Si au Trivial Pursuit on vous demandait le nom d’un jeu vidéo qui est aussi le nom d’un instrument de musique, réalisé par l’ex studio RARE, vous devriez sans soucis pourvoir répondre Banjo-Kazooie. Mais ça c’était avant, maintenant vous avez des lunettes il y a Yooka-Laylee.
« Vous parlez de quelle hirondelle ? Celle d’Afrique ou d’Asie ? »
Pas besoin de travailler dans le jeu vidéo ou d’être journaliste pour se rendre compte des origines de Yooka-Laylee. Les anciens de chez RARE, après avoir revendu leur studio à Microsoft (et au passage la licence Banjo-Kazooie) réapparaissent magiquement avec un jeu qui nous rappelle un tout petit peu le duo de choc. Enfin un tout petit peu sur chaque objet, sur chaque mécanique et sur chaque son perceptible… N’y allons pas par quatre chemins, Yooka-Laylee est le Banjo-Kazooie 3 que les fans attendaient depuis plus de 15 ans. Maintenant que l’abcès est crevé, regardons plus en détail le jeu.
« Nous voulons… un jardinet ! »
L’histoire commence par une belle journée ou nos 2 héros se prélassent au soleil. Une situation qui ne va pas durer puisque le grand méchant du jeu, Capital B, va très vite mettre son plan à exécution : à savoir voler tous les livres du monde. Parmi ceux-ci un ouvrage magique, que nos compères avaient trouvé récemment, va lui aussi se retrouver aspiré, en perdant au passage de nombreuses pages. Yooka et Laylee se lancent donc à la recherche de leur livre et des nombreuses Pages disséminées un peu partout (en gros, c’est ce qui remplace les pièces de puzzle de B-K).
On découvre assez rapidement les personnages principaux de notre histoire. Pour commencer : Yooka et Laylee nos 2 protagonistes au charisme proche de celui de Banjo et Kazooie. L’un étant plutôt niais et gentil, l’autre d’une délicatesse et d’une honnêteté douteuse. Capital B pourrait être l’équivalent de Gruntilda (le méchant ridicule) mais je pense que les créateurs se sont aussi inspirés de productions plus récentes pour mettre le personnage au goût du jour. Si je vous dit qu’il a le nez pointu et qu’il dispose d’une armée de petits êtres bizarres, niais et fidèles, ça ne vous rappelle rien ? D’ailleurs si les doublages n’était pas un enchaînement de bruits étranges de type « Euh ! ah ! ah euh ! », Gad Elmaleh aurait fait un parfait comédien de doublage (si vous ne l’avez pas là, je ne peux plus rien pour vous). Ajoutez à cela un sous-fifre scientifique un peu barjot se déplaçant sur un engin à roulettes et le doute sur la référence s’estompe encore un peu plus.
D’autres personnages clés viendront renforcer cette ambiance à l’humour très anglais, comme cet escroc de serpent qui vous vendra des techniques de combat alors qu’il n’a aucun membre (il porte d’ailleurs un splendide short, en passant 2 fois dedans. Voir le screenshot ci-dessous). Ou encore le scientifique qui proposera de vous transformer alors qu’il a lui-même foiré sa dernière tentative.
L’ambiance générale sent bon la Nintendo 64 avec des effluves de Banjo-Kazooie mais aussi de Conker Bad Fur Day. Bref, tout ce qu’on aime.
« Ni ! Ni ! Niiiiiiiiii ! »
Bien que des années se soient écoulées depuis Banjo-Kazooie (et sa suite Banjo-Tooie), on nous ressort ici la même base. Les mécaniques sont très semblables, les pages remplacent les pièces de puzzle, les plumes font office de notes de musique, votre duo peut se transformer tout comme avec Mumbo, etc. La palette de coups disponibles au départ est presque identique à celle de Banjo-Kazooie mais avec la progression de nouvelles mécaniques, discrètes mais bien pensées, qui viennent affiner le tout.
Votre énergie est par exemple représentée par des papillons qu’il vous faudra manger pour vous régénérer. Mais ce sont aussi ces mêmes papillons qui vous permettront de recharger votre barre d’endurance en les ramassant au lieu de les gober. Une technique assez astucieuse pour utiliser un seul élément de 2 façons différentes. De la même façon, les fleurs présentes à travers les niveaux vous proposeront plusieurs types de pouvoirs comme la glace, le feu ou l’eau. Ces capacités vous permettront de battre vos ennemis, mais aussi d’activer des boutons et même de changer l’état d’un niveau entier parfois (mais là j’en dit un peu trop).
Yooka-Laylee réutilise les bases du genre et les agrémente de petits détails qui lui donne du charme, sans pour autant révolutionner quoi que ce soit.
« Si elle pèse le même poids qu’un canard c’est une sorcière. »
Ce qu’il y a de bien quand on reprend les bases d’un genre c’est qu’on peut en réutiliser tous les bons points. Par contre ce qui est très con, c’est d’en garder les mauvais aussi.. Ceux qui ont connu les plateformers de l’an 2000 se rappellent de ce mal incurable, de ce fléau, je parle bien sûr des problèmes de caméras. On aurait pu espérer une amélioration en un peu plus de 15 ans mais ce n’est malheureusement pas le cas, c’est même l’inverse.
La première version que j’ai pu tester me filait clairement des nausées, et même si le problème a été nettement atténué par une grosse mise à jour (un peu avant la sortie) il reste encore un gros frein au jeu. Au passage, certains autres sites spécialisés ont sorti des tests avant nous, et surtout avant cette grosse MAJ : pensez à vérifier les dates de publication.
Les fans qui ont connu la génération de jeux Nintendo 64 sauront faire abstraction du problème en espérant voir un second patch arriver. Les plus jeunes joueurs risquent quant à eux d’être sérieusement rebutés par un défaut qu’on acceptait au début de la 3D mais que les développeurs devraient avoir appris à maîtriser depuis.
Digne héritier de Banjo-Kazooie, Yooka-Laylee fait ressortir tout un tas de chose en nous : de la nostalgie, des rires, mais aussi le repas de midi et les bières d’hier soir. Les rétrogamers et les fans en manque de RARE se feront un plaisir de replonger dans un univers baigné d’humour anglais. Pour les autres, essayez de trouver l’occasion de tester le jeu par vous même et si les caméras ne vous rebutent pas, alors foncez.