La Game Developers Conference de San Francisco ouvre son exposition du 1er au 3 Mars au public. Deux cérémonies en une étaient proposées cette nuit, au Moscone Center : les Independant Games Festival Awards, puis les Game Developers Choice Awards. Voici les résultats.
Une Cibele présentation
C’est à Nina Freeman, la créatrice du si particulier Cibele (pour ne citer que sa création la plus célèbre) que revient l’honneur cette année de présenter les IGF Awards. Entre anecdotes personnelles, moments un peu étranges, une véritable fierté d’être derrière le pupitre et quelques messages politiques bien placés, Nina Freeman n’a pas manqué d’humour et de folie pour égayer la soirée, aidée de sa peluche Tsum Tsum Winnie l’Ourson favorite qui suivra toute la conférence de son pupitre.
Ce ne sont pas les Oscars, les Césars et autres récompenses espacées de numéros de jonglage et de trop longs monologues qui nous sont proposés ici. Très rapidement, plusieurs prix sont décernés.
Le premier prix est celui du Meilleur Jeu Étudiant, décerné à « Un pas fragile ». Un jeu développé par Géraud de Courrèges, Alisée Preud’homme, Gregory Parisi et Gaspard Morel, des étudiants de l’ENJMIN. Ce sera la seule récompense française de la soirée, mais c’est sans doute l’une des plus motivantes et inspirantes pour les jeunes créateurs en devenir qui n’oseraient pas se lancer. Les créateurs montent récupérer leur prix et clairement, on ne peut pas nier leur joie et leur surprise de l’obtenir. Ce fut un beau moment.
Nos bons pronostics
L’une de nos Sélections GSS 2016 qu’est GoNner obtient le prix Excellence in Audio. Un prix amplement mérité, mais complètement inattendu vu les autres nominés. Il y a eu beaucoup de surprises de ce genre tout au long de la soirée.
L’alt.ctrl.GDC Award, une nouveauté lors de ces récompenses, vient offrir un moment de célébrité aux jeux proposant des contrôleurs alternatifs (si vous voulez en suivre davantage, mettez Shake that Button dans vos favoris). C’est Fear Sphere de New Arcade qui remporte le prix.
Le prix le plus souvent très attendu lors de ces IGF est le Nuovo Award, venant récompenser le jeu le plus innovant de l’année. La sélection était assez incroyable, avec des jeux à la narration originale comme Lieve Oma, au concept particulier comme Mu Cartographer… Mais ce sera Oiκοςpiel, Book I de David Kanaga qui sera récompensé. Je vous l’avoue : je n’avais jamais entendu parler du jeu et ce malgré tout ce que la rédaction se fait de titres de tous bords. C’est donc une vraie surprise et nous allons nous empresser de la découvrir.
Hyper Cowboy in a Bind
L’un des grands gagnants de ces IGF Awards est clairement Hyper Light Drifter et le studio Heart Machine qui obtient deux prix : celui de l’Excellence in Visual Art et surtout, l’Audience Award (le prix du public).
Christine Love, grande créatrice de jeux narratifs très connus et appréciés, tels que Analogue : A Hate Story et Hate Plus, sera récompensé du prix Excellence in Narrative pour son dernier titre Ladykiller in a Bind. Si vous ne saviez pas à quoi jouer ce week-end, voilà un titre qui va clairement vous faire vivre quelque chose d’unique et dont vous parlerez encore longtemps après l’avoir terminé.
Enfin, l’autre grand gagnant, c’est Quadrilateral Cowboy de Blendo Games (une autre de nos Sélections GSS 2016). Le jeu est récompensé de l’Excellence in Design, mais aussi du plus important prix de la soirée : le Seumas McNally Grand Prize. Un award du « meilleur jeu » en hommage à Seumas McNally, fondateur du studio indépendant Longbow Digital Arts, décédé peu de temps après la sortie de son jeu Tread Marks en 2000.
Brendon Chung est monté deux fois sur scène, très content de ces prix : on est tout aussi ravis pour lui et son équipe, tant le jeu mérite cette mise en avant.
Ce qu’il faut en retenir
On notera que la retransmission sur Twitch était, malgré une ou deux coupures, très professionnelle mais qu’il fallait absolument (comme souvent, bis) couper le chat pour s’empêcher de pleurer devant tant de bêtises crasses, d’homophobie, de sexisme, de racisme et de jugements hâtifs à base de « c’est un jeu indépendant, donc forcément c’est moche et les gens aiment ça ». Le niveau était très bas et clairement, assez triste à voir.
Agrémentée de sketchs très réussis, cette remise de prix fut distrayante, rapide, efficace. Si on peut évidemment reprocher (comme souvent) aux indépendants d’être beaucoup trop timides une fois derrière le micro (en même temps, j’aimerais vous y voir), il ne fait nul doute que ce fut un bon moment à partager, mettant en avant des jeux qui le sont beaucoup trop peu. Maintenant, grâce à cette remise de prix, vous avez une belle liste de jeux indépendants à essayer. On compte sur vous pour être curieux !
Les résultats des Game Developers Choice Awards
Juste après les Independant Games Festival Awards se déroulait une autre cérémonie de récompense, au même endroit, sans transition : le Game Developers Choice Awards. La GDC accueillait en effet les deux cérémonies et c’est Tim Schafer qui s’est comme toujours occupé de la présentation. Quelques blagues bien senties et certains bides bien rattrapés par beaucoup d’auto-dérision plus tard, on a le droit à une sélection très intéressante mettent en avant des jeux plus populaires qui ne déméritent pas.
On pestera un peu devant l’absence de Dishonored 2 dans ces quelques récompenses mais bon… Il y a toujours un grand perdant, dans ce genre de cérémonies.
Best Debut & Best Narrative : Firewatch (Campo Santo )
Best Mobile/Handheld Game : Pokemon Go (Niantic)
Innovation Award : No Man’s Sky (Hello Games)
Best Technology : Uncharted 4: A Thief’s End (Naughty Dog)
Best Audio & Best Visual Art : Inside (Playdead)
Best VR/AR Game : Job Simulator: The 2050 Archives (Owlchemy Labs)
Audience Award : Battlefield 1 (EA DICE)
Game of the Year & Best Design : Overwatch (Blizzard Entertainment)
On notera le grand gagnant : Overwatch, devant le chouchou du public qu’est Battlefield 1. Le pied de nez des développeurs aux journalistes et aux joueurs, concernant No Man’s Sky, est aussi très intéressant. Enfin, Inside et Firewatch ne partent clairement pas sans rien, pendant que Pokémon Go rafle le prix du meilleur jeu mobile de l’année.
Ce fut une belle sélection, agrémentée de sketchs de Mega64 et Ueda annonçant Madden 2018. Il fallait oser et d’ailleurs, c’est sur cette vidéo folle que je clôture ce long article. J’espère qu’il vous aura donner l’envie de rattraper tout votre retard sur cette année 2016 assez folle en termes de créativité et d’originalité.
Vous pouvez revoir les deux remises de prix en entier, sur la chaîne Twitch de la GDC.