Gunnihilation n’a pas seulement un nom d’une sacré longueur et difficile à orthographier. Il est aussi un mélange de Contra et Metal Slug plongé dans les entrailles d’un Bullet Hell. Encore uniquement disponible en accès anticipé sur Steam, il arrive déjà à proposer de sérieuses intentions pour un jeu se débrouillant au final assez bien sur tous les tableaux.
Cours et tire, Forrest !
J’écarterai volontiers dans un premier temps son pixel art assez quelconque. S’il remplit son office, il est loin non plus de satisfaire mon désir de jolis pixels. De Metal Slug, il n’en retira donc pas l’excellence visuelle sans pour autant être désagréable à l’œil. Il se démarque assez peu, voilà tout, sauf quand il s’agit de le voir s’agiter au milieu d’une action frénétique. Car Gunnihilation est un plateformer terriblement dynamique avec son lot de héros aux mouvements rapides et très réactifs. La prise en main est même très agréable. Notre petit bonhomme numérique peut dès lors sauter dans tous les sens. Son système de saut repose d’ailleurs sur un léger flottement qui nous permet de mieux le contrôler dans les airs quand il s’agira de zigzaguer entre les tirs d’énergie ennemis.
Dans le fond, il s’agit pour faire court d’un run and gun. C’est un mélange de plate-formes dans lequel on y dirige un individu plutôt qu’un vaisseau ayant plusieurs attributs habituellement associés aux shoot’em up et leur multitude de boulettes colorées. La vitesse relativement lente de ces dernières est d’ailleurs là plus pour nous submerger que nous prendre par surprise, nous forçant ainsi à jouer tout en esquive avec réactivité et précision. Le tout en bénéficiant d’un personnage extrêmement mobile qui peut descendre ou grimper à l’envie d’un simple clic, sachant que nos avatars répondent au doigt et à l’œil. Manette ou clavier en main, Gunnihilation a au moins le mérite d’être surprenant de par la souplesse de sa maniabilité.
Un contenu déjà prometteur
A l’heure actuelle, le jeu compte seulement quelques niveaux à parcourir se terminant souvent sur un boss. Si je devais faire le parallèle avec un autre jeu récent en terme de ressenti, je le rapprocherai volontiers d’un Broforce, les décors destructibles et l’humour en moins. Comme ce dernier, il propose un mode coopératif pouvant compter jusqu’à quatre joueurs. Véritable atout – surtout de nos jours – ce mode est accessible en ligne aussi bien qu’en local. Reste à savoir si le mode en ligne sera suffisamment populaire pour ceux qui n’auraient personne sous la main désireux d’y jouer quelques parties. Mais en l’état, la présence d’un tel mode est un plus qui ajoute une bonne dose de plaisir supplémentaire.
L’espèce de hub qui nous sert d’accès aux options – comme de changer la difficulté sur quatre disponibles – et aux différents niveaux, laisse entrevoir plusieurs variantes en terme de missions possibles qui ne sont cependant inaccessibles à ce jour. Ainsi, Robo Pixel Games nous promet à l’avenir encore plus de missions, mais pas seulement car il faudra aussi compter sur la présence d’un éditeur de niveaux et l’intégration du Steam Workshop. Ce qui est forcément un plus toujours appréciable pour en prolonger la durée de vie, si bien évidemment une communauté solide et durable vient y poser ses valises. Les développeurs ont l’air relativement actifs à ce jour, notamment sous la forme de mises à jour thématiques pour les fêtes de fin d’année et Halloween.
Gunnihilation part sur des bases bien engageantes quant à son futur. Il offre en soit déjà de quoi s’amuser quelques heures, en attendant sa version finale qui se voudra plus complète, et surtout plus ouverte au futur avec son éditeur de niveau et l’intégration du Steam Workshop. Ses seuls soucis sont à l’heure actuelle un pixel art aux couleurs un peu ternes et qui manque de détails visuels, et, des bruitages assez plats qui mériteraient un peu plus de vigueur et de présence pour donner encore plus de peps à l’action.