Disponible depuis mi-décembre en accès anticipé, Guardians of Ember est un MMO Hack’n slash, ou, pour faire simple, un croisement entre Wow et Diablo. Si l’idée est alléchante sur le papier, d’autres se sont cassés les dents sur cet exercice auparavant (oui, c’est toi que je regarde méchamment Devilian). Faisons donc un petit bilan après une quinzaine d’heures de jeu.
N’aurais-je pas déjà vu ce jeu ailleurs ?
Si Runewaker le studio derrière le jeu ne vous est pas inconnu (ils ont par exemple développé Runes of Magic et Dragon Prophet), les captures d’écran vous disent peut-être quelque chose également. Si c’est le cas, c’est que vous aviez entendu parler d’Embergate. Pour faire simple, ce dernier est une ébauche de Guardians of Ember, sorti en béta à Taïwan (en free to play) pour récupérer un maximum de retour (le serveur a depuis été fermé, il n’est plus possible d’y jouer).
Malgré cette expérience et quelques tests techniques, les débuts de l’accès anticipé de GoE ont été chaotiques. Suite à un problème de serveur, les développeurs ont du recourir à une solution de secours qui infligeait à tout le monde un ping catastrophique (200 à 300ms dans le meilleur des cas). Heureusement, tout a été résolu en quelques jours et j’ai enfin pu tester le jeu dans de bonnes conditions.
Nous jouons donc un gardien de l’ambre, un protecteur du monde d’Olyndale actuellement attaqué par des forces démoniaques (le scénario n’est pas fou mais bon, nous sommes là pour défourailler des monstres ce n’est pas très grave). Quatre races sont disponibles : les Humains, les Elfes, les Nains et les Neias. Pour la classe nous avons un choix de plus, nous pouvons nous diriger vers le Knight (la brute de corps-à-corps servant également de tank), le Priest (le soigneur), l’Arcanist (le mage), l’Engineer (le support avec des gadgets) et le Ranger (l’archer). Chose intéressante, une fois que nous atteindrons le niveau 15, nous pourrons nous bi-classer pour obtenir des possibilités supplémentaires.
Pour le moment seul l’anglais est disponible, mais une campagne Indiegogo (réussie) avait été lancée pour ajouter une traduction allemande, il y aura peut-être une chose similaire pour le français si le titre fonctionne.
Allons fracasser des monstres
La création de personnage terminée, il est maintenant temps de se lancer dans l’aventure. La première réflexion que je me suis faite est que le jeu est plutôt joli. Sans être incroyables, les environnements et les personnages sont assez détaillés et le rendu général est bon.
La deuxième chose qui m’a frappé par contre a été la lenteur du jeu. On a l’impression que le personnage court au ralenti, les attaques sont molles et les impacts sont très mal retranscrits. Que ce soit visuel ou sonore, on n’a pas du tout l’impression de porter des coups puissants, ce qui est vraiment un problème dans ce type de jeu. Autre choix étrange, les ennemis font assez mal et on est condamné à souvent les attaquer par un ou deux au maximum, accentuant encore l’impression de lenteur. Si l’intitulé de départ était le croisement entre Wow et Diablo, dans les faits c’est finalement un jeu à la Wow avec une vue à la Diablo, amoureux du hack’n slash vous pouvez passer votre chemin.
Chaque montée de niveau sera l’occasion de placer des points dans différentes caractéristiques. Mais les traditionnels Force, Dextérité, Intelligence et autres sont ici remplacés par d’obscurs Prestige (chance de coup critique et résistance), Bravery (dégâts énergie, feu, toxique…), Blood (dégâts physiques, froid, nature…) et enfin Focus (vitesse d’attaque et chance de bloquer un coup). Vous aurez également des points de compétence à placer dans diverses compétences qui se débloqueront au fil de votre avancée. Chaque capacité sera disponible dans différentes variations, un peu comme dans Diablo 3 et son principe de runes : nous aurons par exemple ici un tourbillon qui de base inflige uniquement des dégâts physiques, mais que nous pourrons modifier pour qu’il absorbe la vie des adversaires, qu’il ajoute des dégâts de saignement ou qu’il ait plus de chances d’infliger des coups critiques. Au total, six compétences peuvent être équipées simultanément. C’est peu, surtout pour un jeu mettant en avant la possibilité de se bi-classer.
