Habituellement mieux connu sous l’orthographe Niflheim (ou Nibelheim et autres dérives de la langue), ce monde glacial de la mythologie nordique est aujourd’hui aussi le décor d’un jeu de survie entièrement en 2D qui vous saisit du regard pour ne plus jamais vous laisser penser à autre chose qu’à ses fonds visuels majestueux. Actuellement en Early Access et ce depuis le 28 avril 2016, que vaut ce projet au-delà de ses graphismes ?
La survie des neiges
Tout commence dans un château fait de quelques planches de bois et pierres humides. Vous pouvez y visiter de droites à gauche des salles proposant des constructions encore inaccessibles. Pour permettre à votre avatar d’utiliser une scierie, une forge et autres bons éléments de craft, il va falloir partir à la cueillette. On sort alors de son « Home Sweet Home » à l’aventure, avec le gout du risque. On met quelque graines, fleurs, herbes dans nos poches. On tue quelques moutons, lapins, grenouilles, pour remplir notre inventaire de choses complètement inutiles mais forcément indispensables sur le long terme. Puis l’on revient à la base, on stocke ça dans un coffre gracieusement offert (les autres devront être construits) et on repart à la chasse.
Quelquefois, on rencontre des ennemis : des loups ou des sangliers. On se bat avec ce qu’on a, on voit sa vie baisser drastiquement mais rapidement, on est récompensé de quelques peaux et bouts de viande crue. On peut se nourrir, reprendre de la vie, puis on explore encore plus loin cet univers en 2D particulièrement saisissant de réalisme. C’est une véritable peinture sans cadre qui se déroule devant nos yeux, au fil de nos clics de souris. C’est terriblement beau et aguicheur. C’est aussi très lent, très calme : le rythme est très particulier et ne plaira pas à tous. Il faut aimer contempler et prendre son temps.
Des combats sans âme
La plupart des ressources bienvenues, telles que nos premières sources d’argiles, de minerai de fer, d’argent et d’or, se trouveront dans des cavernes qu’il faut explorer prudemment. Des coffres sont dispersés, contenant moult objets mais aussi de l’équipement pour notre héros. Mais l’essentiel des explorations sous-terraines qui se ressemblent, d’ailleurs, beaucoup trop les unes des autres, ce sont les combats. Squelettes, rats et araignées viendront vous grignoter et évidemment, vous n’aurez jamais assez de vie pour les battre tous. Il faudra vite battre en retraite, revenir à sa maison, se nourrir, reprendre des forces et repartir de plus belle.
Les combats se contentent de nous demander de frapper avec le clic gauche façon Point & Click, avec la moitié des coups qui peinent à porter et des ennemis qui se chevauchent. Aucune stratégie n’est réellement possible. En un mot comme en cent, les combats de Niffelheim ne sont clairement pas son point fort.
J’ai suivi avec attention les différentes mises à jour, lancé quelques micro-parties pour en découvrir les nouveautés et alors que le jeu semble encore excessivement loin de sa date de sortie finale, Niffelheim a un énorme potentiel. Il permet de sagement progresser, de prendre son temps dans une ambiance visuelle et sonore délicate et merveilleuse, de survivre tout en se passionnant pour un univers retranscrit de façon à ce qu’on en tombe amoureux. Il est plein de bonnes idées : des dragons, une carte du monde avec plusieurs lieux très différents, une économie, du multijoueur… Mais il a aussi ses défauts.
Niffelheim est un jeu de survie qui se rapproche de l’année entière en Accès Anticipé mais qui parvient tout de même à rassurer. En l’état le jeu manque de réglage et de précision, mais reste jouable et amusant. Surtout, il est artistiquement réussi. Il a une patte, une vision, qui rend le joueur forcément très enthousiaste. Si vous êtes du genre curieux, alors vous pouvez tenter l’aventure de l’Accès Anticipé. Sinon, gardez tout de même ce jeu dans votre liste des titres que vous devez guetter du coin de l’œil. Nous ne sommes pas à l’abri de le voir devenir un très grand titre dans les mois à venir.