Vikings : Wolves of Midgard

Avec un trailer plutôt alléchant et un univers peu traité dans les hack’n slash, j’attendais ce Vikings : Wolves of Midgard avec impatience. J’avais tout de même une petite appréhension car CosmosDash qui avait eu l’occasion de mettre ses mains dessus lors d’un salon ne l’avait pas trouvé terrible. Faisons ensemble le point complet maintenant qu’il est sorti.



A la poursuite de Grimnir

L’histoire débute plutôt mal. Alors que notre héros était absent, des géants ont attaqué et ravagé son village. Mais il ne va pas se laisser abattre pour si peu. Avec l’aide de survivants il reconstruit ce qu’il peut et se met en chasse de Grimnir, le chef des géants pour venger ses anciens amis.

La première chose à faire dans le jeu est de choisir une divinité à vénérer (Thor, Loki…). Cela aura un impact sur deux choses : les pouvoirs que vous déverrouillerez ainsi que les armes que vous pourrez utiliser (arme à deux mains, arme à une main plus bouclier, arc, bâton et deux armes à une main). Vous pourrez également choisir le sexe ainsi que l’apparence du personnage mais bon, comme dans la plupart des jeux de ce type au bout de cinq minutes et quelques pièces d’armure récupérées cela n’aura plus vraiment d’importance.

Vous pouvez à présent lancer le tutorial. Clic gauche pour se déplacer et attaquer, clic droit pour effectuer une roulade et les touches 1 à 5 du clavier pour utiliser les différentes compétences que vous récupérerez tout au long de l’aventure . C’est d’ailleurs là où j’émets le premier bémol sur le jeu, chaque divinité ne propose que cinq compétences, c’est vraiment trop peu.

Le jeu est plutôt dynamique et le personnage vraiment plaisant à prendre en main. Graphiquement les décors sont soignés et les environnements assez variés : montagnes enneigées, forêts lugubres, plages, cavernes, mines… il y en a pour tous les goûts. Chose sympathique, vous devrez parfois lutter contre les éléments et vous abriter dans des cavernes ou près d’un feu pour éviter de mourir de froid par exemple.

Quatre niveaux de difficulté sont disponibles et vous pouvez comptez une vingtaine d’heures pour boucler la campagne. Elle est découpée en une trentaine de missions où vous irez affronter des clans rivaux, fracasser l’Empire, des elfes noirs, des géants, etc. Chacun propose un objectif principal ainsi que trois secondaires permettant d’obtenir des matériaux de craft. Pas de génération aléatoire cependant, chaque carte est fixe.



Progression, reconstruction, craft…

Broyer des ennemis vous permettra de récupérer du sang que vous pourrez ensuite donner en offrande à votre dieu pour monter de niveau. Vous pourrez alors choisir d’augmenter vos points de vie, votre vitesse d’attaque, vos dégâts, votre armure ou votre résistance aux divers éléments (feu, froid, poison, environnement).

Vous obtiendrez également deux points de talent à placer dans un arbre malheureusement rachitique. Outre les cinq compétences actives déjà abordées, vous pourrez débloquer des nœuds passifs pour augmenter vos points de vie, avoir plus de chance d’infliger un coup critique, de bloquer les attaques, etc. Malheureusement, vous serez en fait réduit à mettre les points au fur et à mesure sans possibilité de créer un build personnalisé et deux personnages vénérant le même dieu seront identiques.

Parallèlement aux points de sang, frapper des adversaires permettra de remplir une jauge de rage que vous pourrez activer pour devenir surpuissant durant quelques secondes. N’hésitez pas à vous en servir contre les boss, surtout que certains sont plutôt coriaces et impressionnants.

Au fil de votre progression, vous ramasserez pas mal d’objets (armes, plastrons, jambières, anneaux…). Là aussi, petite déception car il n’y a que peu d’affixes différents et les loots ne sont donc vraiment pas assez variés.

En avançant dans la campagne, de nouveaux PNJs rejoindront votre village pour vous offrir leurs services. Vous pourrez alors utiliser les matériaux récoltés durant votre exploration pour vous crafter un équipement plus puissant (vous devrez également augmenter leur niveau pour qu’ils disposent de meilleures recettes).

