebelles planqués dans les montagnes. Afin de subvenir à vos besoins la chef du village vous envoie piller l’une de ces villes en construction pour y récupérer un fabricator. Le premier chapitre consistera donc à flinguer non pas du locuste mais des robots dans un univers post apocalyptique légèrement teinté de science fiction au vue de ce qu’est devenu la CGU. Bien entendu les robots seront vite remplacés par un nouvel ennemi, une race de locustes survivants (oh mais quelle surprise!).


Je vais péter des dents.

Le jeu démarre sur un rythme assez mou et il faudra compter un certain temps avant que le tout ne se lance véritablement. Le premier chapitre permet surtout de découvrir de nouvelles armes, de nouveaux ennemis mais aussi de nouvelles mécaniques. Les contrôles reviennent aux origines des épisodes 1, 2 et 3 (et c’est tant mieux) tout en proposant des nouveautés. Il est par exemple possible une fois à couvert de se jeter par dessus l’obstacle pour attraper un ennemi lui aussi à couvert derrière ce même objet, le ramener de notre côté, et le poignarder généreusement. La fin du premier chapitre est aussi l’occasion de découvrir le fabricator, une grosse boite servant à fabriquer des trucs (sacrément original comme nom hein ?) qui serviront à défendre votre base. Vous disposez de crédits à dépenser dans l’achat de tourelles, d’armes et de munitions pour résister à plusieurs vagues d’ennemis (oui, comme un tower défense). Une façon d’intégrer un peu du mode horde dans la campagne, et un bon prétexte pour donner l’occasion au joueur d’aligner des tourelles de tirs pour se cacher derrière et flinguer tout ce qui bouge.

Ces mécaniques fonctionnent assez bien et donne une alternative encore plus bourrine aux combats. Au lieu de rester planqué derrière son petit muret à tirer de loin, on peut courir comme un dératé juste devant la protection de l’ennemi puis l’attraper sauvagement pour le larder de coups de couteau. Il est cependant conseillé d’avoir un copain froussard en train de tirer de loin pour vous couvrir dans cette action suicidaire mais tellement badass.

Dès le second chapitre les choses vont se gâter (à titre perso j’ai du redescendre la difficulté de dément à vétéran à ce moment là). L’histoire s’installe, le rythme s’accélère et la sensation de puissance commence à vous envahir. La transition d’un type d’ennemis à l’autre se fait assez naturellement, tout en faisant intervenir tout au long de l’histoire des personnages déjà connu de la saga. Les scènes de boucheries sont parsemés de séquences un peu différentes qui viennent rythmer le tout et rendre l’aventure encore plus épique. Imaginez vous en train de descendre un avion avec votre petit flingue tout en chevauchant une moto aussi vieille que vous par exemple.


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Des ennemis toujours plus gros et plus forts apparaîtront au fil du jeu qui, comme ses dignes prédécesseurs, n’hésitera pas à en faire toujours plus pour vous impressionner. De même les tempêtes seront au delà du simple élément scénaristique, des séquences à part entière pour donner une fois de plus un sentiment de toute puissance au joueur. Je ne vous révèle pas tout pour vous laisser encore un peu de surprise mais les choses s’amplifient encore dans les derniers niveaux.

La seule grosse déception concerne en fait la toute fin du jeu. Le boss est assez peu intéressant, et pas particulièrement coriace (remarquez c’est toujours mieux que dans GoW2). On reste clairement sur sa fin et si la sauce était bien monté tout au long du jeu le soufflet retombe à ce moment là. Du point de vue scénaristique, c’est malheureusement raté aussi. La fin pseudo sentimentale ne fonctionne pas et fait très « culcul gnan gnan ». Le comble pour une saga de gros bourrin qui avait pourtant réussit à nous prendre par les sentiments dans les opus 2 et 3 (surtout le second). La dernière image laisse quant à elle la porte grande, grande, grande ouverte à une suite, pour ne pas dire que c’était prévu dès le départ. Les fans de la saga y trouveront aussi un gros indice sur une théorie qu’on supposait depuis le début du jeu mai qui semble tellement facile.

Pour ce qui est du mode multi c’est bien sur le mode horde qui est mis en avant, et auquel on a ajouté le fabricator histoire d’ajouter un poil de nouveauté. Mais c’est surtout la richesse des nouveaux monstres et des nouvelles armes qui fait l’intérêt de ce mode. Si vous en aviez assez de tuer des Brumaks et des Berserker Lambden dans le mode horde de GoW3, celui de ce 4e opus devrait relancer votre intérêt au moins jusqu’à ce que vous ayez fait le tour de ce nouveau bestiaire.

De plus, des mises à jour d’équilibrage viennent corriger les armes qui pourraient être un peu trop puissantes lors du mode bataille (le Kaomax a été atténué par exemple). On peut donc espérer un suivi du mode multi par des développeurs qui semblent à l’écoute de leur communauté.


Gears of War 4 renoue avec ses origines en effaçant les erreurs qu’a commis GoW Judgement. Les fans de la saga verront avec plaisir le retour à un jeu bourrin et crade comme ils les aiment tout en corrigeant aussi des défauts des 3 premiers jeux. Les phases obligatoires (course à moto, traversé de tempête) sont bien moins punitives et moins longues que celles qu’on avait connu précédemment (l’interminable voyage à dos de Betty de l’épisode 2 par exemple). Les contrôles sont un peu plus souples et les nouvelles mécaniques redynamisent encore le jeu. Bref à part une fin bâclée qui nous laisse sur notre fin, et des persos qui manquent de charisme et de crédibilité, le jeu est bon. Alors vous me resserrez un peu la fixation de votre couteau là, vous finissez votre bière, et zou ! Foncez dans le tas me découper cette vermine !


*Si tu es une femme n’ai crainte, tu peux aussi vivre la guerre avec ta bite et ton couteau ! Découpe donc le membre du prochain mâle à vouloir abuser de ta gentillesse et tu sera toi aussi équipée pour la guerre.

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