Je vous le dis tout de suite, les missions ne sont pas palpitantes (tuer x ennemis de tel type, récolter 10 champignons…) et MMO oblige, s’il y a trop de monde dans les environs, vous devrez attendre que les monstres à chasser réapparaissent (heureusement ça va vite), ce qui casse une fois de plus la dynamique de progression. De temps à autres, vous devrez parcourir des donjons (seul ou en groupe). Ils sont générés aléatoirement, mais ne seront souvent qu’une simple succession de couloirs se terminant par des affrontements de boss. Ces derniers sont d’ailleurs réussis et offrent des combats intéressants avec des zones à éviter et des patterns d’attaque à retenir.
Pour le moment, seuls les deux premiers actes du jeu sont disponibles, ce qui vous occupera facilement une vingtaine d’heures si jamais vous accrochez au jeu. Les autres seront ajoutés au fur et à mesure du développement.
Payant avec une boutique
Trois éditions sont disponibles pour participer à l’accès anticipé. Si la première apporte le strict minimum, les autres donnent également des founder loot orbs pouvant contenir pas mal de choses utiles : pets, bonus temporaires d’xp, emplacements de coffres, objets pour revenir à la vie sur place plutôt que de devoir se refaire tout le donjon, monture, etc.
Ces orbes sont aussi achetables via la boutique soit contre une monnaie récupérée via les quêtes quotidiennes ou la réalisation de hauts-faits, soit contre de vrais euros. Les développeurs justifient ce choix par la nécessité de continuer à récupérer de l’argent pour faire tourner les serveurs et continuer à ajouter du contenu une fois le jeu en ligne (ce ne sont de toute façon pas les seuls, de nombreux MMO sans abonnement ont choisi ce modèle économique). Et puisque le PVP est prévu, ils ont bien tenu à rappeler que ce n’était pas du pay-to-win mais plutôt du pay-to-accelerate, faudra quand même surveiller ça car je sens qu’on pourrait avoir pas mal de (mauvaises) surprises à l’avenir.
Mais de toute façon ce qui me dérange beaucoup plus sont les limitations habituellement imposées aux jeux f2p qui sont tout de même présentes ici. Je vous avais parlé des donjons avec boss à tuer. Une fois fait vous aurez l’occasion d’ouvrir le coffre de récompense. Mais pour cela vous aurez besoin d’une clé… récupérable dans le bonus de connexion quotidienne. Si vous n’en avez plus, bravo, vous avez fait le donjon pour rien ! Jusqu’il y a peu, il fallait un objet assez rare pour réattribuer ses points de compétences ou d’attributs, mais suite à la grogne des joueurs ça a été modifié, il faudra donc voir si le reste est conservé en l’état ou non.
Pour le moment le niveau maximum est de 30, ce qui est un peu dommage car ça ne m’a pas permis de tester l’enchantement d’objets ni le système de craft. J’ai par contre pu essayer le housing, le jardinage et la pêche. Ca fonctionne assez bien, même s’il n’y a rien de fou ou d’addictif pour autant.
J’attendais avec impatience Guardians of Ember. Ses trailers m’avaient mis l’eau à la bouche et j’avais hâte de voir s’il allait enfin réussir à mixer habilement MMO et Hack’n slash. Finalement ça a vraiment été la douche froide. Le jeu est lent, très lent, il n’y a aucune impression de puissance sur les coups, on pourrait faire des mouvements dans le vide que ce serait la même chose. Les missions sont inintéressantes, les donjons aléatoires sont finalement des successions de couloirs et on retrouve les mêmes limitations par jour d’ouvertures de coffres que dans la plupart des f2p. L’idée de pouvoir se bi-classer est bonne, sauf qu’avec six compétences actives au maximum ça tombe à l’eau. Au final, si on lui enlève ses graphismes réussis et sa musique plutôt sympa, il ne reste pas grand chose à Guardians of Ember, surtout que le moteur physique est cassé de partout. Je me suis fait téléporter au travers d’un escalier, je me suis retrouvé bloqué dans un décor après un dash, des boutons d’interface ont disparu ou ne fonctionnaient plus, etc. La partie housing, pêche, jardinage n’est pas trop mal mais apporte vraiment peu de choses au reste. Le jeu deviendra peut-être bon d’ici quelques mois (même si j’en doute vu qu’ils avaient auparavant lancé Embergate pour tester) mais en l’état, c’est un gros non.