Et voilà, encore un jeu dont on ne peut pas dire grand-chose sous peine de spoiler l’expérience. Comment faire alors pour s’en sortir et critiquer ce qui est sans doute l’une des dernières surprises de 2016 en termes de narration ? Soyons scolaires…
Thèse
Ce petit humain aux yeux de chats est votre héros. Vous le contrôlez dans une petite maison totalement plongée dans le noir. Vous trouvez alors une source de lumière, bien plus importante qu’il n’y parait : elle est le soleil et vous, vous êtes l’élu. Ce soleil que vous tenez entre les mains et la clé de la sauvegarde d’un monde en péril, mais aussi votre seul moyen de progresser dans les ténèbres. C’est alors parti pour un jeu d’aventure, mais surtout de réflexion, qui va vous faire vous creuser les méninges.
Tout au long de la vingtaine de tableaux différents, qui en ligne droite ne dépassent pas les deux heures si l’on ne compte pas sur les nombreux moments d’énigmes qui vous sécheront devant votre écran, votre héros va être questionné sur son existence, sur le sens de sa mission. Vous-même, en tant que joueur « réel », allez être impliqué dans ce scénario qui brise le quatrième mur et en fait même sa principale originalité.
Donnons un exemple : si je vous dis qu’il va falloir fouiller dans les dossiers de votre ordinateur pour trouver un mot de passe important à la suite de l’aventure ? Et cela n’est qu’une des nombreuses idées du jeu, tant le développeur de One Shot se montre malin. Quant au titre ? Un autre indice pour un Achievement rare à débloquer : finir le jeu d’une traite. Bon courage !
Perpétuellement et tout au long de la partie, le jeu fera appel à vous autant qu’au héros, pour donner de l’importance à un univers dans lequel on plonge très rapidement et dont on s’abreuve de chaque parcelle d’univers, de scénario, d’environnement. Les personnages sont amusants, intéressants, souvent des robots plus humains qu’il n’y parait. Difficile de ne pas craquer devant une telle expérience.
Antithèse
On pourrait déjà avoir une certaine pensée pour ceux qui n’aiment pas les logiciels qui s’immiscent dans votre vie privée : si vous êtes du genre parano, oubliez One Shot, car il va s’amuser à modifier/ajouter/supprimer beaucoup de choses dans votre ordinateur sans même vous prévenir. C’est tout l’intérêt du jeu et de son « éclatage » de quatrième mur en règle. Comme Undertale, il joue avec le joueur et propose des graphismes simples (bien que certains décors soient magnifiques).
Néanmoins, la ressemblance avec Undertale est assez impossible à juger comme étant du plagiat : One Shot est un jeu déjà sorti en 2014 et cette version plus popularisée sur Steam est surtout un remake du jeu original. Oubliez donc cet argument un peu naze du plagiat, qui n’a donc pas lieu d’être, pour vous concentrer sur les vrais défauts de One Shot.
Assez lent, mal rythmé, One Shot sert surtout une aventure « à la RPG Maker » qui se concentre uniquement sur les interactions entre le jeu, le joueur et le personnage principal. Sans ce principe d’implication du joueur lui-même dans le scénario, One Shot est tout à fait quelconque. Ces idées « en dehors du jeu » que je ne peux pas vous spoiler, sont souvent bluffantes, mais restent assez rares tout au long d’une progression ressemblant beaucoup à un point & click assez hardcore. Aussi, les musiques passent de l’excellent au très mauvais, rendant certaines phases insupportables si l’on ne coupe pas le son.
One Shot est une expérience unique, intéressante, intelligente, mais qui se révèle au final un peu trop courte et quelconque pour réellement marquer une grande partie des joueurs qui s’y essaieront. Il en surprendra beaucoup, en marquera certain, mais ses défauts sont assez gros pour ne pas en faire un titre exceptionnel. C’est dommage, car il possède de véritables fulgurances.