Après avoir joué à Theme Park et Rollercoaster Tycoon, on pense clairement avoir fait le tour du genre et pourtant, le jeu de gestion (le Tycoon pour les intimes) en milieu jovial et montagnes russes n’a pas dit son dernier mot. En parallèle à un Elite Dangerous qu’on ne présente plus, le studio Frontier nous propose donc Planet Coaster. Sa force principale ? Sa bonne humeur !
La gestion du fun
Planet Coaster est entièrement en 3D, modélisé avec amour et propose de gérer ses propres parcs d’attractions. Attractif à l’œil, visuellement très propre, le titre de Frontier est plein de promesses et évidemment, au lancement du jeu on a envie d’une seule chose : parvenir à trouver tout ce qui fera de Planet Coaster un jeu « pas si différent du premier Theme Park » après tout. Parce qu’on est des vieux cons, on aime bien remettre sur le devant de la scène les excellents jeux de notre enfance et surtout, non, pas question de bannir Theme Park de notre vie de joueur !
Sauf que voilà, Planet Coaster ne joue pas dans la même cour. Il nous propose pour commencer plusieurs scénarios à thèmes (pirates, contes de fées, science-fiction…) nous permettant de découvrir les ficelles du dur métier de gérant de parc d’attraction. On découvre la pose de manèges avec l’habituel combo de porte d’entrée et porte de sortie, suivi de la création d’une file d’attente (qu’on vous conseille assez longue, histoire d’éviter les embouteillages de gens pressés de vomir leur petit déjeuner payé trop cher à la crêperie d’en face). C’est l’occasion de comprendre que Planet Coaster, c’est aussi une liste longue comme ma liste de jeux Steam de raccourcis clavier et souris absolument salvateurs.
On peut alors tout faire, sans vraiment de grosse interface, juste en apprenant quelques raccourcis. Augmenter ou descendre le niveau d’un objet que l’on veut poser est d’une simplicité déconcertante : les poutres tenant tout cela dans les airs se créant elles-aussi automatiquement. Les chemins s’assemblent quand ils se croisent, les étages ont une certaine logique de construction ne demandant rien d’autre au joueur que de s’extasier devant le moteur et son intelligence… Bref, Planet Coaster va faire le bonheur des créatifs. Mais s’il n’y avait que cela…
C’est fini, ce petit manège ?
Absolument tout dans Planet Coaster peut être modifié, customisé, coloré…. Vous pouvez créer quatre cubes et une voûte, y placer des herbes, du lière, des fleurs, rassembler le tout en un seul bloc défini et ainsi créer votre propre bar « de princesse » cliché et puant la rose et les bons sentiments. Alors évidemment, Planet Coaster s’est ouvert au Workshop de Steam ce qui nous permet de découvrir qu’il y a vraiment des gens qui n’ont rien d’autres à faire de leur vie que de créer des bâtiments sublimes dans le jeu. Vous vous rappelez quand vous vous extasiez devant les cités entières recrées sous Minecraft alors que vous galérez déjà à faire un simple Mario en pixels/cubes ? Ici, c’est un peu pareil.
Rapidement, vous avez un AT-ST de Star Wars aux abords de l’entrée de votre parc d’attraction auparavant dédié au monde des pirates. Plus loin cette petite maison de Hobbit côtoie un drôle de robot et quelques mascottes sympas mais qui jurent avec l’ambiance. Via le Workshop de Steam, le jeu se transforme en un beau bordel visuel et maitrisé qu’on adore malmener. Mais non : l’ambiance visuelle, le moteur du jeu, la direction artistique, tout cela rend impossible la faute de gout ou en tous les cas, rend impossible le désastre. L’expérience est toujours aussi amusante, principalement pour les créatifs qui trouveront ici un outil d’une grande puissance et de quoi y perdre beaucoup, beaucoup de nuits.
Plus créatif que stratégique
Son seul souci, à ce Planet Coaster, c’est qu’il n’est pas bien difficile. Le mode « histoire » fait de petits défis est réellement un gros tutoriel et surtout, s’il y a tout un tas de fenêtres économiques et de gestion des employés, des prix, des bâtiments, du vomissement/de l’enthousiasme des montagnes russes que vous passerez des heures à créer (et essayer via une caméra embarquée), au final rien n’est bien compliqué… Le tout, c’est de créer, partager, modifier, s’amuser, puis recommencer ! Et cela, Planet Coaster le propose de la plus belle des façons.
Loin d’être un réel Tycoon maitrisé, Planet Coaster est surtout un jeu de création de parc d’attraction et de montagnes russes absolument sublime, aux compositions musicales adorables (merci Jim Guthrie). Qu’on y joue en mode réel avec des dangers financiers (largement évitables) ou en mode libre avec argent illimité, on y trouve son bonheur. Le workshop est parfait, la communauté est énorme, le plaisir de jeu est immense et si on prend ce jeu davantage pour un créatif qu’un véritable titre de gestion, alors c’est une petite merveille.