Mais c’est à ce moment-là que je me suis dit qu’ils n’avaient probablement jamais testé leur jeu au clavier + souris. Si à la manette tout va bien, avec un joli menu radial rappelant celui de Diablo 3, au clavier on a droit à une interface générique au possible qui, pour la moindre vente d’objet demande de le glisser d’un côté à l’autre de l’écran ou de faire un double-clic, appuyer sur espace pour valider puis de cliquer sur une dernière boîte de dialogue… je vous laisse imaginer la purge que c’est lorsque vous revenez avec votre inventaire plein à craquer.

Vous trouverez également des gemmes à sertir pour améliorer vos objets. Plus votre maître des runes sera haut niveau et plus les bonus accordés seront élevés.



Un multi mais pas trop et pas mal de bugs

Plutôt pensé pour le solo, le jeu permet tout de même à deux personnes de progresser ensemble. Attention cependant, seule la progression dans la campagne de celui qui crée la partie est sauvegardée. L’autre conservera ses points de sang gagnés, ses matériaux, ses objets, mais s’il joue de son côté il repartira de là où il s’était arrêté en solo. Autre chose un peu étrange, il est impossible de s’échanger des objets…

D’ailleurs en parlant d’échanges, dans tous les jeux (ou presque) de ce type, le joueur possède un coffre en ville pour stocker ses objets de valeur pour les utiliser ensuite avec ses autres personnages. Ce n’est pas le cas ici, tous vos vikings sont indépendants. Je ne comprends pas ce choix, d’autant plus qu’il y a des reliques à récupérer. Des armes surpuissantes dont vous devrez retrouver les trois morceaux disséminés dans les diverses zones du jeu, bien souvent gardés par de puissantes créatures ou enfuis dans des coffres bien cachés. Je vous laisse imaginer la déception que vous ressentez quand vous ramassez un objet violet et que vous vous rendez compte que c’est un fragment d’arc alors que vous utilisez une arme à deux mains et que vous ne pourrez absolument rien en faire, même si vous décidez de monter un nouveau personnage.

Pour un jeu vendu au prix fort, je trouve que Vikings manque clairement de finition et comporte encore trop de bugs. J’ai déjà parlé de l’interface clavier / souris (j’insiste car j’ai l’impression qu’ils l’ont ajoutée deux jours avant la sortie en se rappelant qu’ils avaient oublié de la faire) mais il m’est arrivé plusieurs fois de me bloquer dans un décor après une roulade, qu’un objet ne disparaisse pas de mon inventaire alors qu’il était vendu, qu’une mission soit impossible à terminer parce qu’un point de passage refusait de s’ouvrir et que la porte restait close, etc. Il y a également une confusion (au moins en français) entre les matériaux où le bois est parfois appelé métal et inversement.


Si je devais résumer mon avis sur Vikings Wolves of Midgard, je dirais que c’est un mauvais hack’n slash, mais un jeu d’action sympa. Le jeu est joli, dynamique, plaisant à prendre en main, les environnements et les zones sont variées et j’ai vraiment pris plaisir à terminer la campagne. Malheureusement, on sent que le jeu a été pensé pour les consoles et qu’il a été simplifié au maximum. Les arbres de talents sont rachitiques et n’offrent aucun choix de progression, les affixes disponibles sur les objets sont très limités, tout reste vraiment basique. En plus de ça, malgré les nombreuses mises à jour publiées depuis la sortie du jeu, il reste encore pas mal de bugs bloquant parfois la progression. C’est vraiment dommage, l’univers est intéressant et le jeu aurait pu être bien meilleur si les développeurs avaient pris le temps de le peaufiner un peu plus. Si vous souhaitiez un jeu à la Path of Exile ou à la Grim Dawn vous pouvez passer votre chemin, si par contre vous avez bien aimé Victor Vran ou si vous cherchez un jeu assez simple orienté action, je vous invite à tester la démo pour voir si vous pouvez passer outre ses défauts pour profiter de l’aventure.


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